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CINECURE
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Gabriel Le Bomin
De Gaulle
Sortie du film le 01 juillet 2020
Article mis en ligne le 20 juillet 2020

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • quatrième film du scénariste et réalisateur Gabriel Le Bomin, spécialiste des thématiques historiques relatives aux grands conflits, lui à qui l’on doit aussi des téléfilms, des courts métrages, et même des documentaires ;
  • Swann d’or du meilleur acteur pour Lambert Wilson au Festival du Film de Cabourg 2020.

Résumé : Mai 1940. La guerre s’intensifie, l’armée française s’effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d’accepter la défaite. Un homme, Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l’Histoire. Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les événements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l’exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix : celle de la Résistance.

La critique de Julien

Contrairement à ses grandes figures homologuées américaines ou anglaises, Charles de Gaulle n’avait encore jamais eu droit à son biopic au cinéma. Alors que la figure du Général était déjà présente dans sa série de documentaires (« Guerre d’Algérie », « La déchirure », « Collaborations », etc.), Gabriel Le Bomin rétablit ce qui devait l’être, sans pourtant nous raconter toute sa vie, ce qui était mission impossible. Le cinéaste s’est alors penché sur les semaines qui ont précédées l’appel du 18 juin 1940, émis par le sous-secrétaire d’État à la Défense et à la Guerre, depuis Londres, avec le soutien de Churchill, afin d’inviter les officiers, ouvriers, ingénieurs et soldats Alliés à résister à l’envahisseur allemand, et ainsi de rejoindre les Forces françaises libres, De Gaulle reprochant dès lors au maréchal Philippe Pétain (Philippe Laudenbach) le principe même de l’Armistice, livrant, quatre jours plus tard, la France pieds et poings liés au Reich d’Hitler. Et c’est Lambert Wilson qui endosse ici les traits de ce précurseur de la France Libre, et « père de la Résistance » (bien qu’il ne prendra conscience de l’intérêt de la Résistance intérieure qu’à partir de 1941), et cela à un moment cible de sa vie, soit celui où il était fragile, ouvrant dès lors une porte vers son intime, et donc sa famille, à savoir Yvonne (Isabelle Carré, toujours aussi sensible et juste) et leurs enfants, Élisabeth, Philippe, et surtout Anne, porteuse d’une trisomie 21.

« De Gaulle » reconstitue dès lors dans les grandes lignes les différentes missions du général de brigade, d’avril à juin 1940, lequel ne cessera de s’opposer au défaitisme du gouvernement en place, et d’instaurer une résistance de la France face à l’Armistice demandé par Pétain à l’Allemagne nazie d’Hitler, tandis que, de son côté, Yvonne partira en exode avec ses enfants, de leur propriété « La Boisserie » à Colombey-les-Deux-Églises, à la Bretagne, jusqu’à Londres, afin d’y retrouver son époux.

Inspiré par son ouvrage écrit en trois tomes « Mémoires de guerre » (1954, 1956, 1959), mais également des témoignages de Philippe de Gaulle (toujours en vie), et des lettres échangées entre Charles et Yvonne, Gabriel Le Bomin met en scène un récit historique romanesque assez classique dans sa reconstitution, entre fiction et rigueur historique, et au sein duquel il nous est permis de découvrir un Charles de Gaulle sous un de ses nombreux visages, plutôt méconnu. Mais son film manque de force à la fois dans sa narration et son discours que pour réussir à pleinement nous passionner. Cependant, il permet de remettre les pendules à l’heure, notamment vis-à-vis du rôle de Pétain (alors âgé de 84 ans) dans l’Occupation de la France par l’Allemagne nazie du Troisième Reich, et de nous replonger dans l’histoire de France à l’aube de la Quatrième République, sous le gouvernement Paul Reynaud (Olivier Gourmet), avant sa démission à la date du 16 juin 1940, soit deux jours avant l’appel du 18. Enfin, Lambert Wilson offre ici une interprétation plutôt qu’une imitation, elle qui est plus remarquée que remarquable, et jouant davantage sur le prononcé que le phrasé du personnage. Convaincant, et sans en faire des tonnes dans les gestes, l’acteur se révèle ici physiquement transformé (prothèses et maquillages aidant), comme on a déjà pu le voir dans la peau de grandes figures françaises, telles que l’Abbé Pierre ou le Commandant Cousteau. L’exercice n’était donc pas impossible...

Entre reconstitution historique intéressante, mais dénuée de puissance, et histoire d’amour et familiale romantique, « De Gaulle » nous invite à un moment clef de la vie de ce personnage (peu abordé au cinéma), lequel allait dicter sa future politique, lui qui fut avant cela condamné à mort et déclaré déchu de la nationalité française par le régime de Vichy à la suite de l’appel du 18 juin 1940, avant de devenir président de la République française de 1959 à 1969...

https://www.youtube.com/embed/gzkGfqvuS_c
DE GAULLE - Bande-annonce - YouTube


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