Synopsis : Sur l’île paradisiaque de Kalokairi, Sophie, qui a du mal à gérer sa grossesse, va trouver le réconfort auprès des amies de sa mère Donna, qui vont lui conseiller de prendre exemple sur le parcours de cette dernière.
Acteurs : Amanda Seyfried, Meryl Streep, Lily James, Dominic Cooper, Colin Firth, Pierce Brosnan, Christine Baranski.
Les critiques du premier volet de 2008 étaient souvent dubitatives et certains avaient vraiment démoli le film. Tel n’était pas le cas pour nous qui n’avons découvert Mamma Mia qu’en 2011, en BR sur grand écran (en vidéo-projection) avec une installation sono de haute qualité. Notre enthousiasme était probablement lié à la nostalgie du groupe Abba.
Lorsque l’on a commencé à parler de cette nouvelle version, une certaine naïveté nous faisait penser à un remake. Il n’en est rien, c’est une suite, une vingtaine d’années plus tard. Comme fan des comédies musicales, nous attendions beaucoup de ce film et la déception (pas partagée par l’ensemble des confrères) fut probablement à la mesure de l’attente.
Bien sûr, nous allons retrouver les chansons du groupe Abba dont certaines ont été adaptées par deux membres du groupe qui sont également producteurs de ce long métrage : "Tous les morceaux ont été préenregistrés à Air Studio au cœur de Londres. Ils ont été supervisés par Benny Andersson et Björn Ulvaeus, les membres fondateurs d’Abba. Pour coller au plus près des situations narratives, ils n’ont pas hésité à changer les paroles de quelques chansons.". Les fans du groupe ne seront (probablement) pas déçus par les interprétations vocales et les chorégraphies. Hélas, nous sommes très loin de La La Land ni même de The Greatest Showman et encore moins de Chantons sous la pluie !
Certes, certaines chansons et chorégraphies sont entrainantes (et la nostalgie doit jouer !) mais le film nous est apparu brouillon, notamment du fait d’une (fausse) bonne idée, à savoir, nous montrer la rencontre de Donna avec les "trois pères" potentiels, Sam, Bill et Harry, grâce à de nombreux flashbacks. C’est ainsi que Sam (Pierce Brosnan) est interprété par Jeremy Irvine ; Bill (Stellan Skarsgård) l’est par Josh Dylan (que l’on a vu, notamment dans Stonewall et surtout dans The Railway Man ... où il interprétait le jeune Eric... qui adulte était joué par... Colin Firth !!!) et enfin Hugh Skinner donne corps à Harry (Colin Firth !!). Et avouons-le, chacun des "jeunes" protagonistes a son charme (séducteur) et aide à comprendre comment Donna a eu son moment d’égarement. A leur côté, les trois acteurs aguerris ne font pas le poids. Non pas qu’ils manquent de charismes mais qu’il font ici figures de vieux beaux, acteurs vieillissants sur le retour. L’empathie n’est pas au rendez-vous. Hélas. Et c’est plus un sentiment de gène qui risque d’emporter le spectateur (lucide !).
Si Donna a eu un moment d’égarement, le spectateur risque de s’égarer au début, car les flashbacks apparaissent ainsi de manière abrupte, sans indication à l’écran. Tout d’un coup, la scène disparait pour une autre et l’on finit par comprendre que nous voyons à l’écran ce qui (se) passe dans la mémoire de Donna. C’est pourquoi nous écrivions "fausse" (bonne idée, ci-dessus). S’agissant des jeunes et des ainés, l’âge des interprètes peine à convaincre de la vraisemblance du récit. Ainsi, on pourrait encore admettre la différence d’âge entre Donna jeune et ainée (quarante ans pour les acteurs) en revanche, lorsque nous découvrons Ruby Sheridan, la mère de Donna, interprété par Cher et qui est donc la grand-mère de Sophie, il y a un gros, gros problème. C’est que l’une à 69 ans et l’autre 72... Trois ans, cela ne la fait pas. Cela donne l’impression qu’il s’agissait pour l’une de rempiler (sans trop de frais) et, au final, d’ajouter deux noms célèbres sur l’affiche (Attention : spoiler dans la note [1]).
Alors, à voir ou pas ? Un film dispensable pour nous, mais, comme souvent, l’on vous conseille d’aller lire les avis de confrères enthousiastes (s’il s’en trouve) et probablement celui de Julien qui accordait récemment un sans faute au vu de la bande-annonce (nous gageons qu’il ira voir le film très vite après sa sortie !).
Notre avis est assez proche de celui d’Elie Castiel sur le site canadien revue Séquence.