Synopsis BIFFF : Dans la droite ligne d’Une Famille Formidable, voici une portée bien déstructurée comme on les aime : Chi, l’ado chiante secrètement en cloque, avec l’expression « Mon beau-père est un connard » tatouée sur le minois ; sa mère, qui essaie de lui faire comprendre que, sans ce mariage de raison, sa fille aînée n’aurait jamais pu faire l’autiste avec son smartphone dernière génération ; et la petite dernière, Ai, six ans au compteur et véritable bouffée de candeur dans cette famille étouffée par les reproches mutuels. Alors que tous se retrouvent au temple pour une cérémonie religieuse, la petite Ai décide d’aller jouer près de la rivière sous l’œil peu attentif de sa grande sœur, qui hésite entre premières nausées et selfies pour instagram. Et là, paf (enfin, plouf) : le drame. Quelque chose semble avoir attiré la fillette dans les eaux boueuses de la rivière. Noyade instantanée… Son corps sans vie finit par réapparaître quelques villages plus loin et c’est son oncle qui est chargé d’identifier le cadavre à la morgue. Où la petite Ai se réveille tranquillos, à l’heure de son lait et de ses chocos BN, malgré sa gueule de morte-vivante. Au fait, on vous a parlé du père ? Ah…
Présentation BIFFF : Après Once Upon a Time in Vietnam (BIFFF 2014), le pays du banh xeo fait encore parler de lui au rayon fantastique ! Cette fois, c’est Ham Tran – à qui l’on devait déjà la fresque Journey From the Fall – qui remet le couvert avec une sombre histoire de possession, où fantômes et squelettes dans le placard vont faire brûler beaucoup d’encens !
Acteurs : Hong An, Nsut Ngoc Hiep, Thanh My, Tran Bao Son
Le synopsis et la présentation par le BIFFF nous donnent une assez bonne idée de ce que nous découvrons dans Hollow, le premier que je visionne de ce réalisateur et mon premier film vietnamien tout court ! Ce qui m’a séduit c’est le changement d’univers religieux. Pour une fois, le démon ou autres entités plus ou moins maléfiques ne sont pas issues de notre univers judéo-chrétiens. Il n’et donc plus nécessaire de recourir au latin (la seule langue que les forces du mal comprendraient) ni au crucifix et à l’eau bénite.
En revanche, plusieurs pistes sont explorées, ainsi la responsabilité au sein de la cellule familiale et cela à plusieurs niveaux (une soeur vis à vis de sa cadette, un père vis-à-vis de ses enfants...) mais aussi la responsabilité par rapport aux offrandes ! Autrement dit, est-ce que cadeau que j’offre au divin m’importe ou est-il un simple rituel ? Mais également le donnant donnant pour obtenir quelque chose du domaine du sacré. Quels sacrifices est-on prêt à faire ?
Les fantômes du passé sont également présents et nous font découvrir qu’un des protagonistes du film est un janus bifrons ! Méfions-nous de l’empathie que nous pouvons avoir avec des personnages du film. L’un ou l’autre peut nous révéler bien des surprises voire un twist qui sans être final vire dans une horreur bien plus grande que les monstres et fantômes qui nous sont donnés à voir. D’autant que tout est lié aux premières et qu’en plus il n’est pas possible de déflorer le thème sans donner la clé ou l’un des clés du film.
En tout cas, il est des souvenirs et des images qu’il vaut mieux ne pas (re)garder ou au contraire qu’il faudra sortir d’un coffre qui semblait si anodin, un simple élément du décor d’une pièce très macabre.