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CINECURE
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Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv
Tatami : La résistance du kimono
Sortie : 11 septembre 2024
Article mis en ligne le 16 septembre 2024

par Delphine Freyssinet

Synopsis : La judoka iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent au championnat du monde de judo de Tbilissi en Géorgie, avec l’intention de ramener la première médaille d’or de l’Iran.
Leila est donnée favorite, mais au cours de la compétition, elle risque de rencontrer la judokate israélienne Shani Lavi.
Hors de question que cela se produise : la République islamique ordonne à Leila d’abandonner.
Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila est confrontée à un choix impossible : feindre une blessure et se plier au régime iranien, comme Maryam l’implore de le faire, ou les défier tous les deux et continuer à se battre pour remporter l’or.

Casting : Adrienne Mandi (Leila), Zar Amir Ebrahimi (Maryam), Jaime Ray Newman (Stacey Travis), Lir Katz (Shani Lavi)

Points particuliers :

  • Film présenté au BRIFF 2024
  • Coopération inédite entre deux cinéastes originaires de deux pays ennemis : Iran et Israël
  • Exilée en France, l’actrice et réalisatrice Zar Amir avait reçu le prix d’interprétation féminine à Cannes en 2022 pour “Les nuits de Mashad”
  • Film inspiré de l’histoire vraie de la boxeuse iranienne Sadaf Khadem

La scène d’ouverture, un bus rempli d’athlètes féminines qui les emmènent vers le lieu de la compétition, donne le ton du film. Par ce plan sur Leila, casque vissé sur les oreilles qui déverse à fond du rap iranien, le duo de réalisateurs montre le point de vue qui va être adopté - celui de Leila : son combat sportif, sa bataille de femme qui veut sa liberté - et comment celui-ci va être transmis : dans un quasi huis-clos.

Un huis-clos à la fois glaçant et étouffant, qui nous dévoile aussi les coulisses d’une compétition : Leila a quelques grammes à perdre pour rentrer dans sa catégorie ? Allez, hop, 20 minutes de cardio.

On respire avec elle, on est pieds nus avec elle sur les tatamis, et la manière virevoltante d’alterner plans aériens et gros plans pour filmer les corps à corps est un excellent choix.
Tout comme le format carré et le noir et blanc - ce parti pris visuel dépeint bien la réalité oppressante de la société iranienne - qui donnent une densité encore plus forte au suspense et au choix insoutenable que Leïla doit faire : obéir aux mollahs et abandonner les championnats (un crève-coeur pour tout sportif qui consacre sa vie à ça) ou ne pas renoncer et mettre toute sa famille restée à Téhéran en danger.

Leïla est un bloc, un roc de ténacité, de combativité. Face à elle, sa coach Maryam - son mentor, son modèle, ancienne championne elle -même - s’avère plus nuancée et indécise car elle est passée par là, elle sait ce qui lui en a coûté d’avoir à choisir.

Pour la qualité de leur interprétation, on décerne la médaille d’or ex-aequo à Adrienne Mandi et Zar Amir Ebrahimi.

“Tatami” est remarquable car il montre que le courage peut être contagieux et, en cela, il donne une formidable note d’espoir.



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