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CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Bruno Chiche
L’un dans l’autre
Sortie le 27 septembre 2017
Article mis en ligne le 31 août 2017

par Charles De Clercq

Synopsis : Deux couples, Pierre et Aimée, et Eric et Pénélope, partagent tous les quatre plusieurs années d’amitié sans nuage. Seul souci, Pénélope et Pierre sont devenus amants... La situation devenant intenable, ils décident de rompre. Mais après une ultime nuit d’amour passionnée, le sort leur joue un tour : Pierre et Pénélope se réveillent chacun dans le corps de l’autre ! Pour protéger leur secret, ils se retrouvent chacun à devoir vivre la vie de l’autre. C’est le début des complications...

Acteurs : Louise Bourgoin, Stéphane De Groodt, Pierre François Martin-Laval, Aure Atika.

Le pitch de départ promettait une comédie facile et c’est assez bien le cas. Certes le dossier presse reconnait qu’il s’agit d’une comédie, mais plus profonde qu’on ne veut bien le penser. A l’arrivée, il y a quand même de quoi se poser des questions. L’idée de départ, le changement de corps, a déjà été exploitée au cinéma ou dans la littérature. On ne fera pas dans l’explicatif, cela vient comme cela durant une (folle) nuit d’amour. Il y a bien quelques effets lumineux qui vous font comprendre que quelque s’est passé puis une scène de quiproquo pour que nous comprenions vraiment bien et les deux protagonistes aussi. A oui, tous deux sont en couple, mais pas ces deux-là. Ajoutons que tous deux sont amants, ont leur vie personnelle, familiale, et professionnelle. Que le compagnon de l’amante (ils sont pacsés, mais envisagent d’adopter un enfant, car elle serait stérile) est le subordonné de l’amant qui dirige une entreprise de capsules métalliques colorées pour bouteille (genre de bière) et que sa femme est dentiste. Si on termine avec le fait que Pierre s’évanouit à la vue du sang... imaginez-le dans le corps d’une femme au moment de ses règles...

Le film constituera surtout en un comique de situation lié à l’insolite des divers événements, actions, rencontres. A l’arrivée nous aurons surtout une succession de sketches dont certains ne volent pas vraiment haut, occasion de quelques séquences un peu grivoises (la femme qui découvre son sexe masculin, par exemple)... mais on a vu bien pire. Ajoutons quelques clichés, dont certains liés aux tabous relatifs à l’homosexualité (évidemment masculine) qui certes semblent donner dans la cool-attitude mais sont (probablement de façon inconsciente et donc involontaire) homophobes (ce sont les impensés qui jouent là !). Ajoutons quelques éléments propres à pimenter la situation : Pénélope, l’amante ne fume pas et est vegan tandis que Pierre, l’amant fume et est carnivore ainsi que la confusion des genres (grammaticaux !) et vous avez le cocktail qui vous est servi. C’est certes amusant. Il nous est arrivé de sourire, parfois de rire, presque malgré nous. Nous supposons que les spectateurs irons le voir en salle pour les gags, l’affiche peut-être.

Ceux qui souhaiteraient — hors du registre de la comédie ! — voir quelque chose de bien mieux construit et plus profond sur la permutation des corps se tourneront vers Kimi no na wa (Your Name) de Makoto Shinkai.

D’autres qui s’interrogeraient sur les questions de genre et de confusion des sentiments pourront voir Even Lovers Get the Blues à défaut de pouvoir visionner peut-être un jour le court-métrage Morning After de la réalisatrice canadienne Patricia Chica (si du moins il traverse l’Océan pour rejoindre certaines de nos salles ou festivals !).



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