Synopsis
1932 - Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale.
L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis...
Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Église ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter.
À nouveau, le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.
La critique
Le film s’inspire et adapte des éléments réels de l’histoire irlandaise et plus particulièrement celle d’un activiste républicain, James Gralton (notice Wikipedia).
Ceux qui connaissent Ken Loach, cinéaste engagé s’il en est, ne seront pas surpris par son dernier film. Sur base d’un fait presque mineur mais éminemment symbolique (l’exploitation d’un dancing perçu par certains comme lieu de débauche), le réalisateur jette un regard lucide et humain sur la très catholique Irlande.
Sur fond de la guerre d’indépendance - dont les échos ont longtemps résonné dans notre histoire contemporaine - Loach filme le retour au pays de James Gralton. Alors qu’il voulait retrouver une vie paisible dans la ferme familiale, il devra mener un combat pour plus de justice pour les ouvriers (le chômage est très important) et les paysans exploités par les grands propriétaires terriens. Partagé entre son souci de quiétude et son idéalisme, il sera amené à combattre la très puissante Eglise catholique irlandaise.
Accusé d’athéisme et de communisme il sera expulsé d’Irlande. Il ne sera jamais jugé et mourra aux USA sans jamais pouvoir revenir dans sa terre natale.
Nous retiendrons tout particulièrement l’image de l’Eglise de l’époque. Pour nous chrétiens d’aujourd’hui, il est difficile de relire ces épisodes difficiles et peu glorieux où nous avons pris le pouvoir sur les consciences de fidèles et surtout choisi le côté des oppresseurs. Il faut noter que le film n’est pas un procès à charge de l’Eglise, même si nous n’en sortons pas grandis, et qu’il nous montre aussi un jeune prêtre qui tente timidement de s’opposer aux voix dominantes.
Un film à recommander aux fans de Ken Loach, à ceux qui se passionnent pour les combats humains pour plus de justice et à nous chrétiens qui sommes invités à regarder en face le passé parfois trouble de l’Eglise dont nous faisons partie.