Synopsis : Se laver, s’habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens... Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s’engueuler, se séduire, mais surtout trouver l’énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l’histoire d’une renaissance, d’un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.
Acteurs : Pablo Pauly, Yannick Renier, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly, Nailia Harzoune, Franck Falise.
Présentation : L’artiste Grand Corps Malade a réalisé avec Mehdi Idir « Patients ». Un long-métrage autobiographique adapté de son livre éponyme. Un film tourné à Coubert(77) dans le centre de réadaptation où Grand Corps Malade a séjourné après un accident qui l’a laissé tétraplégique à 20 ans. C’est dans ce centre que le slameur est venu présenter, en avant-première, « Patients », aux vrais patients du centre et au personnel qui pour certains sont figurants dans le film. « Patients » est l’histoire d’une renaissance, parsemée de victoires et de défaites, mais surtout de rencontres.
Il serait "éthiquement incorrect" d’avoir à redire quelque chose au film Patients. C’est un premier film et il a probablement les défauts des premiers, mais le critique doit ici faire place à l’humain pour exprimer l’émotion ressentie à la vision du film. Tout part d’un livre dont la première page précise : "Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est en aucune façon le fruit du hasard, mais bien celui de ma mémoire. Seuls certains noms ont été changés pour préserver leur anonymat… et éviter les ennuis." Ce sont d’ailleurs, à peu de choses près, les premiers mots qui apparaissent lors de la projection du film.
Et si c’est une histoire vraie, c’est aussi celle d’une interprétation qui mixe vrai handicapés et acteurs. Patients, c’est le récit d’un homme condamné à rester paralysé suite à un stupide accident et qui va par la force de la volonté, avec l’aide du personnel et des soignants, mais aussi des autres patients qu’il va se mettre debout. C’est de là que Fabien Marsaud, deviendra "Grand Corps Malade", le slameur à la béquille. Sa taille et les séquelles de son accident, stupide s’il en est (un plongeon dans une piscine avec une eau pas assez profonde) vont lui donner l’idée de ce nom qui désormais supplante son patronyme. Sa voix est désormais connue (il l’a apportée et accordée au film d’animation Jack et la mécanique du coeur) et que l’on aime ou pas le slam (et/ou son célèbre interprète) on ne peut que s’incliner, tirer sa révérence, pour dire "chapeau bas" monsieur Marsaud !
Ce sont cinq acteurs qui interpréteront les rôles principaux, les autres seront joués par de vrais patients et le personnel du centre de revalidation qu’il a fréquenté. Grand Corps Malade a préféré se contenter de la réalisation et du scénario et à laisser un acteur interpréter son rôle. Il s’agit de Pablo Pauly (déjà vu dans un second rôle dans De toutes nos forces en 2013. A noter que le rôle de Samir (qui à des difficultés de mémorisation) est joué par un Belge, Samir El Bidadi, handicapé, fondateur de l’asbl Le sixième sens, " dont le but est de rapprocher valides et moins valides en organisant des journées récréatives, ludiques et des manifestations sportives, mais également des groupes de soutien. Inspiré par le slameur Grand Corps Malade, Samir n’en finit pas de s’investir".
Le film est une succession de "scènes de vie du quotidien" voire d’anecdotes [1] et respecte en cela le style du petit livre homonyme. On notera cependant la première scène, en mode "caméra subjective" que Grand Corps malade justifie ainsi : "Quand tu passes un mois alité, sans pouvoir voir autre chose que le plafond, tu t’interroges : ’Qu’est-ce qui m’arrive ? C’est un cauchemar !’ On voulait que le spectateur lui aussi se demande ce qu’il se passe" tandis que Mehdi Idir ajoute "…Et qu’il découvre l’univers restreint de Ben à travers ses yeux". Ensuite, certains travellings latéraux permettent de déplacer le regard du spectateur à la fois dans l’espace et le temps. Enfin, certains seront attentifs à la manière dont sont traités symboliquement des patients par les soignants lorsque ceux-ci leur parlent en "il". C’est assez prégnant dans le film (mais pas ou pas vraiment dans le livre) et assez pour que le spectateur se rende compte de l’irritation qu’a dû ressentir Ben pendant son immobilisation. Alors que Ben (alter ego de grand Corps Malade) laisse entendre que le "il" lui pèse et qu’il souhaiterait donc un dialogue, un échange à la première et la deuxième personne, seul le "il" d’une mise à distance retentit, jour après jour, comme si, en plus de la paralysie, une camisole de mots qui le transforment en objet, l’emprisonnait et le paralysait plus encore. L’on peut entendre ce "il" dès le début de la bande annonce ci-après :
Bande-annonce :
Enfin, voici quelques clips vidéo pour prolonger ce film profondément humain, renaissance et transformation d’un homme et naissance d’un artiste, film que l’on ne peut que recommander.
Vidéos :
Présentation du film aux soignants !
Grand Corps Malade présente son film aux patients et soignants du centre de réadaptation
Débat avec l’équipe du film
A l’issue de la première avant-première du film "Patients" projeté au festival du film de Sarlat, débat entre l’équipe du film et les cinéphiles au cinéma le Rex. Grand Corps Malade et Medhi Idhir coréalisateur du film avec leurs acteurs Pablo Pauly, Soufiane.
Le clip original pour le film