Synopsis : Après une dispute avec sa femme, le jeune écrivain Thomas Eldan conduit sa voiture sans but dans la périphérie de la ville. Dans cette nuit d’hiver, en raison de l’épaisse couche de neige et du manque de visibilité, Thomas percute mortellement un jeune garçon qui traversait la route. Après plusieurs années, ce terrible accident résonne encore dans la vie de Thomas. Comment se pardonner quand on a commis l’impardonnable ? Alors que ses relations volent en éclats et que tout semble perdu, Thomas trouve un chemin inattendu vers la rédemption. Sa tragédie se transforme en succès littéraire. Mais au moment où il pensait avoir passé ce terrible événement, Thomas apprend à ses dépens que ce n’est pas le cas, et que certaines personnes n’en ont pas fini avec lui...
Acteurs : James Franco, Rachel McAdams, Charlotte Gainsbourg, Peter Stormare, Marie-Josée Croze, Patrick Bauchau, Robert Naylor, Julia Sarah Stone.
Le film doit normalement être projeté en 3D, mais c’est sans le relief que je l’ai visionné. Aucun problème pour moi, bien au contraire, car je suis rebelle à la 3D. Des amis français et des critiques qui l’ont déjà vu en 3D me font part de l’importance de celle-ci qui apporte un véritable plus au dernier film de Wim Wenders. A défaut j’ai cependant été enthousiasmé par la musique d’Alexandre Desplat.
Le titre laisse envisager le meilleur, à la manière d’un conte de fées, mais ce long métrage donne une impression de thriller et jusqu’au bout la tension du spectateur est mise à rude épreuve. En effet, les fautes du passé (le film se déroule sur une petite quinzaine d’années environ) ont des conséquences sur l’avenir.
Toutefois, outre le fait que nous ne voyons pas vraiment vieillir le protagoniste principal (mais on peut accepter cela et entrer dans la fiction sans trop s’inquiéter) le scénario pèche par un certain manque de vraisemblance ou de crédibilité. Si l’accident initial est la faute à "pas de chance" et que Tomas Eladan (James Franco) n’est en rien responsable, l’adhésion, la compréhension de Kate, la mère (Charlotte Gainsbourg), sont difficiles à accepter. En effet, dans une sorte de syndrome de Stockholm, celle-ci se prend quasiment d’affection pour Tomas. Sur ce thème, John Cameron Mitchell est beaucoup plus crédible dans Rabbit Hole (2010) [1].
James Franco, Rachel McAdams, Charlotte Gainsbourg, Marie-Josée Croze, et même le Belge Patrick Bauchau s’en sortent bien. Franco est trop impassible, mais c’est peut-être le rôle qui veut cela ; Charlotte est presque caricaturale et tous donnent l’impression de faire le minimum syndical. Peut-être la 3D aurait-elle donné plus d’épaisseur aux personnages ? En tout cas il est un acteur qui sort du lot, il s’agit du jeune québécois Robert Naylor [2] qui joue le rôle de Christopher à la fin de son adolescence et arrive à rendre son personnage très flippant.
Il n’empêche que malgré ses faiblesses (certaines évoquées ci-avant et des ellipses parfois trop importantes qui obligent à faire un effort pour comprendre les changements) le film est intéressant à voir et probablement qu’il faudrait privilégier les projections en 3D.