Synopsis : Au début des années 1960, durant la guerre froide, l’agent de la C.I.A. Napoleon Solo est contraint de collaborer avec l’agent du KGB Illya Kouriakine pour lutter contre une organisation criminelle internationale. Ces deux agents, au style très opposé, n’ont qu’une seule piste : la fille d’un scientifique allemand porté disparu qui est le seul à pouvoir infiltrer l’organisation criminelle.
Acteurs : Henry Cavill, Armie Hammer, Jared Harris, Elizabeth Debicki, Hugh Grant.
Certains se souviendront peut-être de ceci :
Ceux qui, comme moi, ont suivi durant leur adolescence les aventures de Napoléon Solo (Robert Vaughn) et de Illya Kuryakin (David McCallum) pouvaient craindre le pire d’une adaptation de cette série dont les quatre saisons se sont déroulées de 1964 à 1968 et que la défunte ORTF a diffusée dès janvier 1967 [1]. On ne s’étonnera pas des parentés entre Napoléon Solo et James Bond, puisqu’ils ont le même père, le romancier Ian Fleming : des espions efficaces qui ont une attirance prononcée pour la gent féminine, les mêmes charme et raffinement ! A l’arrivée je suis passablement satisfait.
C’est que Henry Cavill et le géant [2] Armie Hammer arrivent à reprendre sur leurs épaules les rôles et costumes des deux agents antagonistes. Ils entrent en symbiose entre eux et avec le (la !) troisième larron, Alicia Vikander qui interprète le rôle de Gaby Teller.
J’ai apprécié la reconstitution des années soixante, de la guerre froide, ainsi que la relation entre le russe [3] et l’américain. Pour ce dernier, le deal qu’il a obtenu : travailler pour la CIA au lieu de faire de la prison m’a fait penser à la série White Collar (FBI : Duo très spécial) de Jeff Eastin avec Tim DeKay (Peter Burke) et Matthew Bomer (Neal Caffrey). Ce dernier étant un escroc de haut vol qui sera amené à collaborer avec le FBI. Tout comme Solo, Neal Caffrey est au summum de l’élégance est un excellent voleur et tombeur de femmes (enfin que dans la série off course !). Tout comme Peter Birke, Saunders (Jared Harris) rappelle à Solo qu’il le tient en laisse (et Illya Kouriakine le lui rappellera de façon très crue !).
Elizabeth Debicki excelle dans le rôle de la méchante et perverse que l’on aimera détester dans cette aventure où l’enjeu est la fabrication et la possession d’une arme nucléaire.
Les acteurs principaux, eux, ont participé à certaines cascades et le réalisateur a évité au maximum les effets spéciaux et fonds verts dans un film qui se veut d’époque également par le choix des vêtements et des gadgets des agents très spéciaux et ce n’est pas nécessairement celui auquel on pense qui est le mieux équipé.
Ce ne serait pas Ritchie s’il n’y avait quelques effets de style split screen qui conviennent très bien ici et accentuent par certains côtés un aspect BD. La bande-son participe activement et avec bonheur à l’action.
S’il fallait faire un reproche : il manque probablement un peu d’humour et le réalisateur aurait pu se lâcher un peu plus comme il a pu le faire dans Lock, Stock and Two Smoking Barrels (Arnaques, Crimes et Botanique), Snatch (Snatch : Tu braques ou tu raques) voire même ses deux Sherlock Holmes. Et à ce sujet, on sent à la fin du film la possibilité de naissance d’une franchise ! Tout dépendra donc de la réception de ce film d’espionnage tout en humour (anglais ?), action, suspens de romance et même d’amitié virile (il sera quand même difficile de parler de bromance comme dans Sherlock) ! Comme signalé, l’accent russe de l’américain Hammer mais aussi américain de l’anglais Cavill et allemand de la suédoise Alicia Vikander n’étaient pas indispensables... mais cela ne nuit pas vraiment au film et on finit par s’y faire !
Au moment où j’écris, ma note (81) est proche des 78 de IMDB... mais ma note de coeur est plus élevée encore. Autant dire qu’il faudra demander l’avis de vos amis, car il est possible que l’ado qui réside encore en moi se soit laissé séduire outre mesure par la nostalgie du film !