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CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Drake Doremus
Equals
Sortie le 17 août 2016
Article mis en ligne le 30 juillet 2016

par Charles De Clercq

Synopsis : Dans une utopie émotionnelle, deux personnes tombent amoureux quand ils retrouvent leurs sentiments à cause d’une maladie mystérieuse, ce qui cause d’importantes tensions dans la société.

Acteurs : Kristen Stewart, Nicholas Hoult, Guy Pearce, Scott Lawrence, Kate Lyn Sheil, Bel Powley.

Drake Doremus nous propose une dystopie post-apocalyptique qui à l’ambition de ressembler à un film « indépendant » avec des acteurs renommés dans les rôles principaux. C’est en particulier Kristen Stewart qui fait le buzz dans les magazines people en cette fin de juillet 2016 qui risque d’entraîner les spectateurs et spectatrices dans les salles. Depuis les teen movies qui ont fait vibrer de nombreux ados, elle en a fait du chemin. Sans avoir la même notoriété, Nicholas Hoult (26 ans comme Kristen) a marqué les esprits grâce à un rôle assez décalé dans Mad Max : Fury Road. Toutefois, là où le public l’aura découvert dans la franchise X-Men, les cinéphiles l’auront déjà remarqué en 2009 dans A Single Man de Tom Ford où il interprétait le rôle de Kenny Porter ; ou encore de « R » dans Warm Bodies de Jonathan Levine (2013) ou en 2014, celui de Flem Lever dans Young Ones de Jake Paltrow ou de Lyle dans Dark Places de Gilles Paquet-Brenner. Enfin, l’an dernier, certains ont pu le découvrir dans Kill Your Friends d’Owen Harris (qui n’est pas sorti en Belgique mais où nous découvrons un acteur de talent dans un rôle où il ne manque pas d’expression !).

Dans le monde décrit par Equals, nous découvrons que l’humanité est quasiment réduite à néant, puisque 98,5% de la population a été détruite. Ceux qui restent vivent dans une zone relativement petite et protégée. A l’extérieur, il est possible qu’il y ait des humains, mais qui ne bénéficient pas des progrès de la nouvelle société, à savoir l’éradication génétique des sentiments et émotions. Le but : supprimer les conflits et la guerre des temps passés. Désormais la production de nouveaux individus se fera par insémination dans une société sous le contrôle permanent d’un organisme chargé de veiller à la santé des citoyens. C’est qu’un virus se répand de plus en plus et provoque le réveil ou le retour des émotions. Si l’on est contaminé, il faut prendre des inhibiteurs au premier stade, ensuite au quatrième et dernier stade, l’individu est enfermé dans un centre d’où il ne ressort pas. La maladie est éradiquée (en même temps que son porteur). D’ailleurs, dès le stade précédent, le suicide est classique et largement toléré, voire autorisé par les responsables de la santé.

Nos deux protagonistes travaillent dans un centre d’informations scientifique, Atmos qui relate des événements liés à l’exploration spatiale. Eux et leurs collègues veillent à transmettre des informations neutres et sans émotion. Tout va bien dans « le meilleur des mondes » jusque ce que Kristen Stewart (Nia) et Nicholas Hoult (Silas) soient contaminés ou atteints par le redoutable virus. Si l’une ne dit rien aux médecins, l’autre, lui, va se faire dépister. Tout le film tient au développement de cette histoire d’amour impossible, romance à la Roméo et Juliette. Pourront-ils s’aimer ? Que leur arrivera-t-il ? Sont-ils les seuls ? Peut-on guérir ? Veut-on « guérir » si finalement on découvre un remède radical ? Peut-on quitter la société civilisée ? Rassurez-vous, nous n’allons pas spoiler et vous laissez découvrir comment cette idylle improbable va se concrétiser.

Si les acteurs font du mieux qu’ils peuvent pour ne rien exprimer (tout le contraire donc de ce que l’on attend « classiquement » dans leur métier) et jouent la partition qu’on leur demande de jouer (avec une place donnée à l’improvisation), en revanche, ils sont desservis par un scénario qui sent la reprise de thèmes déjà traités de nombreuses fois à l’écran. Ainsi, concernant le thème d’une société d’après l’apocalypse, nous avons songé à Logan’ Run, mais aussi aux franchises Hunger Games et Divergente. S’agissant du contrôle des individus, c’est Gattaca qui nous vient à l’esprit et THX1138 pour le contrôle des émotions, voire Farenheit 451 ou Equilibrium.

Tout comme dans THX1138, tous ou la quasi-totalité des individus sont vêtus de blanc. Leurs appartements (on ne voit que celui de Silas, mais on suppose qu’ils sont tous analogues) sont clean, aseptisés, fonctionnels. Tout semble donc parfait dans ce monde tout en blanc (et dont les individus sont aussi de race blanche ! Il ne semble avoir aucun noir, asiatique, métis... dans le film). Nous avons apprécié les décors dans lesquels les personnages vivent et circulent (nous ne savons pas s’il s’agit de décors réels ou créés par ordinateur, tout comme d’ailleurs la population - figurants ou création par effets spéciaux ?).

Au final, c’est une assez grosse déception. Admettons que l’on puise dans de nombreux thèmes déjà traités et éculés. Admettons ce principe d’une société hypercodifiée qui (sur)vit en supprimant toutes les émotions. Mais pour rendre cela au cinéma, il faut une sorte de « compensation » à l’absence d’expression obligée des acteurs (sauf dans les rares moments d’intimité). Ainsi, le film aurait pu développer le rapport entre extérieur et intérieur ou le conflit avec les autorités, façon de donner du piment au récit qui suscite ici ennui et désintérêt pour une histoire qui aurait pu être condensée dans un court-métrage. A vous de voir si ce monde futuriste sans Facebook et sans Pokemon vous plaira...



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