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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

Gareth Edwards
Jurassic World : Renaissance
Sortie du film le 02 juillet 2025
Article mis en ligne le 8 juillet 2025

par Julien Brnl

Genre : Action, science-fiction

Durée : 133’

Acteurs : Scarlett Johansson, Jonathan Bailey, Mahershala Ali, Rupert Friend, Manuel Garcia-Rulfo, Philippine Velge, Ed Skrein...

Synopsis :
Cinq ans après "Jurassic World : Le Monde d’après", l’écologie de la planète s’est révélée globalement inhospitalière pour les dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des environnements équatoriaux isolés dont les climats sont proches de ceux dans lesquels ils s’épanouissaient autrefois. Parmi les créatures les plus monstrueuses de cette biosphère tropicale, trois spécimens sont la clé d’un remède miraculeux qui pourrait bien sauver l’humanité.

La critique de Julien

Une nouvelle ère est née. Après l’immense déception de "Jurassic World : Le Monde d’après" de Colin Trevorrow, sorti il y a un peu plus de trois ans, lequel clôturait la nouvelle trilogie initiée en 2015 par "Jurassic World" du même réalisateur, voici déjà le retour des dinosaures sur grand écran. Et c’est Steven Spielberg, coproducteur exécutif de la franchise et réalisateur des deux premiers volets sortis respectivement en 1993 et 1997 qui a recruté lui-même David Koepp, scénariste de ceux-ci, pour écrire cette "renaissance". Annoncée en janvier 2024, celle-ci est réalisée par le metteur en scène de "The Creator" (2023) et de "Rogue One : A Star Wars Story" (2016), Gareth Edwards, lequel sait y faire en matière de spectacle. Or, les producteurs n’ont pas perdu de temps, puisque le tournage du film a débuté cinq mois après sa mise en développement, pour se terminer en septembre 2024. En effet, entre l’annonce du projet et sa sortie en salles, seuls 18 mois ont été nécessaires, ce qui est très rapide pour un blockbuster d’une telle envergure, et a donc de quoi inquiéter. Mais la machine est bien rôdée, et voit même évoluer ici un tout nouveau casting, composé de l’immense superstar Scarlett Johansson, de la figure montante Jonathan Bailey (vu l’année dernière dans "Wicked" de Jon Chu), et du doublement oscarisé (pour un second rôle), Mahershala Ali, et de dinosaures, dont certains génétiquement modifiés. Mais ces arguments de taille sont-ils dès lors à la hauteur des quelques espérances ?

Seuls les bienfaits de l’ADN de dinosaure sont miraculeux

Quelques années se sont donc écoulées depuis les événements du "Monde d’après" (2022). Or, force est de constater que la planète Terre s’est avérée largement inadaptée à la survie des dinosaures, alors que quelques spécimens subsistent dans des zones équatoriales reculées, dont le climat est plus ou moins similaire à celui où leurs ancêtres prospéraient autrefois. Au cœur de cette biosphère tropicale, sur l’île de Saint-Hubert, là où des expériences ont été menées sur les dinosaures cinq ans avant l’incident de Jurassic World, trois créatures les plus imposantes du monde détiendraient le secret d’un remède aux vertus extraordinaires. Une équipe secrète, dont les membres sont motivés par un énorme chèque, s’y rendra dès lors au nom d’une société pharmaceutique, avec pour mission d’y récupérer des échantillons de biomatériaux de ces espèces. Voilà donc pour la mise en bouche de "Renaissance", et même pour le contenu. En effet, on a rapidement fait le tour de l’île imaginée par David Koepp, étant donné que son histoire ne se limite qu’à ses strictes lignes de synopsis, si ce n’est que ladite équipe ne sera pas la seule à chavirer, pour un minimum d’aventures. Dans l’absolu, l’écriture du film ne livre dès lors que bien peu de surprises. Ses personnages sont d’ailleurs trop rapidement esquissés, sans leur donner chair, tandis que l’on devine aussitôt qui sera forcément sacrifié pour servir de repas aux carnivores, dont le pathétique antagoniste joué par Rupert Friend. "Jurassic World : Renaissance" s’avère donc prévisible et mécanique, tandis que le sous-texte de son intrigue pointe paresseusement du doigt la cupidité des grandes entreprises pharmaceutiques et la logique du système capitaliste, où les bienfaits de la recherche finissent toujours par servir les plus riches, et non ceux qui en ont vraiment besoin. Mais le message se veut redondant, limité à de belles phrases et des regards complices, montrant notamment l’évolution des maigres personnages de Johansson et de Bailey (très proches sur les tapis rouges des avant-premières), changeant forcément de discours à l’issue de leur périple néo-préhistorique. Il n’y a donc pas vraiment de quoi rassasier le spectateur en mal de nouveautés, et donc de renaissance...

Des dinosaures, en veux-tu en voilà !

Visuellement, ce septième opus pique aux yeux lorsqu’il est question de gros plans numériques, assez nauséabonds, et d’autres scènes de studio trop visibles, tournées devant des écrans verts. Pourtant, le film de Gareth Edwards ne ménage pas ses efforts, et se veut très généreux en matière de méchantes bêbêtes. En effet, on peut y voir ici d’innombrables dinosaures, avec des clins d’œil évidents aux précédents films, puisqu’on y retrouve furtivement des compsognathus, un dilophosaure, des spinosaures, des vélociraptors, et bien évidemment le tyrannosaure rex. Mieux, le réalisateur s’amuse ici à ponctuer l’écriture bateau du métrage par de pures scènes fantaisistes, au cours desquels les protagonistes se retrouveront confrontés - de face ou de dos - à des spécimens aussi dangereux que fantastiques, soit l’occasion de faire résonner le légendaire thème musical de John Williams. On n’oublie pas non plus ici les assez laids dinosaures génétiquement modifiés, tout comme Dolores, un bébé aquilops recueilli en chemin, et introduit pour booster les ventes de produits dérivés, tandis qu’il ne faut pas attendre ici plus de trois minutes pour en voir un placement de produit à l’image ; la franchise ayant toujours trouvé des investisseurs grâce à ses placements de produits. Heureusement, celui que représente "Renaissance" profite du savoir-faire de son metteur en scène, lequel sait créer la tension, même avec un minimum d’enjeux. Mais n’est pas Juan Antonio Bayona ("Fallen Kingdom", 2018) qui veut, tandis que l’humour se fait également désirer. Heureusement, Jonathan Bailey apporte un vent de fraîcheur candide au film grâce au charme naïf de son personnage premier de classe, alors que Scarlett Johansson y occupe davantage l’affiche que n’importe quel dinosaure (voir explicitement ci-dessous). Grâce au démarrage tonitruant du film, elle est même devenue, à ce jour, l’actrice ayant généré le plus de recettes au box-office mondial. De quoi donc marquer son empreinte dans le milieu durant quelque temps, alors que les dinosaures, eux, ne sont pas encore prêts à retourner à l’état de fossile...



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