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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin
Wedding Nightmare
Sortie du film le 28 août 2019
Article mis en ligne le 6 septembre 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • après « The Baby » (2014), « Wedding Nightmare » est le second long métrage co-réalisé par le duo Gillett/Bettinelli-Olpin, eux qui avaient aussi participé aux anthologies horrifiques « V/H/S » (2012) et « Soundbound » (2015) et co-créer le collectif cinématographique « Radio Silence », connu pour leur mélange unique de comédie, d’aventure, de science-fiction et d’horreur ;
  • l’héroïne de l’histoire est interprétée par Samara Weaving, qui n’est autre que la nièce de l’acteur Hugo Weaving.

Résumé : Grace vient d’épouser Alex Le Domas, fils héritier d’une famille riche et excentrique. Mais la nuit de noces de la jeune mariée va tourner au cauchemar lorsque sa belle-famille lui demandera d’honorer une vieille tradition meurtrière...

La critique de Julien

Prêt ou pas prêt pour une partie de cache-cache pas comme les autres ? C’est en tout cas ce que nous propose de vivre la comédie noire et horrifique « Ready or Not », rebaptisée chez nous « Wedding Nightmare ». Jouissive et mal élevée, cette course contre la montre d’une jeune mariée pour sa survie offre bien plus qu’attendu, tant et si bien que l’on aurait voulu prolonger la partie un peu plus longtemps, au grand dam de cette dernière... Quoique !

Double ouverture pour cette réalisation partagée entre deux cinéastes ayant l’habitude de travailler ensemble, eux dont le cinéma est très inspiré par le film « Rosemary’s Baby » (1968) de Roman Polanski.

Tout d’abord, nous retombons trente ans en arrière, dans la riche propriété de la famille Le Domas, et plus précisément le soir du mariage d’Hélène Le Domas, et de son nouveau mari. On découvre alors le jeune Daniel Le Domas, en train de cacher dans une armoire son frère cadet, Alex Le Domas, afin qu’Alex ne puisse voir et assister à la partie de chasse humaine qui est en train de se jouer dans les murs de la résidence de style baroque... Puis, de nos jours, on découvre Alex, séparé de sa famille depuis des années (on comprendra très vite pourquoi), lequel s’apprête à épouser une jeune femme, Grace, au domaine de Le Domas, laquelle est très heureuse de pouvoir (enfin) faire partie d’une vraie famille, elle qui a connu une enfance sans parents biologiques...

Ces premiers plans, qui jouent sur deux temporalités différentes, nous invitent d’un côté à faire la connaissance d’une famille qui offre un drôle de cadeau de bienvenue à ses nouveaux arrivants et, de l’autre, celle de Grace, face à son miroir, vêtue de sa robe, aussi amusée à l’idée de se marier que frileuse de ne pas être acceptée par la famille de son futur époux. Séance de photos oblige, messes basses et regards froids, tel est le programme de l’après-cérémonie ! Pourtant, le plat de consistance sera servi à minuit ! En effet, Grace devra participer à une initiation familiale, ou plutôt un rituel, dans lequel elle sera obligée de tirer une carte d’une mystérieuse boîte, et de jouer au jeu écrit sur la carte, avec la famille Le Domas. Pour sa gouverne, le père de famille, Tony Le Domas, expliquera que son arrière-grand-père Victor Le Domas a passé un accord avec un certain M. Le Bail, dans lequel Le Bail contribuerait à créer et maintenir la fortune de la famille si elle respectait la tradition mentionnée envers lui... Et pas de chance pour Grace, puisqu’il s’agira d’un cache-cache, dont elle découvrira très vite les règles, qui ne ressemblent évidemment pas du tout à celles que l’on connaît du jeu habituel.

« Wedding Nightmare » est un film de genre à part entière, étant donné qu’il emprunte aussi bien au thriller qu’à l’horreur, comme au fantastique, et surtout à la comédie ! Alors que la famille en question prend très au sérieux cette ancienne tradition, au risque soi-disant de mourir si elle ne l’a pas honorée avant le lever du soleil, c’est finalement la carte piochée qui mettra aussi bien la mariée que chaque membre de la famille dans une situation compliquée. Car personne n’était préparé à ce que quelqu’un meurt ce soir, étant donné que la carte « hide-and-seek » est la seule de toutes à l’issue fatale pour celui ou celle qui la piochera...

D’emblée, les dialogues, qui jouent beaucoup sur la réaction de tout en chacun face au carnage, détendent délibérément l’atmosphère. Car évidemment, Grace ne se laissera pas faire, elle qui en a sous la jupe (de mariée) !

Bien qu’un peu trop vulgaire, l’humour s’invite donc par surprise dans cette partie de cache-cache sanglante, voire plutôt gore, mais très décomplexée. Mais le bouquet humoristique revient sans doute aux bourgeois névrosés de la famille Le Domas, loin d’être des lumières. Comme quoi, la richesse ne fait pas tout !

Dans le malheur de leur héroïne, Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin s’amusent aussi à ne pas rendre le jeu trop facile, aussi bien pour l’une que pour les autres, tout comme à inclure d’autres personnages, et forcément victimes collatérales, dans la traque, tandis que le jeu se joue aussi bien dans un manoir lugubre aux multiples facettes et secrets que dans l’énorme jardin qui l’entoure, tout comme à l’extérieur de la propriété. Oui, « Wedding Nightmare » soigne sa mise en scène (bien qu’elle manque d’imagination), lui qui ne manque pas non plus de surprises dans son écriture, et relance les dès à plusieurs occasions, ce qui a le don de nous plaire, et forcément de distraire !

Et puis, il faut bien avouer que l’actrice Samara Weaving (vue dans « Three Billboards : les Panneaux de la Vengeance ») est plutôt convaincante dans son rôle, et cela autant dans ses (nombreux) moments de douleur, que lorsqu’elle s’exalte d’un rire (très) nerveux. Le reste du casting n’est pas en reste, d’Adam Brody (Daniel, le frère dragueur alcoolique) à Henry Czerny (Tony, le père de famille hystérique), en passant par Andie MacDowell (Becky, la mère de famille, qui aime tant Grease) ou encore Mélanie Scrofano (Emilie, la sœur camée), et on en passe. D’une manière ou d’une autre, chaque personnage parvient à nous tirer au moins un sourire, tant ils sont grotesques dans leurs attitudes et manières d’être, et surtout grâce au fait que les cinéastes rendent leur mission plus compliquée que prévue !



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