Genre : Guerre, action
Durée : 95’
Acteurs : Joseph Quinn, Charles Melton, Will Poulter, Cosmo Jarvis, Kit Connor, D’Pharaoh Woon-A-Tai, Noah Centineo, Michael Gandolfini, Taylor John Smith...
Synopsis :
2006 pendant la Guerre d’Irak. Un peloton de Navy SEALs américains est en planque dans la maison d’une famille irakienne pour une mission dangereuse à Ramadi. Avec des snipers, les militaires surveillent tous les mouvements de "l’ennemi" dans les moindres détails mais ils ne peuvent empêcher une embuscade. Une pluie de balles va causer de graves blessures et la mission se retrouve complètement bouleversée. Tandis que les militaires mettent tout en œuvre pour sauver les blessés en attendant désespérément d’être secourus, leur situation est de plus en plus désespérée. Combien de temps pourront-ils encore tenir ?
La critique express de Julien
Il y a un an sortait dans nos salles "Civil War" d’Alex Garland, dans lequel le réalisateur britannique mettait en scène une immersion en pleine guerre civique américaine, alors vécue au travers du périple à travers les États-Unis d’un groupe de journalistes et de photographes de guerre, bravant les dangers pour immortaliser la vérité. Or, le voici déjà de retour avec "Warfare", coréalisé avec Ray Mendoza, soit un ancien membre des U.S. Navy SEAL durant la guerre d’Irak, lequel avait été conseiller militaire sur le précédent film de Garland. C’est d’ailleurs à la suite de leur collaboration sur ce dernier que les deux hommes ont décidé de réaliser un film ensemble (même si Garland occupe davantage ici un rôle de soutien à Mendoza). "Warfare" revient alors sur la rencontre vécue entre le peloton de Mendoza et les insurgés d’Al-Qaïda à la date du 19 novembre 2006, au lendemain de la bataille de Ramadi. Tiré exclusivement de témoignages et de souvenirs des membres dudit peloton, ce film de guerre immersif et particulièrement intense suit en temps réel leur mission de surveillance, et leur périlleux sauvetage...
La mort dans le viseur
2006, donc. Des soldats se délectent des jolies dames en tenue de sport moulante lors de leur danse sexuellement suggestive dans le clip du titre "Call On Me" d’Eric Prydz, sorti la même année. Un moment de détente avant la déferlante. Dans "Warfare", pas de longs et loyaux discours héroïques ou pro-américains. En effet, l’action se vit dans l’instant, en compagnie de soldats pris au piège face à la menace adversaire. Alex Garland et Ray Mendoza réussissent un film éprouvant et sous-tension, où les cris d’agonie des soldats restent longtemps en tête après séance. Millimétrée, la mise en scène des réalisateurs y est pour beaucoup dans la réussite de ce film, laquelle s’avère d’une redoutable efficacité. Les réalisateurs ont alors eu la bonne idée de nous livrer une expérience de cinéma, en prenant soin de ne pas recontextualiser les événements, ni de prendre parti. Tout comme ces soldats, le spectateur se retrouve dès lors plongé dans l’enfer de la guerre, avec pour seule issue la survie. Réalisé pour un "petit" budget de vingt millions de dollars (ce qui est peu au regard d’autres mastodontes du genre), "Warfare" ne ménage pourtant pas ses effets, à l’image de scènes de boucherie, où lorsque les avions de chasse américains rasent le sol des rues à toute vitesse afin de troubler l’ennemi lorsque la poussière s’envole, et de permettre ainsi aux soldats de sortir de leur cachette. Et autant dire que le travail du son amplifie d’autant plus le réalisme de toute cette mise en scène, quitte à appuyer encore un peu plus sur le côté anxiogène du film. Et quand bien même Warfare" n’a pas grand-chose à raconter, il est une éprouvante reconstitution sous feu nourri, évitant les artifices traditionnels relatifs aux films de guerre, pour se consacrer alors à l’essentiel de la démarche de ses réalisateurs, soit ressentir le désarroi d’une opération de guerre réellement vécue, et retranscrite avec une précision déconcertante...