Un réalisateur pour qui j’ai beaucoup d’estime (tout comme pour Gus Van Sant, par exemple). Nous sommes encore dans des histoires torturées, des blessures qui ne guérissent pas, de l’inhumain dans nos humanités...
Mais ici, on franchit un seuil : la catharsis est morbide et mortelle ; la kénose est réelle et Bully se vide... de son sang.
Ensuite, rien ne se passe comme il faut, parce que la peur, le chacun pour soi et le déficit de réalité vont mener chacun à sa perte.
Les adolescents sont tous perdants dans ce film dont les adultes sont quasi absents et n’ont de leurs "kids" que des images altérées et/ou idéalisées. Bien plus, le réel sera lui-même altéré car Brad Renfro - qu’il a fallu sortir de prison pour pouvoir tourner le film - va mourir d’une overdose sept ans plus tard.
Mais c’est aussi cela Larry Clark, ne pas se voiler la face... face à une certaine adolescence américaine.
Un film morbide et touchant qui m’a pris aux tripes.