Genre : Animation, film familial
Durée : 94’
Acteurs : Gad Elmaleh, Audrey Lamy, Alex Lutz, Pierre Coffin...
Synopsis :
Gru, Lucy et les filles, Margo, Edith et Agnès accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n’avoir qu’une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi Maxime Le Mal qui, avec l’aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir.
La critique de Julien
Après le rouleau compresseur "Super Mario Bros. le Film" (d’Aaron Horvath et Michael Jelenic, 2023) et l’attachant "Migration" (de Benjamin Renner, 2023), Illumination Studios reviennent aux fondamentaux avec leur franchise à succès "Moi, Moche et Méchant", histoire de tirer encore un peu plus sur la corde, et cela avec un quatrième épisode, soit sept ans après le dernier, et deux depuis la sortie du second prequel dédié aux Minions, "Il Était une Fois Gru", de Kyle Balda... Dans ce nouvel épisode, Gru, membre de la Ligue Anti-Villain (AVL), et désormais papa biologique du petit Gru Jr., assistera à une fête au Lycée Pas Bon, récompensant le meilleur élève de la promotion 1985. Or, c’est là qu’il retrouvera celui qui se fait désormais appeler Maxime Le Mal, un élève que Gru avait jadis malencontreusement humilié lors d’un concours de talents. Maxime, qui possède des pouvoirs spéciaux avec des attributs de cafards, souhaite ainsi se venger de Gru, et conquérir le monde, et cela avec son invention, transformant les gens en hybrides humains-cafards. Or, il souhaite justement l’utiliser contre Gru Jr. Bien qu’arrêté, Maxime parviendra à se libérer de prison, ce qui forcera Gru et les siens à se cacher. Tandis que les Minions seront recueillis au QG de l’AVL, alors que Dave, Mel, Gus, Tim et Jerry se verront, eux, dotés de pouvoirs dans le cadre d’une initiative appelée les MégaMinions, la famille, elle, sera relogée à Mayflower, une petite bourgade résidentielle aisée, où ils devront se faire passer pour les Cunningham. Mais tout ne se passera évidemment pas comme prévu.
Cela fait longtemps que la franchise animée "Moi, Moche et Méchant" ne fait plus vraiment preuve d’originalité, laquelle nous pond, telle une poule aux œufs d’or, des scénarios prévisibles, et finalement pas bien méchants, tandis que les Minions, tel Scrat dans la série de films "L’Âge de Glace", continuent leurs (amusantes) bêtises. Pourtant, ce quatrième volet limite la casse. En effet, en changeant l’environnement de ses protagonistes, cela entraînera sur chacun d’eux des répercussions, lesquels auront ainsi fort à faire pour trouver leurs marques, et se faire passer pour une famille normale... Ainsi, Gru, en plus de devoir protéger son fils et s’en occuper, se retrouvera confronté à Poppy, la fille de leurs nouveaux voisins et aspirante méchante, alors que les filles adoptives Margo, Édith et Agnès devront quant à elles apprendre à mentir contre leur gré, tandis que Lucy, l’épouse de Gru et mère de Gru Jr., apprendra le métier de coiffeuse, mais au grand dam des chevelures de ses clientes. Sans oublier évidemment les Minions, développant de super-pouvoirs, et donc encore plus gaffeurs...
Autant donc dire que les bambins ne s’ennuieront pas une seule seconde devant cette généreuse aventure, laquelle manque toutefois de second degré, mais pas d’humour. Or, cela n’est guère surprenant, quand on sait que son scénario est coécrit par Mike White, à qui l’on doit la série HBO "The White Lotus", lequel a ainsi imaginé toutes les sous-intrigues liées aux personnages, sans que celles-ci semblent disparates vis-à-vis de la principale, mais bien à son service. Dommage cependant que l’antagoniste n’ait pas suffisamment d’espace pour asseoir sa menace. Heureusement, voir Gru perdre toute crédibilité d’ex-méchant face à son fils est assez jubilatoire, lequel lui donnera ainsi du fil à retordre. Or, la réussite en matière d’animation de cette relève, qui aurait pu ressembler à Jack-Jack dans "Indestructibles" de Pixar ou à "Baby Boss" de DreamWorks, est d’autant plus satisfaisante qu’on ne pense jamais à ces derniers. Gru Jr. est bien le fils de son père !
Alors que les réalisateurs ont récemment déclaré leur volonté de ne pas vieillir leurs personnages afin qu’ils soient plongés dans un présent perpétuel, l’univers de "Moi, Moche et Méchant" parvient ainsi à se relever le niveau de son prédécesseur en offrant ainsi de la place à ses caractères, ainsi qu’à de nouveaux, tandis que son animation, elle, est toujours aussi reconnaissable, et ses couleurs aussi vives. C’est déjà ça, bien qu’on reste en attente d’enjeux dignes de ce nom, ou au moins de valeurs à partager en famille...