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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Julien Hervé
Cocorico
Sortie du film le 07 février 2024
Article mis en ligne le 3 mars 2024

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 92’

Acteurs : Christian Clavier, Didier Bourdon, Sylvie Testud, Marianne Denicourt, Chloé Coulloud, Patrick Préjean...

Synopsis :
Les Bouvier-Sauvage, grande famille aristocrate, rencontrent les Martin, beaucoup plus modestes, à l’annonce du mariage de leurs enfants. Pour l’occasion, les futurs mariés offrent à leurs parents des tests ADN, qui vont dévoiler leurs réelles origines. Les résultats totalement inattendus vont faire l’effet d’une bombe...

La critique express de Julien

Le 4 novembre 2019, l’auteur et scénariste français Guillaume Plassans, connu sous le pseudonyme de PoPésie, déclarait sur le réseau social X (ex-Twitter) « Vu la mode des tests ADN en ce moment, je prévois un film dans lequel un type riche de droite découvre qu’il a de la famille pauvre et/ou étrangère grâce à un de ces tests. Ils vont se détester puis apprendre à vivre ensemble. Et il y aura Christian Clavier. Je vous donne 3 ans. » Ironie du sort, force est de constater qu’il ne s’est pas trompé (ou peut-être seulement sur deux années) ! C’est à l’auteur des Guignols sur Canal+ Julien Hervé, alors coscénariste des épisodes deux à quatre des « Tuche » d’Olivier Baroux, coscénariste de « Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu » (2023) de Guillaume Canet et coréalisateur et coscénariste du « Doudou » (2018) que l’on doit ledit film, intitulé « Cocorico », lequel réalise donc ici son premier film en solo, dans lequel Christian Clavier interprète donc bien un aristocrate de droite, de la famille Bouvier-Sauvage, lequel va recevoir avec son épouse (Marianne Denicourt) la visite de la famille Martin, soit parents plus modestes du compagnon de leur fille, lesquels sont joués par Didier Bourdon et Sylvie Testud. Et comme leurs enfants ne font pas les choses à moitié, ils leur annonceront leur mariage, ce qui ne sera pas de l’avis de Frédéric, lequel voyait sa fille « faire le bon choix », elle qui héritera du domaine de la famille. Sans oublier qu’ils auront eu aussi la bonne idée de réaliser en amont un test ADN à leurs parents, dans leurs dos, lesquels leur présenteront, histoire de (littéralement) briser la glace, afin de découvrir leurs origines ethniques cachées, et forcément inattendues...

Passé les houleuses présentations et les résultats dudit test où chacun des parents (doublement chamboulé pour certains) ira de son plein gré pour se moquer des origines d’autrui (histoire d’atténuer les leurs), « Cocorico » patauge obstinément dans la semoule, tel un coq chantant les pieds dans le fumier, et n’aboutit à rien. Car en plus de se reposer uniquement ici sur un mécanisme scénaristique répétitif et une mise en scène aux abonnés absents, Julien Hervé présente des personnages racistes et archétypes issus de milieux sociaux opposés, lesquels semblent de surcroît obnubilés par ce qu’ils viennent de découvrir, qui à les changer du tout au tout, sans retour en arrière possible, en agissant ainsi dans la démesure. Leur folie furieuse à la haine dormante en devient dès lors rapidement ridicule, et sans but. En matière « d’humour », il faut dès lors se focaliser ici sur les dialogues et répliques cyniques et cinglantes, mais terriblement forcées et réductrices à l’égard des ethnies rabaissées ici à des stéréotypes d’une autre époque. Cerise sur le gâteau (pour ne pas cocorico !), Christian Clavier y joue une caricature de Christian Clavier jouant au patriarche aristocrate (descendant ici de Louis VI le Gros) alors blessé dans son ego, car contraint d’accepter dans sa famille du sang populaire (spoiler : [1]). Et si c’était finalement un tel rôle était inscrit dans son ADN ? Car ledit tweet écrit il y a cinq ans n’en était finalement que prophétique, et révélateur ! Quoi qu’il en soit, quel manque criant d’originalité, au service d’un scénario vachard bien qu’inexistant, lequel passe d’ailleurs outre la loi de bioéthique française de 2011, interdisant le recours aux tests ADN en dehors de domaines bien spécifiques...



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