Genre : Action, thriller
Durée : 105’
Acteurs : Bill Skarsgård, Famke Janssen, Jessica Rothe, Michelle Dockery, Isaiah Mustafa, Yayan Ruhian, Andrew Koji...
Synopsis :
Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort.
La critique de Julien
"Boy Kills World", c’est le premier film réalisé par le cinéaste allemand Moritz Mohr, lequel dirige ici l’acteur Bill Skarsgård, que l’on voit décidément partout ! En effet, avant de le retrouver l’année prochaine dans la série "Welcome to Derry" dérivée des films "Ça" (2017, 2019) d’Andy Muschietti (d’après le roman "Ça" de Stephen King publié en 1986) et dans le tant attendu remake de "Nosferatu" de FW Murnau (1922) par l’incroyable Robert Eggers, dans la peau du Comte Orlok (basé sur le roman "Dracula" de Bram Stoker de 1897), on le retrouvera fin août dans "The Crow" de Rupert Sanders, d’après la série de comics (1989) du même nom, alors créée par James O’Barr, après la première adaptation d’Alex Proyas, en 1994, au cours de laquelle son acteur principal, Brandon Lee, est décédé. En attendant, Skarsgård a donc trouvé de temps de tourner en Afrique du Sud ce thriller dystopique déluré, ultra violent, et à la sauce "Hunger Games"...
Coproduit par Sam Raimi, le film met en scène Boy, un jeune homme sourd-muet cherchant à se venger de la matriarche de la famille Van Der Koy, Hilda (Famke Janssen), dirigeant la ville de manière totalitaire, avec répression et peur. En effet, celle-ci a assassiné sa petite sœur devant ses yeux, alors qu’ils n’étaient qu’enfants. Entraîné pour cela en arts martiaux par un mystérieux shaman réprimant ses souvenirs d’enfance, Boy hallucine encore de sa petite sœur dans ses moments de faiblesse, laquelle lui parle, en plus de se parler à lui-même avec une voix intérieure issue d’un jeu d’arcade auquel ils jouaient ensemble. Or, s’il parvenait à arrêter Hilda, Boy pourrait, par la même occasion, mettre un terme à l’Abattage /The Culling, qu’elle organise une fois l’année, soit un jeu télévisé pour lequel elle rassemble, avec l’aide de ses sbires, douze habitants de la ville, afin qu’ils s’y fassent tuer en direct, laquelle souhaite, en effet, nettoyer les rues de ses opposants et criminels, et mettre la main sur le chaman, qu’elle cherche sans relâche...
Alors qu’un jeu vidéo "Super Dragon Punch Force 3" dérivé du film a déjà vu le jour, et qu’une série animée est en développement, "Boy Kills World" est un film d’action et de science-fiction inspiré par les récents films de vengeance, dans lequel Bill Skarsgård donne tout. La caméra de Moritz Mohr, elle, se veut virevoltante, et épouse les chorégraphies de combat à la "Street Fighter" et "Mortal Combat", lesquelles partent dans tous les sens, tandis que certaines sont filmées à l’aide de drones. Extrême et d’une efficacité sans bornes, "Boy Kills World" n’y va donc pas de main morte en matière de violence, puisque plusieurs litres de faux sang jaillissent à l’écran, tandis que de nombreux os y sont brisés, des corps mutilés, ou même râpés. Et aussi bien les armes blanches qu’à feu sont ici utilisées, de même que les coups portants. À vrai dire, tous les coups sont d’ailleurs ici permis, et sans limites quant au déchaînement de Boy, campé par un acteur qui, à l’écran, ne prononce aucun mot. Car oui, le personnage de Bill Skarsgård lit ici sur les lèvres, et pense sans cesse, tout en agissant avec détermination, même si les visions de sa petite sœur viennent lui rappeler se calmer... Car sa seule raison de vivre est bien sa vengeance, via l’aide d’un shaman dévoué, ayant fait de lui une machine de guerre à toute épreuve.
Alors qu’il nous rappelle le film "Gunpowder Milkshake" (2021) du cinéaste israélien Navot Papushado, ou encore "The Raid" (Gareth Evans, 2012) - l’acteur Yayan Ruhian y campe d’ailleurs ici le Shaman -, "Boy Kills World" finit cependant par lasser, étant donné une surenchère de gore débridé, d’humour absurde, et d’action carabinée. Mais ce dernier parvient tout de même à s’apprécier pour le retournement de situation qu’il met en place, distillé ici et là par quelques hallucinations (dues à du LSD), et révélant des horreurs bien plus terribles encore que celles montrées artificiellement à l’écran, dont, notamment, de la torture psychologique. Quant aux seconds rôles, fun et haut en couleur, ils animent également l’ensemble, et rythment le parcours du héros mutique de Bill Skarsgård. Pourtant, sa folie meurtrière et mutique suffisait à elle seule pour se faire entendre. Bref, c’est un trip assumé, musclé, sanguinolent et amusant, jusqu’à l’écœurement...