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Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin
Jack Mimoun et les Secrets de Val Verde
Sortie du film le 12 octobre 2022
Article mis en ligne le 14 octobre 2022

par Julien Brnl

Genre : Comédie, aventure

Durée : 102’

Acteurs : Malik Bentalha, Joséphine Japy, Jérôme Commandeur, François Damiens, Benoît Magimel...

Synopsis :
Deux ans après avoir survécu seul sur l’île hostile de Val Verde, Jack Mimoun est devenu une star de l’aventure. Le livre racontant son expérience est un best-seller et son émission de télévision bat des records d’audience. Il est alors approché par la mystérieuse Aurélie Diaz qui va ramener Jack Mimoun sur Val Verde pour l’entraîner à la recherche de la légendaire Épée du pirate La Buse. Accompagnés de Bruno Quézac, l’ambitieux mais peu téméraire manager de Jack, et de Jean-Marc Bastos, un mercenaire aussi perturbé qu’imprévisible, nos aventuriers vont se lancer dans une incroyable chasse au trésor à travers la jungle de l’île aux mille dangers.

La critique de Julien

Pour sa première réalisation (partagée avec Ludovic Colbeau-Justin, à qui l’on doit le film « Le Lion »), le comédien Malik Bentalha a vu grand. Tandis qu’il a pris quinze kilos pour son rôle d’aventurier imposteur, ce dernier s’est lancé dans une ambitieuse comédie à gros budget et pour toute la famille, laquelle ne cache pas ses évidentes références, telles que « Indiana Jones », « Benjamin Gates », ou encore « L’Homme de Rio ». Dans « Jack Mimoun et les Secrets de Val Verde », Bentalha interprète Jack Mimoun, célèbre pour avoir survécu à l’environnement hostile de l’île de Val Verde, lequel a écrit un best-seller sur son expérience, tandis qu’il anime également un émission télévisuelle à succès, où il incarne un super-héros aventurier. Jack sera alors contacté par la téméraire et déterminée Aurélie Diaz (Joséphine Japy), laquelle souhaite partir à la recherche de la légendaire épée « La Buse », comme son père auparavant (sans qu’il soit revenu de son périple), laquelle aurait appartenu à un pirate, elle qui se trouverait donc sur l’île de Val Verde. Accompagnée par le - très parisien - manager de Mimoun, Bruno Quézac (Jérôme Commandeur), et par Jean-Marc Bastos, un pilote d’hélicoptère et ancien militaire totalement barré (François Damiens), ces personnages très solitaires dans la vie vont se nourrir les uns des autres, apprendre à se connaître dans des conditions extrêmes, et évoluer au fur et à mesure de l’aventure qui les attend...

Tournée entre Paris et la Thaïlande, ce film (qui rappelle le récent « Le Secret de la Cité Perdue » d’Aaron et Adam Nee) tire le nom de l’île « Val Verde » du pays fictif d’Amérique du Sud inventé par le producteur et scénariste Steven E. de Souza pour les besoins du film « Commando » (1985) de Mark L. Lester, et entendu ensuite dans d’autres productions du genre à l’époque, comme « Die Hard 2 - 58 Minutes pour Vivre » (1990), « Predator » (1987) ou Alien (1986). C’est donc bien évidemment ici un hommage à ces films d’action qui ont bercé son enfance que Malik Bentalha s’est lancé corps et âme dans ce projet, lui qui s’est d’ailleurs directement inspiré du costume du célèbre personnage emblématique d’Harrison Ford (qu’il réenfilera une dernière fois l’année prochaine) pour celui de son propre personnage. Alors oui, on salue la volonté de ses metteurs en scène de réaliser une comédie populaire qui invite au voyage, à l’aventure, et donne « envie aux gamins de plonger dans la quête d’un trésor caché », mais on n’est pas certain que celle de Jack Mimoun reste dans les annales...

Cette comédie grand public, pas du tout attendue, se révèle par contre totalement attendue dans son écriture (réalisée à trois ; Bentalha accompagné de Florent Bernard et de Tristan Schulmann), surtout vis-à-vis de ses personnages. D’un côté, Bentalha joue un usurpateur opportuniste lequel n’arrive plus à se défaire de l’image qu’il a indirectement créé, lui qui fera évidemment moins le malin une fois dans la forêt. Cependant, il essayera de faire preuve d’un minimum de courage et de bravoure pour attendrir sa partenaire Aurélie, quant à elle prête à tout pour arriver à ses fins, et ainsi terminer, par devoir, le travail de son père, afin que celui-ci ne soit pas mort en vain, et fier d’elle, où qu’il soit. Commandeur et Damiens amusent quant à eux la galerie, dans la peau de personnages loufoques, mais qu’on a déjà vus des dizaines de fois. Sauf que ces derniers arrivent tout de même ici à se sucer mutuellement le gros orteil à la suite d’une piqure d’araignée. Et ça, on n’y était tout de même pas préparé ! Mais heureusement que ces derniers sont de la partie, le personnage de Bentalha manquant cruellement de folie, bien qu’il soit au centre de l’intrigue. Et puis, il y a aussi celui de Benoît Magimel, en explorateur passionné d’archéologie, vivant mal le fait que son meilleur ami (le père d’Aurélie) soit parti sans lui sur Val Verde des années plus tôt, bien que celui-ci se verra proposer d’être du voyage, malgré les dangers qu’il représente...

« Jack Mimoun et les Secrets de Val Verde » suit alors un schéma classique du film d’aventure XXL, lui qui ne se prend, pour le coup, pas du tout au sérieux, avec un minimum d’action absurde et de (faux-)danger, en essayant de recréer, en parallèle, la magie des classiques du genre, mais sans jamais y arriver. En effet, les péripéties s’enchaînent ici sans véritable souffle, ni héroïsme, s’articulant autour d’une quête dont on connaît déjà l’issue avant même qu’elle ait commencée. Quant aux répliques, aussi lunaires les unes que les autres (merci François Damiens), elles nous arrachent tant bien que mal un sourire ou l’autre, mais c’est bien trop peu que pour nous satisfaire. L’ensemble n’arrive donc jamais à la hauteur de ses ambitions, quitte à nous ennuyer. Cependant, saluons sa production et ses conditions de tournage difficiles (en pleine pandémie), ainsi que sa photographie, et ses décors, lui qui profite d’un budget de production assez costaud. Espérons donc pour lui que le public soit au rendez-vous, bien qu’on en doute...



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