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S.J. Clarkson
Madame Web
Sortie du film le 14 février 2024
Article mis en ligne le 26 février 2024

par Julien Brnl

Genre : Fantastique, action

Durée : 114’

Acteurs : Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Tahar Rahim, Mike Epps, Celeste O’Connor, Isabela Merced, Emma Roberts, Adam Scott, Zosia Mamet...

Synopsis :
Cassandra Web est une ambulancière de Manhattan qui serait capable de voir dans le futur. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir hors du commun... si toutefois elles parviennent à survivre à un présent mortel.

La critique de Julien

L’hémorragie super-héroïque se poursuit... Après « Venom » (Ruben Fleischer, 2018) et sa suite « Let There be Carnage » (Andy Serkis, 2021), « Morbius » (Daniel Espinosa, 2022) et avant « Kraven le Chasseur » du respecté J. C. Chandor prévu pour cette année (alors qu’il devait initialement sortir en octobre dernier), « Madame Web » est le quatrième film du « Sony’s Spider-Man Univers », lequel est un univers partagé et centré sur des personnages associés à Spider-Man (sans que n’y voit ce dernier), produit alors par Columbia Pictures en association avec Marvel Entertainment, et distribué par Sony Pictures. Place donc au personnage scénarisé par Dennis O’Neil et dessiné par John Romita Jr. pour Marvel Comics, « Madame Web », laquelle y est apparue pour la première fois dans un comic book en novembre 1980. Le premier film de S.J. Clarkson revient donc sur les origines librement inspirées du personnage allié de l’homme-araignée, et la découverte de ses pouvoirs, alors que d’autres araignées tisseront leurs toiles autour d’elle...

Le film débute alors par un flash-back, se déroulant en 1973 dans la jungle péruvienne, alors qu’une équipe dirigée par Ezekiel Sims (Tahar Rahim) et la scientifique Constance Webb cherche une espèce d’araignée aux propriétés curatives rares. Sauf qu’une fois trouvée, Sims trahira sa coéquipière, alors enceinte, lui tirant dessus mortellement. Avant de mourir, celle-ci parviendra tout de même à donner naissance à sa fille, Cassandra, avec l’aide d’une tribu indigène, au sein d’un rituel, immergé dans l’eau, et au cours duquel les pouvoirs de ladite araignée semblent jouer un rôle important... C’est ensuite trente ans plus tard que l’on retrouvera « Cassie » (Dakota Johnson), ambulancière célibataire à New York, victime alors d’un accident en plein sauvetage, et tombant à l’eau. Tandis qu’elle vivra une expérience de mort imminente, son collègue Ben (Adam Scott) la fera revenir à la vie. Sauf que la demoiselle n’en ressortira pas indemne, mais bien avec la faculté de voir l’avenir. En parallèle, Ezekiel (Tahar Rahim), qui a développé un pouvoir de précognition limité et des capacités physiques améliorées grâce à l’araignée trouvée trente ans plus tôt, s’avère hanté par la vision de sa mort, recherchant obsessionnellement ses assassins, qui ne sont autres que les futures Spider-Women, lesquelles pourront alors compter sur l’aide de Madame Web...

Pas certain que « Madame Web » permette à l’univers des super-héros de relever la tête. Déjà considérée comme un échec financier (ou au mieux comme une énième déception), la réalisation de S.J. Clarkson est davantage un énorme placement de produit pour différentes enseignes, dont une très célèbre marque de soda, plutôt qu’un film en bonne et due forme. Pauvre antagoniste qui se prendra d’ailleurs sur le nez une gigantesque lettre tombée d’un panneau publicitaire ! Mais que diable le talentueux Tahar Rahim est allé faire dans cette galère, lequel interprète un insipide méchant n’ayant pris aucune ride en trente ans, et à peine quelques cheveux gris. Alors certes, si les pouvoirs que lui a conférés l’araignée y sont sans doute pour quelque chose, le problème est que l’on ne voit absolument rien du laps de temps écoulé entre les deux périodes, et donc rien de sa transformation. C’est comme si finalement son personnage revenait ici comme un cheveu dans la soupe... En parlant de cheveux, Dakota Johnson affiche ici son joli minois dans un rôle inutile aussi puissamment inexpressif que celui qu’elle interprétait dans la série de films « érotiques » adaptés « 50 Nuances de Grey ». Mais à quoi sert bien ici son personnage, si ce n’est à révéler narrativement le futur, et donc l’action du film en elle-même aux spectateurs, lesquels n’ont dès lors plus aucune raison de regarder la suite des événements ? Enfin, les trois futures « Spider-Woman », jouées par Sydney Sweeney, Isabelle Merced et Céleste O’Connor, en plus d’être des caricatures ambulantes, réussissent ici autant à énerver qu’elles peinent à exister. Si c’est ça l’avenir du « Sony’s Spider-Man Univers », autant passer direct son chemin !

Mais pris au piège dans sa propre toile, le gros souci de « Madame Web » réside très certainement dans son inefficacité à divertir en fonction des attentes. Bavard, flegmatique et longuet, le film baigne alors dans une sorte d’action dormante, laquelle s’avère de surcroît inconséquente, sans que jamais l’une de ses scènes ne sorte du lot. Pire, car au plus l’étau se resserre, au plus les péripéties manquent d’inspiration, jusqu’à la scène finale, en véritable pétard mouillé. On s’ennuie alors littéralement devant l’intrigue prévisible et incohérente de cet énième navet super-héroïque, monté, semble-t-il, à l’aveuglette, doté d’effets spéciaux pas très spéciaux, et écrit avec les pieds, voire peut-être avec des pattes...



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