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CINECURE
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Charline Bourgeois-Tacquet
Les amours d’Anaïs
Date de sortie : 15/09/2021
Article mis en ligne le 27 août 2021

par Charles De Clercq

Synopsis : Anaïs a trente ans et pas assez d’argent. Elle a un amoureux qu’elle n’est plus sûre d’aimer. Elle rencontre Daniel, à qui tout de suite elle plaît. Mais Daniel vit avec Emilie... qui plaît aussi à Anaïs. C’est l’histoire d’une jeune femme qui s’agite. Et c’est aussi l’histoire d’un grand désir.

Acteurs : Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydès, Anne Canovas, Bruno Todeschini

« Les amours d’Anaïs », c’est le premier long-métrage de Charline Bourgeois-Tacquet. Il a film été présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2021. Elle nous propose ici un portrait d’Anaïs, une étudiante, fan de littérature, qui prépare sa thèse (mais est en retard bien sûr), une jeune femme qui vit à du cent cinquante à l’heure. Elle est très « speedée », court toujours, est brouillonne, n’écoute pas (ou n’écoute qu’elle-même) et elle est déjà ailleurs quand on lui parle. Elle est claustrophobe, a peur des ascenseurs, ne termine pas ses tâches, n’est pas fiable pour un sou. Elle suit son désir, ne vit que pour le concrétiser et y inféoder les autres qu’elle ne voit pas où uniquement poru ce qu’ils peuvent lui apporter. Elle est menteuse parfois (infidèle aussi). Elle s’aime, à défaut d’aimer les autres et sa passion est avant tout l’amour du désir, de son désir, jusqu’à phagocyter l’autre et ne lui laisser aucune place. Telle est donc Anaïs. Anaïs, on n’aimerait pas l’avoir comme amie, comme fille, comme copine, comme amante, comme maîtresse, comme employée, comme collaboratrice.

Elle est enceinte de Raoul son compagnon mais avortera sans lui demander son avis, au grand dam de ce dernier qui lui fera remarquer son égoïsme : « tu n’as plus aucune idée de ce qu’est une interaction, un échange » ! C’est... Anaïs (Demoustier) qui prête son corps à celui de son personnage éponyme ! Elle excelle dans son interprétation, si bien que l’on n’a aucune empathie pour elle. On a envie de la baffer ! Elle est crispante, énervante, désagréable, égoïste à tel point que le spectateur se demandera quand il a vu au cinéma un personnage tel que celui d’Anaïs. Il faut donc mettre en exergue Anaïs, l’actrice, pour l’excellence de son interprétation de son personnage. Face à elle, Valeria Bruni Tedeschi, l’épouse de son amant précédent (Denis Podalydès), qui est prise dans les rets ou la toile d’araignée d’Anaïs. Comment vivra-t-elle cette passion dévorante, envahissante ? C’est à découvrir à l’écran grâce à des interprètes talentueux, jusqu’à la sortie de scène, une sorte de fermeture de rideau sur deux portes qui se ferment, laissant le spectateur pantois face à ce que l’avenir réserve à Anaïs.

Pour la petite histoire, les cinéphiles découvriront un autre portrait de femme (avec l’actrice Gena Rowlands ) dans le film, avec la projection d’un extrait de Opening Night de John Cassavetes (1977).



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