Synopsis : A cause de sa santé vacillante, Monsieur Henri ne peut plus vivre seul dans son appartement parisien. Particulièrement bougon, il finit néanmoins par accepter la proposition de son fils Paul de louer une chambre à une jeune étudiante. Loin de tomber sous le charme, Henri va se servir d’elle pour créer un véritable chaos familial...
Acteurs : Claude Brasseur, Frédérique Bel, Guillaume De Tonquédec, Noémie Schmidt
Je m’étonne moi-même de donner une aussi bonne cote à une comédie française, plus, par exemple, que pour un film d’auteur comme le dernier Hirokazu Kore-Eda visionné le même jour. Alors, je reconnais que si le japonais est un grand film, le français, lui, ne l’est pas. Et c’est normal, on ne joue pas dans la même cour et les films ne sont pas comparables, littéralement, ils sont incommensurables, ils n’ont pas de commune mesure. Mais chacun des deux fait bien ce qu’il fait et ce qu’il doit faire et, à la limite, comme critique, j’ai le droit d’être plus exigeant pour un réalisateur aguerri comme Kore-Eda. Ivan Calbérac n’en est pas à son premier long métrage, mais je n’ai pas de véritables échos de ses films antérieurs. C’est à un point tel que je m’attendais à une véritable daube pour cette adaptation d’une pièce de théâtre homonyme (2012) par son auteur (voir affiche ci-contre). C’est que je suis échaudé en matière de comédies françaises.
Et là, je dois vous avouer que je suis totalement bluffé. Ce n’est pas un "grand film" mais un film à la fois humain, juste, marrant, comique, tendre, émouvant, humoristique, sarcastique où chacun des acteurs, des grands jusqu’aux petits rôles joue sa partition à la perfection. Aux côtés d’un Claude Brasseur, juste et sans cabotinage, dans le rôle de Henri Voizot, un vieil homme bougon et misanthrope, la quasi inconnue Noémie Schmidt lui donne la réplique avec beaucoup de naturel. C’est que la jeune étudiante cherche un logement pas cher et que le vieillard voit l’occasion de se débarrasser de sa belle-fille Valérie (excellente Frédérique Bel dans le rôle d’une catho BCBG coincée !). En effet, il espère qu’elle arrivera à séduire son fils, Paul, largement quadragénaire, joué par Guillaume de Tonquedec.
Une partition excellente, sans fausse note, des jeux de mots (et des bons mots) qui fusent sans arrêt. Le tout m’a fait rire, sourire, parfois même m’esclaffer, et tout cela avec beaucoup de tendresse et d’humanité. Le réalisateur arrive même à nous faire penser à la vie, à notre mort, à nos choix d’existence, à la façon de gérer nos échecs.