Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Yûichi Satô
Kasane (Beauty and Fate)
Sorite au BIFFF le 12 avril 2019
Article mis en ligne le 12 avril 2019

par Charles De Clercq

Présentation BIFFF : Si Kasane a clairement hérité des talents de comédienne de sa célèbre mère, la transmission génétique semble avoir fait l’impasse sur la beauté. Une vilaine cicatrice au visage lui donne l’air d’une autoroute wallonne, anéantissant au passage son rêve de fouler les planches. Mais, juste avant de mourir, sa mère lui a légué un tube de rouge à lèvres aux pouvoirs stupéfiants : en l’appliquant et en embrassant quelqu’un sur la bouche, Kasane prendra l’apparence de cette personne pendant quelques heures… Hasard des coïncidences, elle tombe sur Nina Tanzawa, une actrice dont la beauté est inversement proportionnelle à son talent. Toutes deux vont alors pactiser ensemble pour devenir la quintessence même de l’être et du paraître. Pourtant, si le succès est au rendez-vous, Nina se met à jalouser Kasane, tandis que cette dernière brûle d’être reconnue pour ce qu’elle a dans les tripes et non pour sa plastique d’emprunt.

Adaptation du manga éponyme de Daruma Matsuura, KASANE cible sans détour la tyrannie de l’apparence, à l’instar de THE NEON DEMON, mais pousse le curseur encore plus loin avec cette aliénation rampante d’une tête vide que l’on remplit de l’extérieur. D’où la question à un million de yen : qu’est-ce qui façonne réellement notre identité ? Une thématique fascinante que KASANE aborde avec un petit côté Cronenbergien qu’on adore, aidé d’ailleurs par les performances hallucinantes de Kyoko Yoshine et Tao Tsuchiya !

Acteurs : Dan Rei, Kyôko Yoshine, Tadanobu Asano, Tao Tsuchiya, Yu Yokoyama

Notre cote BIFFF :

Adaptation d’un manga (en quatorze volumes !) Kasane, la voleuse de visages, écrite et dessinée par Daruma Matsuura dont on découvrira le résumé ci-dessus.

Le film est un peu trop long, trop sage et s’agissant d’un beau visage opposé à un autre laid... il est bien difficile d’y voir cette laideur, malgré l’énorme balafre (dont l’origine est expliquée après le milieu du film) car l’actrice qui interprète ce rôle est tout sauf laide ! Faute d’avoir lu le manga (seinen manga, destiné aux jeunes gens) nous ne savons pas s’il y avait une dimension érotique à l’origine. L’on peut regretter que celle-ci ne soit pas vraiment présente et que la possibilité d’une relation de type lesbien soit évacuée.

Référence est faite à la maladie de la belle au bois dormant dont le nom scientifique est Syndrome de Kleine-Levin mais aussi à d’autres contes (au moins Cendrillon, du fait des délais à respecter avant de retrouver, si l’on permet, sa tronche en pleine face). Il y a un peu aussi de Blanche-Neige, voire du portrait de Dorian Gray.

Si l’on relève la performance des comédiennes principales, le film déçoit un peu et l’on s’est pris à rêver d’une autre fin pour le BIFFF où un dernier changement de visage lié à Salomé et Jokanan (certes pas prévu dans le manga) aurait apporté une autre coloration à des personnages dont le plus pervers n’est pas celle que l’on croit (et le film à même certaines analogies avec Black Swann).

Plus d’informations sur le manga sur la page Wikipedia.

KASANE BEAUTY AND FATE - Trailer | BIFFF 2019 - YouTube


Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11