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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

François Desagnat
Zaï Zaï Zaï Zaï
Sortie du film le 23 février 2022
Article mis en ligne le 26 février 2022

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 83’

Acteurs : Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia, Julie Gayet, Yolande Moreau...

Synopsis :
Fabrice, acteur de comédie, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité alors qu’il fait ses courses. Malgré la menace d’un vigile, il parvient à s’enfuir. Commence alors une cavale sans merci, pour celui qui devient rapidement l’ennemi public numéro 1. Alors que les médias s’emparent de l’affaire et que le pays est en émoi, le fugitif, partagé entre remords et questions existentielles, trouve un point de chute inattendu, quelque part en Lozère.

La critique de Julien

C’est la seconde fois que l’auteur de bande-dessinée Fabcaro est adapté au cinéma après « Le Discours », sorti l’année passée. Cette fois-ci, c’est « Zaï Zaï Zaï Zaï » qui passe par la case du métrage, lui dont le titre fait évidemment écho à la chanson de Joe Dassin, « Siffler sur la colline », elle-même adaptée de la chanson italienne « Uno tranquillo » de Riccardo Del Turco. François Desagnat (« Adopte un Veuf », « Le Gendre de ma Vie ») réalise ici cette libre adaptation, jugée initialement comme inatteignable. On y suit alors un acteur de comédie (Jean-Paul Rouve) qui, au supermarché, se rendra compte qu’il a oublié sa carte de fidélité dans son précédent pantalon, mis dans la machine à laver. Cet oubli le confrontera alors à une série d’événements façon « effet domino », transformant cet oubli en un fait divers épinglé par le monde, sans qu’il ne se pose la question de sa futilité absolue. Chacun ira alors de sa propre interprétation, dans un univers dystopique bourré de personnages totalement barrés, à côté de la plaque, analysant, disséquant, critiquant sans nuance, et cela au moindre pas de travers.

Farce et fable sociale qui dénonce au premier degré le rapport actuel à l’image, l’influence des réseaux sociaux, des chaînes d’info en continu, l’uniformisation des produits de consommation, et surtout les jugements catégoriques et sans fondements, « Zaï Zaï Zaï Zaï » permet à François Desagnat de mettre en scène une comédie qui n’a, dans la forme, ni queue ni tête. Il faut alors se laisser prendre au jeu, et tenter de comprendre ce qui se cache derrière cette suite de péripéties et de rencontres, qui rythment alors un road movie inhabituel, jusqu’en Lozière.

Tandis que l’écriture a volontairement été prolongée au-delà de celle de la bande-dessinée, et la dramaturgie de Fabrice (le personnage de Jean-Paul Rouve) plus appuyée afin que le spectateur puisse s’y identifier, « Zaï Zaï Zaï Zaï » permet à François Desagnant de signer une adaptation fraîche et bien plus enlevée qu’il n’y paraît, mêlant le politiquement incorrect, l’humour absurde, et une sacrée brochette de personnages secondaires assez irrésistibles, allant d’un « commissaire à la retraite encore en activité » (Yolande Moreau) à un acteur (Ramzy Bedia) choisi pour interpréter le rôle de Fabrice au cinéma dans une histoire adaptée des événements en question, sans oublier quelques passages surréalistes, comme celui d’un comité de soutien en chanson. Mais faut-il encore maintenant adhérer à ce type d’humour, assez particulier, qui finit tout de même ici par s’essouffler.



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