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CINECURE
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Morten Tyldum
Passengers
Sortie le 28 décembre 2016
Article mis en ligne le 19 décembre 2016

par Charles De Clercq

Synopsis : Jim et Aurora sont deux passagers à bord d’un vaisseau spatial qui les transporte sur une nouvelle planète pour une nouvelle vie. Le voyage prend une tournure mortelle lorsque leurs capsules d’hibernation les réveillent 90 ans avant d’atteindre leur destination. Alors qu’ils essaient de lever le mystère sur ce dysfonctionnement, ils commencent à tomber amoureux, incapables de nier leur intense attraction…seulement pour être menacés par l’effondrement de leur vaisseau et la découverte de la vérité sur leur réveil.

Acteurs : Chris Pratt, Jennifer Lawrence, Laurence Fishburne, Michael Sheen.

 De Buddy à The Imitation Game !

Deuxième en anglais et cinquième long métrage du norvégien Morten Tyldum (aussi réalisateur de séries télévisées norvégiennes), Passengers nous fait découvrir un cinéaste qui fait chaque fois un film de genre et de style différents, à l’image de Michael Winterbottom.

Après Buddy (2003) une comédie-drame-romance qui raconte l’histoire de trois amis qui filment leurs exploits en clips vidéo (ils faisaient eux-mêmes les cascades et le film était autant un « placement de produits » que de personnalités norvégiennes), Morten Tyldum réalise Varg Veum - Falne engler (Fallen Angels) en 2008 et s’oriente alors vers le drame-thriller et s’éloigne de l’aspect comédie du premier. Il s’agissait là du quatrième volet d’une saga policière consacrée à un détective privé, ’Varg Veum’. Ses aventures sont adaptées à la télévision ou au cinéma (et quatre directement en DVD).

En 2011, il adapte un roman policier homonyme écrit par Jo Nesbø (Headhunters). Il le fait dans un style assez surréaliste, parfois déjanté, avec beaucoup d’humour et peu de moyens (environ 3,3 millions d’euros). Le film qui a décontenancé certains spectateurs et critiques réunissait à l’écran deux antagonistes interprétés par Aksel Hennie et Nikolaj Coster-Waldau (Game of Thrones, parmi beaucoup d’autres).

Reconnu probablement grâce à ce dernier film le réalisateur disposera de plus de moyens et pourra sortir des frontières de Norvège pour traverser l’Océan et passer à la langue anglaise pour une autre adaptation d’un roman… mais aussi d’une histoire vraie avec The Imitation Game. Il va donner à Benedict Cumberbatch d’interpréter de façon remarquable le décrypteur de la fameuse machine Enigma. Ce sera aussi l’occasion de se donner une stature et une reconnaissance internationales. Dès lors il peut passer pour le meilleur (et/ou le pire) dans une dynamique américaine et hollywoodienne. La où Headhunters était tourné avec un budget équivalent à celui consacré à la nourriture dans un film hollywoodien (dixit le réalisateur dans les bonus du film) nous passons dans une autre catégorie avec . A propos du travail du réalisateur, Morten Tyldum disait dans les bonus du Bluray de Headhunters : « Il ne fait rien ; on a des photographes, des acteurs, des scénographes, des acteurs qui font le boulot. Nous, on est là juste pour donner une direction, un objectif à atteindre et pour motiver l’équipe.  » Toutefois son équipe s’accordait à reconnaître la qualité et la rigueur de son travail. C’est ce que certains (mais pas tous) ont apprécié dans son biopic !

 Passengers : Un, deux, trois... petits tours et puis s’en vont !

Même si le nombre d’acteurs est réduit, essentiellement, mais pas que, à un couple (ultra)glamour, ce sont surtout les effets spéciaux et les décors qui marqueront le spectateur. Nous sommes passés dans une autre dynamique avec bien plus de moyens techniques (et financiers - le budget est de cent vingt millions de dollars !). Si pour parler vulgairement le film en jette avec ses effets spéciaux (que l’on a apprécié même si certains disent les avoir trouvé parfois grossiers) il est somme toute assez classique. Sans être totalement prévisible, il faut reconnaître qu’il n’y a pas beaucoup de surprises dans un film à la facture classique et conventionnelle dont certains verront soit un hommage soit des emprunts à de plus illustres prédécesseurs. On vous laisse le plaisir de découvrir les différentes péripéties de ce voyage. Tout au plus peut-on préciser que tout est un peu plus complexe que ce que décrit le synopsis ci-dessus. Le film a un charme certain, grâce à un couple très séduisant formé par Aurora Dunn (Jennifer Lawrence) et Jim Preston (Chris Pratt) qui raviront spectateurs et spectatrices. Ils auront l’occasion aussi de découvrir Jennifer en maillot de bain (dans quelles circonstances... c’est à découvrir à l’écran), mais aussi un étonnant androïde ne tenant pas sur ses jambes, un bar avec beaucoup d’alcool, un réfectoire de luxe et de la nourriture de classe.

 Des étoiles dans les yeux ?

Si le film en met plein la vue, et propose un peu de suspens et quelques (petites) interrogations éthiques et métaphysiques, il est (un peu) décevant par rapport à The Imitation Game et Headhunters, chacun dans leur genre. Comme si les moyens financiers avaient un effet contreproductif. On relèvera trois points faibles, la musique, beaucoup trop appuyée. Le spectateur aura bien compris les enjeux sans l’apport de celle-ci. Mais en matière de BO, tous les goûts sont dans la nature. Ensuite, la longueur du film. Deux heures quarante, c’est presque quarante minutes de trop ! Enfin, ce sont la vraisemblance et la cohérence du scénario qui posent problème, même si l’on accepte le principe d’un voyage à la moitié de la vitesse de la lumière. Les fans de SF et les geeks y seront probablement attentifs, les autres pas. Il n’est donc pas question de relever ici ces incohérences qui obligeraient à dévoiler l’intrigue du film dont on aurait apprécié une plus grande sobriété dans celle-ci, à l’image, par exemple, de Moon de Ducan Jones (2009) (sur d’autres thèmes).

 Bande-annonce :

Passengers : Trailer HD VO st bil
Passengers : Trailer HD VO st bil

Jim et Aurora sont deux passagers à bord d’un vaisseau spatial qui les transporte sur une nouvelle planète pour une nouvelle vie. Le voyage prend une tournure mortelle lorsque leurs capsules d’hibernation...
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