Synopsis : Une administration, des bureaux cloisonnés, des personnes assises en vis-à-vis. D’un côté de la table, des chômeurs. De l’autre, des contrôleurs. L’enjeu des entretiens : le maintien des allocations de chômage. La rigidité de la procédure s’oppose à la singularité des hommes et des femmes qui y sont soumis. Le film interroge le sens du travail aujourd’hui, dans un monde où la précarité de l’emploi est menaçante, où l’insécurité des travailleurs et des chômeurs est grandissante et où le modèle d’État-Providence se réduit comme peau de chagrin.
Ce documentaire a obtenu le prix Cinéart au Festival Filmer à Tout Prix 2015 et fait partie de la sélection officielle documentaire pour les Magritte du Cinéma 2016.
Les deux réalisatrices se sont installées dans un bureau de chômage de la région de Charleroi (elles en ont visité plusieurs) parce que le bureau en paysager permettait une approche et une intégration plus en douceur de la caméra. Les fonctionnaires ont bien entendu obtenu de leur direction et donné leur accord pour être filmés tandis qu’en amont, les chômeurs étaient "préparés" à être filmés si du moins ils l’autorisaient.
Ce sont tant de situations différentes où la détresse peut cotoyer l’arnaque au système mais où l’humain se révèle surtout dans sa fragilité face à un système rigide et des fonctionnaires partagés entre l’application de la loi et l’impossible compassion qui en résulte. Ce sont plusieurs portraits et situation qui nous sont brossés. Ni réquisitoire ni plaidoyer, les réalisatrices sont ici d’une neutralité bienveillante mais jette un regard cru et lucide sur notre monde et interpelle notre humanité.
Un regret peut-être : j’aurais aimé des inserts, au générique de fin qui nous informent de ce qu’il est advenu de ces intervenants qui, ici, retombent dans l’anonymat qui est leur quotidien.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire la critique de Nicolas Gilson sur le site Un grand moment...