Genre : Fantastique

Durée : 109’

Acteurs : Paul Rudd, Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace, Kumail Nanjiani, Patton Oswalt, Celeste O’Connor, Bill Murray, Ernie Hudson, Dan Aykroyd...

Synopsis :
La famille Spengler revient là où tout a commencé, l’emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d’un ancien artefact libère une force maléfique, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leurs maisons et sauver le monde d’une seconde ère glaciaire.

La critique express de Julien

C’est fin novembre 2021 que sortait sur nos écrans (et après de nombreux reports) « S.O.S Fantômes : l’Héritage (Ghostbusters : Afterlife) », faisant office de suite aux deux films sortis respectivement en 1984 et 1989, alors réalisés par Ivan Reitman et coécrits par Dan Aykroyd et Harold Ramis, lesquels y tenaient respectivement le rôle des docteurs Raymond Stantz et Dr Egon Spengler. Réalisé au pied levé par son fils, Jason Reitman, tout en ayant coécrit le scénario avec le cinéaste Gil Kenan, ce troisième volet s’avérait être un digne successeur du matériau d’origine. Il lui rendait alors hommage à sa façon, tout comme à l’acteur Harold Ramis (décédé en 2014) et à son personnage, tandis qu’il en profitait pour transmettre le bagage de la franchise à une nouvelle génération de chasseurs de fantômes en devenir, alors formée par Egon Spengler (Carrie Coon), ses enfants Phoebe (Mckenna Grace) et Trevor (Finn Wolfhard), et son compagnon Gary Grooberson (Paul Rudd). S’il était globalement rafraîchissant et malin, « Afterlife » n’amenait pourtant rien à la mécanique de la série de films, si ce n’est du sang nouveau, en plus d’être long à la détente. Et comme on pouvait s’en douter, « La Menace de Glace », qui lui fait à son tour office de suite, fait peine à voir. Or, autant dire qu’on aurait préféré en avoir au moins peur...

Premier film de la franchise à sortir après le décès du co-créateur de la franchise Ivan Reitman (décédé depuis en janvier 2022), « La Menace de Glace » est donc dédié à sa mémoire, en plus de célébrer le 40e anniversaire du premier film. Trois ans après avoir vaincu le dieu métamorphe Gozer à Summerville, en Oklahoma, les Spencer et Gary Grooberson ont désormais déménagé à New York (comme nous laissait entrevoir la scène post-générique de « Afterlife »), dans l’emblématique caserne de pompiers, où ils chassent les mauvais esprits. Sauf que le jeune Phoebe se retrouvera écartée des missions, étant donné le fait qu’elle n’a pas encore l’âge légal pour travailler, et cela sous la pression du maître de la ville, qui n’est autre que Walter Peck (William Atherton, de retour quarante ans après), toujours aussi retissant aux pratiques des Ghostbusters. Bouleversée, la jeune demoiselle se liera alors d’amitié avec un fantôme humain nommé Melody (Emily Alyn Lind), décédée au côté de sa famille dans un incendie. Pendant ce temps-là, Raymond Stantz (Dan Aykroyd), collectant divers objets maudits, recevra la visite de Nadeem Razmaadi (Kumail Nanjiani), cherchant à lui vendre un orbe ancien, lequel appartenait à sa défunte grand-mère. Affolant le compteur PKE, celui-ci sera alors responsable d’une immense charge psychique endommageant l’unité d’ecto-confinement du quartier général de la caserne des pompiers des Ghostbusters, qui est d’ailleurs dangereusement proche de sa capacité maximale. Or, il se pourrait bien que l’objet emprisonne un dieu frissonnant prêt à (re)conquérir le monde, et cela jusqu’au degré zéro absolu...

Quelle déception que ce « S.O.S. Fantômes », mené par des personnages aussi transparents que les fantômes qu’ils combattent ! En effet, tandis que Finn Wolfhard fait de la figuration et passe son temps à essayer d’attraper un bouffe-tout, Kumail Nanjiani, lui, se prend pour un Maître du Feu, alors que Carrie Coon et Paul Rudd, eux, sont sans âme, sans oublier Bill Murray faisant ici quelques apparitions en catimini ; on se demande pourquoi ! [1]. Et ce n’est malheureusement pas le prisme narratif une fois de plus majoritairement dédié à celui de la prometteuse Mckenna Grace qui parvient ici à sauver l’ensemble de l’ennui, lequel tire en longueur, n’a pas grand-chose à dire, manque de mystère, d’esprit (!), et cela malgré quelques sensibles touches d’émotion suscitées, une part de nostalgie toujours aussi intacte, et de nombreux clins d’œil au film original. Mais à vouloir trop en faire, « Le Menace de Glace » s’égare, et n’aboutit guère. Force ainsi de constater que cet épisode ne parvient pas à renouveler la formule, en plus d’y jeter un froid... Est-il déjà l’heure de rentrer la célèbre Cadillac Ecto-1 à peine sortie du garage ? Espérons que non...