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Louis Leterrier
Fast X
Sortie du film le 17 mai 2023
Article mis en ligne le 31 mai 2023

par Julien Brnl

Genre : Action

Durée : 141’

Acteurs : Vin Diesel, Jason Momoa, Charlize Theron, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Brie Larson, Ludacris, Jordana Brewster, Nathalie Emmanuel, John Cena, Helen Mirren, Jason Statham, Scott Eastwood, Daniela Melchior...

Synopsis :
Après bien des missions et contre toute attente, Dom Toretto et sa famille ont su déjouer, devancer, surpasser et distancer tous les adversaires qui ont croisé leur route. Ils sont aujourd’hui face à leur ennemi le plus terrifiant et le plus intime  : émergeant des brumes du passé, ce revenant assoiffé de vengeance est bien déterminé à décimer la famille en réduisant à néant tout ce à quoi, et surtout à qui Dom ait jamais tenu. Dans « Fast 5 » en 2011, Dom et son équipe avaient fait tomber l’infâme ponte de la drogue brésilienne, Hernan Reyes, en précipitant son empire du haut d’un pont de Rio De Janeiro. Ils étaient loin de se douter que son fils Dante avait assisté impuissant à la scène et qu’il avait passé ces douze dernières années à échafauder le plan infernal qui exigerait de Dom un prix ultime.

La critique de Julien

Dominic Toretto et « sa famille » sont de retour pour le début d’une soi-disant dernière (et longue) course, commençant ainsi dans « Fast X », alors qu’un onzième volet verra le jour dans deux ans, et sans doute même un douzième, d’après les aveux de son acteur fétiche Vin Diesel, lors de l’avant-première du film, à Rome, là où se déroule une bonne partie de cette énième intrigue. Pourtant, au vu des résultats commerciaux du film aux États-Unis (un peu plus de 113 millions de dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes), on doute qu’Universal brûle trop rapidement le feu rouge, même si la franchise se défend toujours aussi bien à l’étranger, alors que la saga pèse désormais plus de sept milliards de dollars de recettes à travers le monde. Mais cet épisode, avec un budget de production de 340 millions de dollars hors frais de promotion, est devenu le huitième film le plus cher de tous les temps, et en paie ainsi le prix lourd, et notamment de son généreux casting... Après un neuvième épisode qui montrait déjà d’énormes signes de fatigue, et dans lequel Dom et les siens faisait face à un complot dirigé par son frère renié Jakob (John Cena), avec l’aide de la criminelle et cyberterroriste Cipher (Charlize Theron), ceux-ci vont devoir faire face à une victime collatérale du passé, préparant savamment sa vengeance...

Rappelez-vous, dans « Fast & Furious 5 » (2011) de Justin Lin, Dom, Brian O’Conner (feu Paul Walker) et Luke Hobbs (Dwayne Johnson) étaient responsable de la mort de l’homme d’affaires et trafiquant véreux Hernan Reyes (Joaquim de Almeida), à Rio de Janeiro, à la suite d’une course-poursuite visant à les empêcher de dérober son coffre-fort, avec toute sa fortune à l’intérieur. « Fast X » débute d’ailleurs pas un assez pitoyable et long flash-back, ainsi que des reshoot de scènes, incluant notamment le fils de Reyes, Dante (Jason Momoa), lequel - tel qu’on le découvre ici - a ainsi assisté, impuissant, à la mort de son père, lequel souhaite aujourd’hui faire payer à Dominic Toretto ce qui lui à fait subir (et perdre), en s’en prenant pour cela directement à sa famille, dont son fils, Brian (Leo Abelo Perry), ainsi qu’à tous ceux qui lui tiennent à cœur, alors que Dante compte bien accomplir son « destin » par la douleur de Dom...

On savait déjà que rien n’était impossible dans « Fast & Furious ». Mais de là à ressusciter les morts, ils y vont un peu fort ! En panne d’idées, la saga n’a dès lors eu d’autre choix que de regarder dans le rétroviseur et de puiser dans ses archives afin d’y trouver une ouverture, laquelle pourrait ainsi servir à rallumer les moteurs, et faire littéralement péter les compteurs. Et c’est désormais chose face avec « Fast X », lequel enchaîne les scènes d’action nerveuses et vrombissantes, et voyage (en un claquement de doigts) d’un bout à l’autre du monde, de Los Angeles à Rome, en passant par Londres et Rio de Janeiro, ou encore de l’Antarctique au Portugal. Car malgré tous les bons services rendus à l’Agence, désormais dirigée par l’agent Aimes (Alan Ritchson), Dom et les siens seront de nouveau la cible de celle-ci, après s’être retrouvés pris au piège d’un coup monté organisé par Dante, lors d’un attentat à la bombe dans la capitale italienne. La fine équipe sera retrouvera volontairement morcelée par les plans de Dante, bien décidé à mettre des bâtons dans les roues de Dominik Toretto.

Une fois de plus, il ne faut pas chercher ici une quelconque logique dans cette histoire, rabattant, d’une part, toujours les mêmes discours sur l’importance de la famille et, d’autre part, sur celle d’avoir la foi. Pourtant, « Fast X » ne se terminera pas cette fois-ci par le traditionnel barbecue et sa photo de famille. À moins qu’un barrage explosant de toutes parts en fasse office d’un ? Criblé de balles et de cascades aussi invraisemblables les unes que les autres, et qui plus est majoritairement réalisées ici en illisibles images de synthèse, le scénario de « Fast X », bien qu’il repose les roues sur Terre, ne brille guère par son originalité, et se limite à faire bouillir cette même soupe indigeste et trop compacte à laquelle on a déjà goûté. Réchauffée dans les casseroles du français Louis Leterrier, qui ne parvient aucunement à faire exister sa patte de cinéaste habitué aux blockbusters de commande, cette aventure devient la parodie d’elle-même, tout en continuant à jouer trop sérieusement, malgré les taquineries de vieux couple que se lancent respectivement Pearce (Tyrese Gibson) et Parker (Ludacris), pour ne pas changer... Pire, certains de ses plans, f(l)ous, sont parmi les pires de la franchise, malgré le budget alloué aux effets spéciaux, tandis que le très large casting - en veux-tu en voilà - du film finit par se noyer lui-même au sein de rebondissements grotesques et de répliques pathétiques. À vrai dire, ce « Fast X » n’a pas grand-chose à offrir, et se suit de manière mécanique, tandis que Vin Diesel (et son Marcel) tente d’y pousser la larme à l’œil, face à un Jason Momoa en impitoyable méchant flamboyant, lequel semble avoir tout prévu dans le plan qu’il mijote depuis une dizaine d’années. Et ce n’est pas l’énorme cliffhanger sur lequel se termine ce « Fast X », annonçant ainsi la teneur de la suite des événements, laissés en suspens, qui va nous rassurer... Une chose est certaine : Dominik Toretto a du souci à se faire, et nous avec...



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