Genre : Action, science-fiction
Durée : 110’
Acteurs : Tom Hardy, Juno Temple, Alanna Ubach, Chiwetel Ejiofor, Rhys Ifans, Stephen Graham...
Synopsis :
Eddie et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l’étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion de leurs aventures...
La critique de Julien
Danse de fin pour Eddie Brock et le symbiote Venom après "Venom" (Ruben Fleischer, 2018) et "Venom 2 : Let There Be Carnage" (Andy Serkis, 2021). Et il était temps ! Or, le duo ne tire pas sa révérence sur une chorégraphie qui sauvera la mise ; que du contraire. Notamment co-écrite par Tom Hardy et la scénariste des précédents épisodes, Kelly Marcel, laquelle fait également ici ses débuts à la réalisation, cette troisième aventure embarque les deux compères impairs dans une nouvelle fuite après leur bataille contre Carnage (Woody Harrelson). En effet, Eddie sera maintenant accusé du meurtre du détective Patrick Mulligan (Stephen Graham) qui - on le rappelle - avait été infecté par un morceau de Carnage à l’issue des précédents événements. Brock tentera alors de rejoindre New York en catimini, espérant y laver son nom, et Venom, lui, y voir la statue de la Liberté. Mais c’est sans compter également sur une opération gouvernementale visant la capture et l’étude de symbiotes (établie sur le site de la Zone 51, en phase de démantèlement), ainsi que sur l’arrivée sur Terre d’un Xénophage, soit un redoutable prédateur envoyé par le créateur des symbiotes, Knull (Andy Serkis), depuis sa prison ancestrale. Et pour cause, Eddie et Venom en possèdent la clef de sortie (le Codex), visible par le Xénophage au travers d’Eddie et de Venom lorsqu’ils ne font qu’un (on vous passe les détails). Traqué de toutes parts, le duo aura dès lors fort à faire pour atteindre leur dernière destination...
Difficile de rester insensible, non pas par ces au revoir, mais par l’inconséquence de ce film et de son action, dont la musique résonne d’ailleurs en second plan, comme déconnectée de l’image. Tout va très vite dans "The Last Dance", tout en accumulant des couches d’invraisemblances monstrueuses. Ainsi, l’intrigue aurait pu être bouclée en deux temps trois mouvements si l’écriture de Kelly Marcel ne forçait pas les choses, ou ne nous prenait tout simplement pas pour des demeurés, tandis que ses sous-segments narratifs sont malheureusement sous-exploités, et ne sont finalement là que pour justifier très maladroitement la position spatiale d’Eddie et de son symbiote. À cet égard, le personnage de Juno Temple en scientifique hantée par la mort de son frère n’amène que peu de consistance dramatique à l’ensemble, tandis que la famille de hippies voyageurs que Brock croisera en route est manifestement utilisée ici comme "running gag", ce dernier et Venom ayant cependant à cœur de les sauver, au contraire des centaines de passagers d’un avion en plein vol laissés-pour-compte après une confrontation entre eux et ledit Xénophage...
Bien que tentant de mettre en scène plusieurs obstacles dans les pattes des protagonistes (lorsqu’ils ne sont pas occupés à se chamailler dans un esprit bon enfant), "The Last Dance" se subit sans aucune tension... à la clef, malgré son antagoniste indirect, en la personne (?) de Knull (et ses cheveux parfaitement lissés), coincé dans sa prison, et proliférant des menaces aux habitants de la Terre avec une voix d’outre-tombe indéchiffrable. On se consolera cependant de l’originalité des Xénophabges, mettant des bâtons dans les roues d’Eddie et de Venom, eux qui sont capables de se régénérer une fois détruits, tandis qu’ils broient leurs victimes en les avalant, laissant par ailleurs jaillir leurs litres de sang par leur nuque. Tout un programme, donc, vous l’aurez compris, qui nécessite de laisser notre cerveau au placard. Mais la ringardise, elle, atteint son paroxysme lors du final de cette dernière danse, alors que des images de souvenirs de Brock et de Venom défilent à l’écran au son du titre "Memories" (2021) de Maroon 5, histoire de les quitter sur une note émotionnellement. Sauf que cela est pathétique, et pas touchant pour un sou (au contraire de la place de cinéma qui, elle, coûte cher au spectateur). C’est dès lors bien peu pour nous consoler, en attendant de retrouver (peut-être) un nouveau symbiote et son hôte dans un prochain épisode...