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Jason Reitman
S.O.S Fantômes : l’Héritage (Ghostbusters : Afterlife)
Sortie du film le 17 novembre 2021
Article mis en ligne le 22 novembre 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie, science-fiction, aventure

Durée : 124’

Acteurs : Mckenna Grace, Finn Wolfhard, Paul Rudd, Carrie Coon, Bill Murray, Sigourney Weaver, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Bokeem Woodbine...

Synopsis : :
Lorsqu’une mère célibataire et ses deux enfants arrivent dans une petite ville, ils découvrent un héritage secret laissé par leur grand-père et leurs liens avec les premiers chasseurs de fantômes.

La critique de Julien

Cette semaine-ci, la franchise « Ghostbusters », alias « S.O.S Fantômes », revient hanter les salles de cinéma. Or, on ne présente plus cette dernière (classée au Registre National du Cinéma aux Etats-Unis), ainsi que ses membres, célèbres et excentriques chasseurs de fantômes, ni même sa chanson-thème, signée Ray Parker Jr. Tel que son titre l’indique, « L’Héritage » fait donc office de suite aux premiers du nom, sortis en 1984 et 1989, alors réalisés par Ivan Reitman, et coécrits par Dan Aykroyd et Harold Ramis, lesquels y tenaient respectivement le rôle des docteurs Raymond Stantz et Dr Egon Spengler. Projet de longue date, Sony avait déjà essayé de relancer la machine à shamallows, mais sans succès, étant donné notamment le désintérêt de Bill Murray pour les suites. Et puis, étant donné le décès d’Harold Ramis en 2014, le studio a préféré produire un reboot 100% féminin, réalisé par Paul Feig, sorti deux ans plus tard. Mais suite à des controverses, et à l’échec commercial du film au box-office (domestique et mondial), Ivan Reitman a développé une nouvelle suite aux films originaux, lequel n’officie cependant plus ici à la réalisation, remplacé au pied levé par son fils, Jason Reitman, à qui l’on doit notamment les excellents films « Thank You for Smoking » (2005), « Juno » (2007 ), « Up in the Air » (2009), ou encore « Young Adult » (2011). Avec un scénario centré sur la famille, cet héritage (on ne peut plus clair par le titre) reprend ainsi l’ADN des deux premiers films pour le transférer à une nouvelle génération de « Ghostbusters »...

Dédié à titre posthume à Ramis, cet épisode rend donc hommage dans son écriture à ce dernier, étant donné qu’il est question ici de la fille d’Egon Spengler, Callie (Carrie Coon, dans la peau de la fille d’Annie Potts, alias Janine, l’ancienne standardiste des deux premiers films), qui, endetté, doit quitter son logement et s’installer dans la vieille maison de son défunt père, dans la petite ville de Summerville, avec ses enfants Phoebe (Mckenna Grace, vue récemment dans le « Malignant » de James Wan) et Trevor (Finn Wolfhard, vu dans la série « Stranger Things »). Ce dernier rencontrera alors une fille du coin, Lucky (Celeste O’Connor), trouvant un emploi au restaurant où elle travaille, tandis que Phoebe, elle, inscrite à un cours d’été de sciences dans un collège local, fera la connaissance de Logan, alias « Podcast », sans oublier du professeur et sismologue Gary Grooberson (Paul Rudd). Leur mère, elle, se retrouvera avec les dettes laissées par son propre père, ainsi qu’avec ses terres qui ne valent rien, ce que Callie aura du mal à accepter d’autant plus que son père a fui très tôt sa famille sans donner de nouvelles, pour ne finalement laisser en héritage qu’une vieille bicoque délabrée (du moins, en apparence). Mais très vite, en fouillant dans la vieille bâtisse, les enfants découvriront du matériel de chasseurs de fantômes, tels qu’un compteur PKE, un piège à fantômes, un pack de protons, ainsi que la célèbre Cadillac Ecto-1. Et alors que la ville connaît d’étranges tremblements de terre, Gary, Phoebe et Podcast falsifieront ledit piège à fantômes trouvé avant d’en libérer une entité...

Étrange sensation que celle d’être à la fois ravi et partagé sur le film qu’on a pu découvrir en salles. Tout d’abord, « S.O.S Fantômes : l’Héritage » est un film qui est à réserver à la famille (à partir de neuf ans), lui qui n’est donc jamais effrayant, et fait la part belle à son importance. Pourtant, au départ, ce n’était pas gagné, étant donné la famille en question, où la figure paternelle n’est pas très bien représentée, notamment au travers du personnage de la mère de famille, qui doit s’occuper seule de ses enfants en pleine adolescence, et héritant du bien insalubre de son père, elle qui lui en veut fondamentalement de l’avoir abandonnée pour des histoires de fantômes, alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente. Mais cette histoire, écrite par Gil Kenan et le réalisateur lui-même, offre un contre-pied intéressant et touchant à cette situation, rappelant notamment, et dans un même genre, le sublime « Super 8 » de J.J. Abrams (2011). Et puis, comme dit plus haut, il est bien question ici d’un hommage, qui peut, certes, paraître morbide, mais qui est surtout sincère, et osons le dire, intelligent, dans le sens où le film rebondit sur le décès d’Harold Ramis pour l’utiliser à bon escient dans cette intrigue. Et, vu le résultat, on est certain que ce dernier doit être, là-haut, satisfait du clin d’œil, ici finalement réalisé par toute une équipe, dont les acteurs des deux premiers films, revenant, sans surprise, faire un petit coucou à la caméra, afin d’aider (tant bien que mal) ce beau monde, dans leur mission de sauvetage de l’humanité...

Jason Reitman réalise donc ici un film qui s’inscrit dans la parfaite lignée des deux premiers, avec des airs de « Goonies » (1985) de Richard Donner, produit et imaginé par Spielberg. Si le fan-service est donc au rendez-vous, il l’est sans doute un peu trop, dans le sens où « S.O.S Fantômes : l’Héritage » n’offre absolument rien de nouveau à la franchise. Si elle devait ainsi continuer à perdurer (ce qui ne serait pas une surprise étant donné un succès déjà au rendez-vous aux Etats-Unis), il faudrait en tout cas en réinventer la mécanique, et remettre de l’huile dans le moteur, même si l’on avoue s’être senti comme un enfant sur notre siège de cinéma. Mais le projet de suite à sa limite, et ce n’est pas la redite. D’ailleurs, à cet égard, le film met beaucoup de temps à démarrer, à installer ses personnages et jeunes héros (en visant le coming-of-age), et à réinstaller ce(ux) qu’on attendait ici de lui. Il ne faut donc pas trop lui en demander, mais bien juste ce qu’il faut pour engendrer du mystère bon enfant, de la sympathie, du fantastique, et de l’aventure. Sans oublier des décors « vintage » (charmante ville de Summerville, avec son fast-food très américain dans l’âme, et son ancien cinéma), ainsi qu’une irrésistible touche d’humour, que l’on doit beaucoup (il faut le dire) à la jeune Mckenna Grace, dans la peau d’une scientifique qui a hérité du cerveau de son grand-père, et à toutes ses lignes de dialogues.



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