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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Jeff Wadlow
Imaginary
Sortie du film le 06 mars 2024
Article mis en ligne le 19 mars 2024

par Julien Brnl

Genre : Horreur

Durée : 104’

Acteurs : DeWanda Wise, Pyper Braun, Tom Payne, Betty Buckley, Veronica Falcón...

Synopsis :
Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet...

La critique express de Julien

Plus jamais au grand jamais ! Après une poupée autonome dotée d’une intelligence artificielle défaillante dans « MΞGAN » (Gerard Johnstone, 2023) ou une piscine hantée avec « Night Swim » (Bryce McGuire, 2024), Blumhouse Productions semble ne plus savoir quoi inventer pour ne pas se renouveler ! En effet, dans « Imaginary », porté par la sublime DeWanda Wise, qu’on avait découvert dans « Jurassic World 3 : le Monde d’Après » (Colin Trevorrow, 2022), il est question d’un ours en peluche s’avérant être bien plus qu’un simple jouet ordinaire, cachant alors un secret bien sinistre...

Alors que Jessica (Wise), auteur de livres pour enfants (« Molly Millipède », mettant en images une araignée) retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille recomposée, sa plus jeune belle-fille développera rapidement un étrange attachement envers un ours en peluche trouvé dans le sous-sol, nommé Chauncey. Tandis qu’il semble avoir « tout le temps faim », Alice lui parlera tel un ami imaginaire, tout en s’inventant un monde qui va avec (un « paracosme », d’après le mot anglais « paracosm »). Mais est-ce vraiment son ami ? La réponse à cette question se trouve sans doute dans le passé de sa belle-mère, en proie à des cauchemars incluant son père - souffrant d’une maladie mentale - et le personnage fictif en version - très - menaçante de ses livres... Or, celle-ci semble ne pas être en mesure de se souvenir de quoi que ce soit avant ses cinq ans, tandis que sa voisine d’époque, et ancienne baby-sitter, lui partagera alors de douloureux souvenirs d’enfance la concernant, et surtout son regret de ne pas avoir eu le temps de lui dire au revoir, à l’époque...

Alors qu’on lui doit déjà les productions Blumhouse « Action ou Vérité » (2018) et « Nightmare Island » (2020), Jeff Wadlow nous cuisine un énième film d’horreur téléphoné, où tout n’est qu’artificialité. On le soupçonne d’ailleurs de s’être largement inspiré par « Insidious » (2010) de James Wan pour les retranchements de son histoire à base de nounours, de royaume (« Never Ever » vs le « Lointain ») et d’amis imaginaires, se nourrissant alors de l’esprit créatif des enfants qui les créés, tout en s’attaquant à eux s’ils ont le malheur de les oublier. Autant donc dire que « Imaginary » n’invente rien, et ne fait que puiser ici et là dans un catalogue horrifique ultra référencié, et pourtant épuisé, pour tenter alors de nous arracher vainement un sursaut. Mais le film, qui agit sur nous comme une berceuse, ne peut même pas compter sur ses jump scares mécaniques et ses voix venues d’ailleurs pour tenter de nous iriser les poils...

C’est bien connu : il faut toujours regarder sous le lit quand y on entend du bruit, tandis qu’il n’y a rien de plus amusant que de tenter d’attraper une corde de traction semblable à celle d’une peluche, se rétractant dès lors depuis le sol vers une zone plongée dans le noir. Quelles idées ! En d’autres termes, faire plus cliché que ça risque d’être bien compliqué ! Que dire aussi des personnages, insipides, qui agissent à contresens ? Il y a tout d’abord un mari musicien (Tom Payne) qui s’en va en tournée malgré l’emménagement et la visite impromptue de la mère biologique mentalement perturbée de ses filles, tandis que celles-ci se comportent de manière totalement insupportable envers leur belle-mère, malgré les efforts de cette dernière pour se faire aimer. La pauvre, elle qui doit tout gérer, en plus de retrouver un ami qui ne lui veut pas du bien ! N’oublions pas non plus la voisine (Betty Buckley), bien louche et stéréotypée comme il faut, laquelle n’est pas là que pour accueillir à bras ouverts ladite famille...

On aurait donc préféré que cet « Imaginary » reste un mauvais rêve, lui qui s’oubliera cependant tel un rêve, une fois le spectateur réveillé...



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