Synopsis : Avril, avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse : sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch, vient lui demander de défendre Cosmos, son fidèle compagnon, condamné à être euthanasié pour avoir mordu et défiguré une jeune femme, les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité : le procès du chien…
Casting : Laetitia Dosch (Avril), François Damiens (Dariuch), Jean-Pascal Zadi (Marc) , Anne Dorval (Roselyne), Anabela Moreira (Lorene Furtado), Tom Fiszelson (Joachim), Mathieu Demy (le juge d’instruction), Pierre Deladonchamps (Jérôme) et Kodi le chien
Points particuliers :
- Premier long-métrage de la comédienne Laetitia Dosch
- Kodi, le griffon, a eu la Palm Dog cette année à Cannes, succédant ainsi à Messi récompensé l’an dernier pour “Anatomie d’une chute”
- Le procès du chien est inspiré de faits réels
“Pourquoi t’aimes les gens ?”
“Parce qu’ils sont différents de moi et si on était tous pareils, on s’ennuierait”.
Et elle les aime, les gens, Laetitia Dosch, pour nous offrir cette ribambelle de personnages réunis autour d’un chien “criminel”.
Pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, la comédienne signe une comédie originale,rock’n’roll, hilarante, profonde qui est une réflexion pertinente et passionnante sur la condition animale, le tout rythmé par une très ingénieuse voix off.
La scène d’ouverture - qui montre à quel point Avril est à l’écoute des désirs de chacun - est d’anthologie et il y en a une série, de scènes d’anthologie dans ce film !
Comme celle, irrésistible, de l’interrogatoire du chien, ou encore chez elle, quand elle tente d’éduquer Cosmos et se pose la question de savoir si un chien peut être misogyne, ouvrant ainsi toute une réflexion pertinente sur le rapport de domination.
C’est toute la force de ce film : prendre au sérieux chaque situation et chaque personnage en forçant le trait, sans tomber dans le grotesque.
Spécisme, rapport à la nature, agressivité dans les interactions sociales, puissance nocive des réseaux sociaux…“Le procès du chien” embrasse les contradictions et les défis de notre société avec un regard plein d’ironie, de mordant et de tendresse.
Dans le rôle principal, Kodi, le griffon, est absolument incroyable. Il vole largement la vedette à son maître, incarné par un François Damiens qui cabotine à tout va et bruyamment, mais dans le ton singulier du film, ça passe.
Jean-Pascal Zadi est génial en comportementaliste animalier habité, Anne Dorval en avocate pleine d’aplomb et de mauvaise foi, est formidable, et Laetitia Dosch ne s’épargne pas dans ce rôle de femme qui cherche sa voie et sa voix - grave, suraiguë désagréable, fausse, tout au long du procès - et qui va trouver sa place grâce à un chien.
Elle est vraiment géniale dans ce rôle d’avocate des causes perdues, celle qui passe pour la looseuse absolue auprès de ses chefs et pairs, célibataire à la vie sentimentale inexistante, voisine au grand coeur pour un ado en mal de repères et d’amour familial, amie enjouée, qui manque de confiance en elle, mais est suffisamment sûre de ses valeurs, de ses indignations pour se battre, soulever des montagnes… et on va être nombreuses à se reconnaître en Avril !
Car oui, “Le procès du chien” est aussi, comme son nom ne l’indique pas, un très beau et juste portrait de femme.