Genre : Comédie dramatique
Durée : 124’
Acteurs : Renée Zellweger, Chiwetel Ejiofor, Leo Woodall, Hugh Grant, Emma Thompson, Isla Fisher, Colin Firth...
Synopsis :
Bridget Jones a cinquante-deux ans et deux enfants. Après le décès de Mark Darcy, avec qui elle a vécu dix ans de bonheur, elle est à nouveau en quête de l’homme idéal. Mais ce n’est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat. Les mésaventures de Bridget n’ont rien perdu de leur piquant !
La critique de Julien
Neuf années calendrier se sont écoulées depuis la dernière fois où Bridget Jones avait été aperçue au cinéma, toujours sous les traits de Renée Zellweger, dans le troisième volet de la franchise, intitulé "Bridget Jones Baby" (2016). Bridget, à quarante-trois ans, y célébrait alors sa vie de célibataire, couchant avec le séduisant mathématicien Jack (Patrick Dempsey), tout en retrouvant son ex, Mark Darcy (Colin Firth), tandis que le pauvre Daniel Cleaver (Hugh Grant), était, lui, présumé mort suite à un accident d’avion. Elle y devenait alors maman pour la première fois, tandis qu’un test ADN révélait que Mark était le père, et non Jack. Place donc à une quatrième aventure, laquelle est l’adaptation du roman du même nom de l’auteure Helen Fielding (2013), alors que "Bridget Jones Baby", lui, reposait sur une histoire totalement originale, tout en ayant été coécrite par Helen Fielding. Dans "Mad About the Boy" ou "Folle de Lui", Bridget Jones, désormais mère de deux enfants, se retrouve une nouvelle fois célibataire, ou plutôt veuve, après le décès de Mark, il y a quatre ans de cela, lors d’une mission humanitaire au Soudan. Vivant au ralenti, la désormais cinquantenaire va dès lors réapprendre à vivre, pour elle et ses enfants, tel que l’aurait voulu Mark, et tel que lui conseille sa fidèle gynécologue, le docteur Rawlings (Emma Thompson)...
Réalisé par le Britannique Michael Morris, à qui l’on doit notamment le drame - sorti chez nous par la petite porte - "To Leslie" (2022), "Mad About a Boy" calme quelque peu le jeu comparativement aux précédentes aventures du célèbre personnage, bien que Bridget sera amenée ici à redynamiser sa vie. En effet, confrontée à la pitié de ses amis, aux pressions sociétales et à la peur de souffrir de vaginisme (!), Bridget se retrouvera sur une application de rencontres, fleuretant avec le bien plus jeune Roxster (Leo Woodall), lesquels s’étaient déjà croisés lors d’une embarrassante mission-sauvetage. En parallèle, elle fera la connaissance du professeur de sciences à l’école des enfants (et de son sifflet - sans mauvais jeu de mots), M. Scott Wallaker (Chiwetel Ejiofor), alors que Daniel Cleaver, lui, est bien vivant, mais vieillissant. Bridget se reconnectera aussi au monde du travail, et tentera de sourire une nouvelle fois à la vie. Pourtant, "Mad About a Boy" traite manifestement du deuil. Et c’est d’ailleurs ce qu’il fait - étonnement - de mieux.
Le film de Michael Morris, doux-amer, crée alors la surprise par sa nostalgie, par son introspection, et parle de reconstruction (familiale) après la mort d’un être (tant) aimé, lui dont l’esprit est toujours bien présent, et qui protège métaphoriquement les siens. Récompensée de l’Oscar de la meilleure actrice en 2019 pour son rôle de Judy Garland dans "Judy" (Rupert Goold, 2020), Renée Zellweger, forçant ici les traits, s’en donne toujours à cœur (mi-)joie dans la peau de son personnage, se posant, certes, toujours les mêmes questions en amour, mais au regard du temps qui passe et des événements ayant chamboulé sa vie, vis-à-vis notamment de son rôle de mère célibataire, devant combler l’absence d’un père envers ses enfants, et pour laquelle elle se sent coupable, tout comme de l’envie retrouvée de retomber amoureuse, et ainsi de se donner une nouvelle chance. L’émotion pointe alors ici le bout de son nez sans qu’on l’ait attendue, montrant ainsi une autre facette aux péripéties de Bridget Jones, ce qui n’est pas pour nous déplaire, et cela d’autant plus au sein d’une histoire qui peine à décoller. Car il ne se passe concrètement pas grand-chose dans "Folle de Lui" en matière d’action, lequel s’avère cependant fidèle à ses prédécesseurs, d’ailleurs remplis de clins d’œil à ces derniers, tout en étant saupoudrés d’une touche d’humour et de maladresses, si caractéristiques de Bridget, désormais plus mure. Aurait-elle enfin trouvé l’âge de raison ?