Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Dan Gilroy (2014)
Nightcrawler (Night Call)
Sortie le 5 novembre 2014
Article mis en ligne le 31 octobre 2014

par Charles De Clercq

Synopsis :
1. Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite... (Allociné)
2. Un journaliste indépendant enquête dans le milieu du crime à Los Angeles... (Cinebel)

Acteurs : Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Bill Paxton, Anne McDaniels, Riz Ahmed, Eric Lange, Ann Cusack.

Dès les premières images du film Lou apparaît comme truand à la petite semaine. On le découvre découpant une clôture et alors que l’on envisage un cambriolage, il s’agit simplement de voler du métal pour le revendre.

C’est chez le ferrailleur chez qui il va fourguer sa marchandise que Lou va (tenter de) se vendre mais sans succès. Celui qui reprend le fruit de son vol, en connaissant la provenance ne peut porter sa confiance en cet homme (même si lui joue dans le jeu de cette escroquerie).

Lou - interprété par un Jake Gyllenhaal qui transcende l’écran - sera donc en quête d’avenir, et un avenir qui semble totalement ouvert. Il cherche un travail, une « carrière où il peut grandir et apprendre ». Il est un bosseur « hardworker » tenace et avec des objectifs. Il n’a aucune spécialité, sinon d’être à l’affut d’une sinon de l’Opportunité qui l’aidera pour son futur. Un de ses crédos : « Le meilleur arrive à ceux qui travaillent dur ». car ce n’est pas le hasard mais la volonté tenace qui vous conduit aux sommets et sa devise, « pour gagner au lotto il faut se faire de l’argent pour acheter un billet ».

Et c’est là, sur la route du futur, de son futur, que le hasard va lui faire remarquer un cameraman indépendant qui vend ses reportages sur le vif (et parfois sur la mort !!!) à la chaîne la plus offrante.

A partir de là, le film va prendre toute sa mesure et se déployer selon des thèmes analogues à ceux de Network de Sidney Lumet. Car Leo va devenir un homme de la nuit, en quête de sensationnel, sordide, morbide et mortel dans les beaux quartiers où les gens bien et nantis se croient à l’abri. Il grimpera les échelons peu à peu, toujours indépendant, et de plus en plus compétent et performant, en lien avec une chaine et une Nina (Rene Russo) journaliste en quête d’audience et sans trop de scrupules quant à l’origine des sources vidéos de Leo.

Un vidéaste qui ne manque pas une occasion pour trafiquer des scènes de crimes, pour orienter les images et faire du sensationnel au grand dam de la police et à la joie de ceux et celles qui sont rivés à l’audimat qui grimpe lorsque les gens des beaux quartiers ont peur. Un homme de télévision qui fera l’écolage d’un jeune au dur et mortel métier de la télé-réalité urbaine !

Ici, la prestation de Jake Gyllenhaal est éblouissante de perversité. Jusqu’où ira-t-il ? On ne peut qu’être fasciné par - mais détester d’un même mouvement - ce anti-héros qui nous renvoie en miroir notre propre regard sur les médias, l’information et le sensationnel. C’est en quelque sorte une télé-réalité dans la rue, à l’insu des personnes concernées et si le miroir est tendu à une certaine société américaine, il n’est pas sûr que nous puissions nous exonérer d’y trouver celui de nos sociétés, ici en Europe. Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus réelle ?!?



Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11