Synopsis : Trois ans après que Mike ait renoncé à sa vie de strip-teaseur, les Kings of Tampa sont eux aussi prêts à jeter l’éponge. Mais ils veulent le faire à leur façon, en enflammant la piste de danse lors d’un ultime spectacle époustouflant à Myrtle Beach et en partageant l’affiche avec le légendaire Magic Mike. Alors qu’ils se préparent pour leur finale et qu’ils se rendent à Jacksonville et Savannah pour renouer avec d’anciennes connaissances et se faire de nouveaux amis, Mike et ses camarades s’initient à de nouvelles acrobaties et évoquent le passé de manière surprenante…
Acteurs : Channing Tatum, Joe Manganiello, Alex Pettyfer, Cody Horn, Matt Bomer, Gabriel Iglesias.
Suite du premier volet, mais hélas, ce n’est plus Steven Soderbergh aux commandes et cela se sent, même s’il est producteur exécutif du film [1]. Pour les acteurs, Matthew McConaughey fait aussi cruellement défaut. Non pas que les autres déméritent : ils font le job dans cette suite sans âme, sans grand intérêt et qui tire en longueur. En réalité, qui a vu la bande-annonce a vu le film et peut quasiment se dispenser d’aller le voir sauf pour voir des mecs qui ont bien travaillé leurs abdos (mais sans cerveau, pour reprendre le résumé de Brian Windelinckx "Abs, Abs, No Brain !" de sa critique du film (en néerlandais). Mais cet été, il serait même préférable de prendre le chemin de sa ou d’une salle de sport pour faire de la musculation. En effet, à défaut d’émotion cinématographique, les mecs se diront probablement qu’il est largement temps de perdre du gras et de se mettre aux haltères, car, de ce côté-là ont peut être sur que les acteurs ont travaillé le côté physique de leur rôle et peut-être pour certains que des adjuvants ont donné le coup de pouce supplémentaire (sous contrôle d’un coach et d’un médecin, je suppose).
Il se disait qu’aux USA, il y avait 96% de femmes aux premières projections ; ce à quoi de "mauvaises langues" ajoutaient que les 4% d’hommes étaient gays ! En tout cas, si ce n’est pas la "cible privilégiée", il n’empêche que ce créneau-là n’est pas rejeté ! C’est avec beaucoup d’humour et probablement d’autodérision que l’équipe à participé à la Gay Pride de Los Angeles le 14 juin dernier [2]. Donc si ce nouvel opus est gai, il ne s’agit pas d’un film "gay" même s’il a un côté camp totalement assumé selon Clément Ghys qui écrit le 8 juillet sur Libération : "Dans un club de drag-queens, Mike et ses copains sont les premiers à monter sur scène, et celui qui remporte le « prix du meilleur travesti » de la nuit est le seul à s’être vraiment grimé en femme. Mais la camaraderie qui les unit n’est jamais ambiguë, il n’y a aucun désir homo sous-jacent. Magic Mike XXL aspire toute la grille d’analyse que la culture gay fait du mainstream, l’inversion des stéréotypes de genres, et en fait un moteur pour exciter son public avec ses déhanchés et ses démonstrations de deltoïdes et abdos. Magic Mike XXL est sans doute le premier film « camp » à destination des hétéros." [3].
Alors, au final, c’est beau, bien chorégraphié, mais cela tire en longueur et se termine brutalement [4] ! On peut se demander cependant ce que certains acteurs viennent faire dans cette pâle suite du premier volet. Ainsi Matt Bomer (Ken), autrement plus irrésistible en gentleman faussaire et très séducteur, dans la série White Collar et extrêmement convaincant et impliqué dans le film [5] dans The Normal Heart de Ryan Murphy (2014). Et lorsque Ken se fait traiter de "gonzesse" [6], je me suis demandé si l’on ne refaisait pas le coup de la petite "pique" que l’on adressait à Rock Hudson dans Confidences sur l’oreiller (Pillow Talk Michael Gordon, 1959) à propos de sa vie privée [7].
Donc un film dispensable. Et, pour conclure, dans la même catégorie, signalons la sortie aux USA d’un remake "black" de Magic Mike Chocolate City (en) dont la sortie est cantonnée à la VOD (vidéo à la demande) de Jean-Claude La Marre et qui ne semble pas cartonner !