Synopsis : Lou, la gérante d’un gym, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse en route vers Vegas pour y accomplir ses rêves. Leur amour explosif les entraîne malgré elles dans une spirale de violence, y mêlant du même coup la famille de criminels de Lou.
Casting : Kristen Stewart (Lou), Katy O’Brian (Jackie) Ed Harris (Lou Senior) Jenna Malone (Beth) Dave Franco (JJ) Anna Baryshnikov (Daisy)
Points particuliers :
- “Love Lies Bleeding” est le deuxième long métrage de la réalisatrice britannique Rose Glass, après “Saint Maud”, qui explorait les thématiques de la foi et de la folie.
- La projection du film au BIFFF le festival du film fantastique de bruxelles en avril dernier a donné lieu à des échauffourées
- “D’amour et de sang” c’est la traduction canadienne du titre
- Ce film est souvent présenté comme un polar lesbien, ce qui est extrêmement réducteur, tant ce film est à la fois un thriller psychologique, un film policier, un film fantastique et un film gore.
Imaginez “Thelma et Louise” amoureuses, sous stéroïdes qui croise “History of violence” (dans lequel joue…Ed Harris) car oui, ce thème de la violence est partout.
Dans le stand de tir que dirige le père de Lou (génial Ed Harris), où Jackie a dégoté un petit boulot grâce à JJ (odieux à souhait, minable, lâche et menteur), avec qui elle a couché.
Dans les torgnoles qu’inflige JJ, à sa femme Beth, la soeur de Lou (inattendue Jenna Malone), et
dans les coups que va distribuer Jackie, en chevalière vengeresse.
Jackie - magnétique Katy O’Brian - a quelque chose d’enfantin dans ses attitudes, son enthousiasme et dans la pureté de son rêve de devenir championne de culturisme.
Elle veut bien faire, notre petite Hulkette, mais tout va partir en vrille, Jackie et Lou s’opposant sur la manière de réagir face à la violence qui les entoure.
Scénario bien écrit, réalisation et direction d’acteurs maîtrisées,
images soignées et sophistiquées, notamment les gros plans sur les corps masculins au début, tout le travail qu’entreprend Jackie sur son corps.
Il y a quelques plans gore (oui, mec tabasseur de ta femme, tu te fais fracasser la mâchoire par une femme à qui il ne faut pas la raconter) et la bande-son parfaitement choisie, nous emmène dans les années 80.
Notons des plans impressionnants, comme ce plan aérien sur ces 2 voitures qui avancent lentement dans une nuit d’encre illuminée seulement par les étoiles, on se croit sur les courbes d’un corps ou sur un terrain lunaire, alors qu’on longe un grand canyon, canyon très important dans le film.
Kristen Stewart est encore une fois fascinante, déroutante, en jeune femme butée, qui résiste à sa manière, et totalement investie dans son amour sincère pour Jackie.
La jeune actrice trace une carrière remarquable, entre grosses productions (Twilight, Blanche-Neige et le chasseur) films d’auteur (“Sils Maria” de Assayas avec Juliette Binoche, film qui lui a valu le César du meilleur second rôle féminin - la première américaine à l’obtenir - il y a 10 ans)
Mention spéciale aussi à Anna Baryshnikov (oui la fille du danseur étoile et acteur Mikhaïl) qui incarne une Daisy écervelée, tête à claque, pimbêche minaudante et exaspérante qui veut Lou pour elle toute seule
Bref, Love lies bleeding est un film érotique, sexy, violent, gore, drôle avec une incursion kitscho fantastique , qui parle d’être ou de devenir soi, de femmes battues, et de corruption policière.