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CINECURE
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Francis Lawrence
Hunger Games : la Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur
Sortie du film le 15 novembre 2023
Article mis en ligne le 28 novembre 2023

par Julien Brnl

Genre : action, drame, science-fiction

Durée : 158’

Acteurs : Tom Blyth, Rachel Zegler, Viola Davis, Jason Schwartzman, Peter Dinklage, Hunter Schafer, Ashley Liao...

Synopsis :
Le jeune Coriolanus est le dernier espoir de la lignée Snow. Autrefois riche et fière, elle est tombée en disgrâce dans un Capitole d’après-guerre... Seul lui peut encore sauver l’honneur de la famille. A l’approche de l’annuel « Hunger Games », il est assigné à être le mentor de Lucy Gray Baird, une tribut originaire du mal famé District 12. Le public est néanmoins sous le charme de Lucy et Snow y voit l’opportunité de changer son destin. Il la convainc de joindre leurs forces pour faire pencher le sort en leur faveur. Déchiré entre le bien et le mal, Snow se lance dans une course contre la montre pour survivre. Est-il un oiseau chanteur... ou un serpent ?

La critique express de Julien

Revoilà sur nos écrans le retour de la saga « Hunger Games », laquelle avait capitalisé jusque-là un peu moins de 3 milliards de dollars de recette dans le monde, et cela en l’espace de quatre films, réalisés respectivement par Gary Ross (le premier) et Francis Lawrence (les trois autres). Tous portés par le talent de Jennifer Lawrence dans la peau de Katniss Everdeen, ceux-ci étaient adaptés de la série de livres - désormais - en quatre volumes de l’écrivaine Suzanne Collins, laquelle a, en effet, écrit « La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur » en 2020, en tant que préquel de sa trilogie (le dernier bouquin avait fait l’objet de deux films, sous-titrés « La Révolte »).

Se déroulant précisément 64 ans avant que Katniss Everdeen ne se porte volontaire comme Tribut de son district pour participer au jeu télévisé sadique des « Hunger Games », au travers duquel le Capitole rappelle chaque année sa pleine puissance sur les douze districts qu’il contrôle depuis des décennies, ce film met en scène les origines de Coriolanus Snow (Donald Sutherland), joué ici par Tom Blyth (pour son premier grand rôle au cinéma), lequel n’est encore ici qu’un lycéen du Capitole, cachant sa pauvreté derrière les apparences de sa vieille famille noble, lui qui vit seul avec sa cousine Tigris et sa grand-mère. Bien décidé à recevoir une bourse pour l’Université, Coriolanus se verra alors, le jour de la Moisson des 10e Hunger Games, confier un Tribut, originaire du District 12 (comme le sera plus tard Katniss), en la personne de Lucy Gray Baird (Rachel Zeigler, vue dans le « West Side Story » de Steven Spielberg, et prochainement dans le remake en live action que nous prépare Disney de "Blanche Neige et les Sept Nains), capable de capter l’attention de la foule, notamment par son chant. Or, il devra tout faire pour qu’elle sorte vainqueur desdits jeux afin d’arriver à ses fins, quitte à détourner les règles...

Explorant la reconstruction du Panem d’après-guerre (« les Jours Sombres ») et surtout le périple qui mènera ce jeune homme à devenir l’impitoyable et despotique Coriolanus Snow, « La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur » est une plutôt une belle surprise, au travers de laquelle naît devant nos yeux l’autoritarisme d’un homme qui n’était pourtant pas destiné à cela (« Ce sont les choses auxquelles nous tenons le plus qui nous détruisent »). Nature humaine, enrôlement par le système (politique) et critique des médias sont ainsi au centre de l’arène, au sein d’un divertissement qui tient en haleine, et qui ne lésine pas sur le spectacle tout comme sur la profondeur, bien aidé par les interprétations de ses personnages, dont Tom Blyth, assez troublant. Divisé en trois chapitres (« Le mentor », « Le prix » et « Le Pacificateur »), au regard du bouquin dont il est inspiré, le film de Francis Lawrence (qui revient donc ici dans la partie) s’avère aussi efficace que prometteur, et ne se limite donc pas à filmer les célèbres Hunger Games en question. Car c’est bien tout ce qui s’ensuit (conséquences de la tricherie, rébellion, liaison amoureuse, trahison, etc.) qui fera de Coriolanus ce qu’il deviendra, soit un homme calculateur et sans pitié. Il règne alors une sorte de fatalité autour de ces personnages, dont l’écriture est bercée de références à Shakespeare et à la Rome antique. Et plonger dedans, sans compromis, est aussi terrible qu’intéressant. Car être spectateur de la manière complexe dont Snow (au départ empathique) est amené à devenir qui il sera fait froid dans le dos, car loin de tout manichéisme, et ne se résumant donc pas qu’à la notion du bien et du mal. On espère seulement maintenant que ce préquel ne s’arrêtera pas en si bon chemin, et en appellera d’autres, afin notamment de compléter le portrait, et perpétuer la saga lucrative « Hunger Games »...



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