Synopsis :
1. En 1982, une capsule témoin de l’espèce humaine est envoyée dans l’univers pour contacter d’hypothétique extraterrestres. Trois décennies plus tard une puissance venue de l’espace attaque l’humanité avec des versions vivantes de nos propres jeux vidéo, ceux trouvés directement dans ce qui était destiné à être un message de paix.
2. À l’époque de leur jeunesse, dans les années 80, Sam Brenner, Will Cooper, Ludlow Lamonsoff et Eddie « Fire Blaster » Plant ont sauvé le monde des milliers de fois… en jouant à des jeux d’arcade à 25 cent la partie. Mais aujourd’hui, ils vont devoir le faire pour de vrai… Lorsque des aliens découvrent des vidéos d’anciens jeux et les prennent pour une déclaration de guerre, ils lancent l’assaut contre la Terre. Ces mêmes jeux d’arcade leur servent de modèles pour leurs attaques. Cooper, qui est désormais Président des États-Unis, fait alors appel à ses vieux potes pour empêcher la destruction de la planète par PAC-MAN, Donkey Kong, Galaga, Centipede et les Space Invaders… Les gamers pourront compter sur l’aide du lieutenant-colonel Violet Van Patten, une spécialiste qui va leur fournir des armes uniques... (Allociné)
Acteurs : Adam Sandler, Peter Dinklage, Michelle Monaghan, Josh Gad, Kevin James, Ashley Benson, Brian Cox, Jane Krakowski.
Je craignais le pire avant de voir le film : adapter un court métrage de deux minutes en long métrage d’une heure quarante-cinq... et en relief pouvait donner du grand n’importe quoi. Ajoutons que l’on en a fait un véritable blockbuster ! C’est qu’à la base, il y a le court métrage Pixels, réalisé en 2010 par Patrick Jean, qui montre une invasion de New-York par des jeux vidéos en 8 bits : Space Invaders, Pac-Man, Tetris, Arkanoid. Les "envahisseurs" pixelisent tout ce qu’ils touchent ou atteignent. A la fin la terre est détruite, transformée en un énorme cube de pixels.
Ayant connu ces jeux dans les années 80 sur un Commodore 64, je me demandais comment on rendrait de tels jeux pixelisés sur une toile géante et en haute définition. A l’arrivée je suis très satisfait. Il s’agit bien entendu d’un blockbuster. C’est donc formaté à l’américaine, pour un public USA. Alors, ce n’est pas un Bergman ou un Truffaut ! Mais ce n’est pas ce que l’on demande à Pixels. Tout commence en 1982, avec des jeunes adolescents qui participent à un concours mondial de jeux d’arcades, dont Peter Dinklage, fameusement rajeuni pour la circonstance ! C’est que nous retrouvons ces jeunes gens, joués par d’autres acteurs, sauf Peter qui reprend son rôle avec un look totalement improbable et une très surprenante coupe de cheveux [1] !
Le combat avec les aliens fait penser au côté irrévérencieux et déjanté de Mars Attacks ! de Tim Burton, avec la même autodérision et critique du modèle américain - y compris du Président - qui vous surprendra à plus d’un titre. Les liens se feront plus marqués encore avec Ghostbusters (SOS Fantômes) d’Ivan Reitman. Les "bras cassés", l’enthousiasme de la foule, l’impuissance de l’armée, les réactions des gradés nous permettent d’entrer dans un film absolument jouissif dont ma note ne peut rendre compte (elle ne fait que refléter l’intérêt cinématographique de la chose sans pouvoir mesurer le plaisir coupable de la vision) ! Donc un Ghostbusters où les fantômes seraient remplacés par les personnages de différents jeux que beaucoup de jeunes n’ont pas connus.
Si la 3D est dispensable, celle-ci ne nuit pas trop à la lisibilité et la luminosité de l’image et les Pacman, Donkey Kong, Galaga, Centipede, Space Invaders rendent très bien à l’écran en haute définition tout en gardant l’apparence de gros pixels. Il y a aussi l’amour d’un des geeks pour une militaire (mais sera-t-il partagé ?) et celui d’un des geeks pour une héroïne de jeu d’arcade que je vous laisse découvrir, avec les surprenantes métamorphoses et même conséquences à la toute fin du film qui se déroule un an après les événements. En effet, qu’en est-il de ces combats ? Qui va gagner ? Et puis, est-ce que l’on triche dans de tels jeux ? Est-ce qu’il y a un mode "God" [2] dans les jeux des années 80 ? Vous découvrirez les conséquences surprenantes de tout cela à l’écran.
Les jeux de mots, les "porte-parole" des aliens, la bande-son, l’autodérision, l’autocritique... tout cela est jubilatoire et se laisse regarder/écouter avec beaucoup de plaisir. Ainsi l’utilisation d’une version modernisée de We Will Rock You [3] pendant le combat de nos "gamers" contre Donkey Kong [4]. Enfin, cerise sur le gâteau, l’apparition dans leurs propres rôles de Serena Williams, divine, ainsi que celle de Toru Iwatani (le créateur de Pacman) !
La grosse question : quelle est la bonne cible du film ? Assurément les quinquagénaires et sexagénaires qui ont joué avec ces jeux dans les années 80 et seront bercés de nostalgie. Pour le reste ? Est-ce que les ados et les jeunes adultes se laisseront prendre par le charme indéniable, mais suranné de Pixels, malgré la surenchère technologique ?