Synopsis : The Night Before traite du passage à l’âge adulte de trois amis d’enfance complètement barges qui ne peuvent plus s’amuser comme ils le faisaient durant leurs glorieuses années. Anthony Mackie est devenu un joueur de football américain célèbre et Seth Rogen va devenir père. Dans le film du moins. Va s’en suivre un réveillon de folie au cours duquel l’histoire d’une vie va défiler en seulement quelques heures. Après 14 ans d’amitiés et de traditions respectées, il est temps pour eux de grandir un peu. C’est suite à la mort de la mère du personnage interprété par Joseph Gordon-Lewitt que ces 3 amis ont commencé cette tradition hivernale. Seulement, l’arrivée d’une dose de cocaïne et de quelques champignons va modifier un peu leurs plans.
Acteurs : Lizzy Caplan, Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen, Miley Cyrus, Michael Shannon, Anthony Mackie.
De Jonathan Levine, on se souviendra peut-être de All the Boys Love Mandy Lane, sorti en 2006 dans de nombreux festivals, mais que le public n’a découvert qu’en "Direct to Video" en 2010 et en salle en 2013. Le public aura donc découvert ce réalisateur plus tôt, en 2008, par le biais de son deuxième film The Wackness. Si, en 2013, il adapte le roman Warm Bodies (sous le même titre), dans une comédie horrifique avec Nicloas Hoult, Dave Franco et John Malkovich, c’est probablement sa comédie dramatique 50/50 (2010) avec Joseph Gordon-Levitt et Seth Rogen qui aura marqué durablement le public.
Autant dire que l’on pouvait espérer beaucoup de sa nouvelle comédie dont la sortie est prévue en France pour les fêtes de Noël et en Belgique après la Saint-Nicolas. Nous sommes dans le registre de la comédie et bien loin de 50/50, même si l’on retrouve les mêmes acteurs Joseph Gordon-Levitt et Seth Rogen,mais aussi Michael Shannon dans le rôle d’un bien étonnant dealer (ce qui ne surprendra pas : il faut reconnaître que l’acteur n’a jamais vraiment joué de rôle angélique !). Nous sommes typiquement dans une comédie à l’humour gras et grivois, typiquement américain qui aborde cependant avec émotion le thème de l’amitié. Qu’est-ce que l’amitié, qu’est-ce que devenir adulte ? Nous avons affaire à un film de "potes". On retrouve la bande à Seth Rogen, ceux qui gravitent autour de James Franco, de Gus Van Sant et on sent que ces acteurs prennent plaisir à jouer, y compris (avec) Joseph Gordon-Levitt, presque à contre-emploi (même s’il nous avait déjà préparés à voir le monde autrement avec Don Jon qu’il a réalisé en 2014).
Il nous a été difficile à nous journalistes de garder notre sérieux. C’est une sorte de conte de Noël, comme le présente Tracy Morgan, le narrateur. Les rires des uns et des autres fusaient de toute part et il est probable que ceux et celles qui sont anglophones ou anglophiles auront saisi certaines pointes d’humour avec plus de pertinence encore. Donc, cela ne vole pas très haut, c’est très orienté sexe. On voit des b*tes énormes sur un écran de smartphone et Seth Rogen lui-même se met à fantasmer sur les tailles des attributs virils, y compris de James Franco qui joue son propre rôle. Il y a probablement des "private joke" liés au fait que James Franco, très à l’aise dans sa probable hétérosexualité, n’hésite pas à tourner dans des films liés au milieu gay − ainsi en réalisant et en jouant dans le quasi documentaire Interior Leather Bar de Travis Mathews − ou à jouer l’ambiguïté dans certaines interviews (pdf. Source).
On retrouve aussi dans son propre rôle, la très sexy Miley Cyrus, actrice, chanteuse, auteure-compositrice-interprète, musicienne, et actrice de doublage. Pour la petite histoire, mais c’est ma profession qui remonte à la surface, Seth Rogen joue le rôle d’Isaac, un des trois amis, juifs qui se retrouvent en pleine messe de minuit. Ne vous attendez pas à ce que celle-ci soit "cohérente", vous y entendrez le Notre-Père alors que l’on n’est pas encore au moment du récit de l’institution (anciennement la "consécration"), vous verrez l’acolyte avec l’encens à droite de l’autel. Comme souvent les aspects de la religion catholique deviennent folkloriques et le cinéma traduit ainsi, malgré lui, un état de fait, à savoir l’étrangeté radicale de nos rites pour beaucoup (bien plus loin donc que le temps de l’opposition puis de l’indifférence). Alors, le film est jubilatoire et devra satisfaire un public ouvert, pas farouche, peut-être averti et qui prendra plaisir à rire de très bon coeur aux nombreuses vannes et situations du film où pointe toujours un peu d’émotion qui transcende l’aspect cru et grivois de ce film qui promet un Noël très gai !
Bande-annonce (VO) :