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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

David F. Sandberg
Until Dawn : la Mort sans Fin
Sortie du film le 23 avril 2025
Article mis en ligne le 26 avril 2025

par Julien Brnl

Genre : Horreur

Durée : 94’

Acteurs : Ella Rubin, Michael Cimino, Ji-young Yoo, Odessa A’zion, Maia Mitchell, Peter Stormare...

Synopsis :
Clover et ses amis se rendent dans une vallée isolée où sa sœur, Melanie, a disparu l’année précédente. Ils y trouvent un centre abandonné où ils sont tous sauvagement assassiné par un tueur masqué. Néanmoins, ils se réveillent tous en vie et revenus en arrière dans le temps. Ils réalisent qu’ils sont obligés de revivre la même nuit infernale, la seule différence étant que chaque fois, la menace qui les traque est différente...

La critique de Julien

"Until Dawn : la Mort sans Fin", c’est l’adaptation du jeu vidéo "Until Dawn", développé par le studio Supermassive Games, et sorti sur PlayStation 4 en 2015. Et pour être plus précis, il s’agit là d’un spin-off dudit jeu, étant donné que le film ne suit pas exactement la même histoire, bien qu’il en reprenne des éléments thématiques et quelques références aux personnages et lieux emblématiques. Réalisé par David F. Sanberg, à qui l’on doit les thrillers "Dans le Noir" (2016), "Annabelle 2 : La Création du mal" (2017), ainsi que les deux films "Shazam !" (2019 et 2023), force est de constater que son film prouve que Hollywood a une nouvelle fois failli. Heureusement pour nous, puisque contrairement à la mort - semble-t-elle - sans fin de ses personnages, celle du film pointe rapidement le bout de son nez...

Une partie perdue d’avance ?

Dans le jeu "Until Dawn", le joueur incarne alors tour à tour les membres d’un groupe d’amis qui doivent survivre jusqu’à l’aube, le tout dans un chalet isolé en montagne après la disparition tragique de deux d’entre eux, un an plus tôt. Autant dire que le succès du jeu repose sur les choix cruciaux que le joueur doit prendre, eux dont les conséquences ont un effet papillon sur la survie ou la mort des autres personnages, offrant dès lors de multiples fins possibles en fin de partie. Aussi, la présence de créatures surnaturelles rôdant participe également à l’ambiance angoissante et à la menace bien réelle dans le jeu. Considéré à sa sortie comme un hommage aux slashers movie de la fin des années 1990, et notamment inspiré des jeux vidéos "Resident Evil" (Shinji Mikami, 1996) et "Silent Hill" (Konami, 1999), "Until Dawn" voyait alors l’un de ses personnages doublé par l’acteur suédois Peter Stormare, dans le rôle du docteur Alan J. Hill, lequel reprend d’ailleurs ici son rôle, pour le meilleur et - non pas pour la peur mais - pour le pire/rire. "Until Dawn : la Mort sans Fin" modifie donc la trame du jeu pour nous raconter l’histoire de Clover (Ella Rubin) et de ses 4 amis, lesquels se rendent dans une vallée isolée où sa sœur a disparu l’année précédente, afin de trouver des réponses suite à sa disparition, bien qu’ils y trouveront la mort, tous sauvagement assassinés par un tueur masqué. Néanmoins, ils se réveilleront quelques instants plus tard en vie, et au même point de départ, avant de revivre une nouvelle nuit infernale, au rythme d’un sablier qui s’écoule (pourquoi ne pas le briser ?!), bien que le menace qui les traquera sera d’autant plus violente...

Une réécriture répétitive qui tombe dans des pièges sans fin

Écrit par le scénariste Gary Dauberman, déjà à l’œuvre de l’écriture de plusieurs spin-offs de l’univers cinématographique "Conjuring" (bien qu’ici sur base d’un premier scénario de Blair Butler), le film tourne rapidement ici en rond vis-à-vis de la boucle temporelle qu’il met en scène, telle la réjouabilité dont il est question dans le jeu, mais sans son imprévisibilité. En effet, l’intrigue, elle, n’avance que trop peu, ne nous livrant que de maigres réponses aux questions qu’on se pose, et sans jamais véritablement justifier ses partis pris scénaristiques, ce qui est très frustrant. Gary Dauberman semble dès lors ne pas avoir su quoi faire de l’héritage du jeu duquel il s’est inspiré pour son scénario. Porté par des personnages aussi volontairement stéréotypés que ceux du jeu, le film de David F. Sandberg peine à son tour à insuffler du rythme une fois la partie entamée, et cela malgré la mort successive des personnages, alors que seulement l’une d’elles sort du lot. On en retiendra d’ailleurs qu’il faut toujours s’abstenir de boire de l’eau dont on ne sait si elle est potable ou non, voire contaminée. Sauvons cependant la scène du flash-back par smartphone, bien que celle-ci condamne le développement du scénario. Le caractère plus ou moins ludique et sadique des morts en question n’apporte alors finalement pas grand-chose de nouveau en matière d’artifice horrifique, tandis que le film nous rappelle l’excellent "La Cabane dans les Bois" (2012) de Drew Goddard, ce qui nous donne au moins l’envie de le revoir. On s’ennuie d’ailleurs presque face à "Until Dawn", espérant que l’aube cherche le jour, tout en étant finalement indifférent quant à la quête originale et personnelle des personnages de cette histoire...

Survivre jusqu’à l’aube... dans des décors dignes d’Halloween dans un parc d’attractions

Produit pour un budget de production de 15 millions de dollars, "Until Dawn : la Mort sans Fin" ne profite pas non plus pleinement de celui-ci, en témoigne sa direction artistique, qui semble tout droit sortie de celle d’un célèbre parc d’attractions belge en période automnale. Les maquillages, que ça soit ceux du célèbre wendigo (présent dans le jeu) ou de la sorcière, ne parviennent pas (ou plutôt plus) à effrayer, étant donné que l’intrigue tire sans cesse sur la corde, rappelant constamment ces monstres à l’œuvre, eux dont l’origine existentielle est masquée, et peu assumée. Le film de David F. Sandberg loupe alors le coche, sans jamais réussir à nous faire frémir sur notre siège de cinéma, ni à nous donner l’envie de plonger dans le jeu. En deux mots, game over.



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