Genre : Comédie, action
Durée : 115’
Acteurs : Martin Lawrence, Will Smith, Vanessa Hudgens, Paola Nuñez, Alexander Ludwig, Eric Dane, Charles Melton...
Synopsis :
Les meilleurs flics de Miami deviennent les hommes les plus recherchés d’Amérique.
La critique de Julien
"Bad boys, bad boys, what you gonna do ? What you gonna do when they come for you ?" ! Et de quatre pour la franchise initiée par Michael Bay en... 1995 ! Et ce sont nos compatriotes Adil El Arbi et Bilall Fallah qui sont de nouveau aux manettes de cet opus, lesquels s’étaient déjà lancés dans l’aventure avec le précédent épisode "Bad Boys For Life" (2020), lui qui était l’un des seuls blockbusters ayant trouvé le succès l’année de sa sortie, soit un peu moins de deux mois avant le premier confinement pandémique. Il était donc normal qu’on retrouve le grand-père Marcus Burnett (Martin Lawrence) et Mike Lowrey (Will Smith), ayant quant à lui découvert sur le tard sa paternité, son fils Armando (Jacob Scipio) ayant d’ailleurs tenté de le tuer lors des précédents événements. C’était d’ailleurs ce dernier qui avait mis fin à la vie du capitaine Howard (Joe Pantoliano), ce qui avait conduit Lowrey à sortir de sa retraite pour mener l’enquête, avec son fidèle complice Burnett, et ainsi se venger de son assaillant, et de celui de son supérieur, avant de découvrir qu’il s’agissait de son fils... Nous voilà donc quatre ans plus tard, alors que Mike Lowrey épouse sa physiothérapeute. Mais sur la piste de danse, Burnett sera victime d’une crise cardiaque, sans que son heure soit encore venue. À son réveil, les deux coéquipiers apprendront alors que le regretté capitaine Howard aurait été un ripou lié pour un cartel de la drogue, lequel aurait notamment mis son nom sur un compte offshore, ce à quoi ne croiront aucunement les deux flics, rejetant fermement le ternissement posthume dudit capitaine. Ces derniers seront dès lors déterminés à prouver son innocence, malgré, d’une part, les crises de panique de Mike et, d’autre part, la crédulité des forces de l’ordre de la brigade de l’AMMO (Advanced Miami Metro Operations), dont Rita Secada (Paola Núñez ; l’ex-petite amie de Mike) et du nouveau petit ami de Rita, Adam Lockwood (Ioan Gruffudd), qui n’est autre que le procureur de district et candidat potentiel à la mairie de Miami...
Ce n’est malheureusement pas avec ce quatrième volet que la saga "Bad Boys" va se refaire une santé, au regard de ses deux protagonistes principaux, "en âge", et leurs soucis de cœur. Car si "Bad Boys For Life" avait pu jouer sur la carte de la nostalgie et des retrouvailles après dix-sept ans d’absence, tout en braquant ses armes sur le passé pour le bien-fondé de son intrigue, "Ride or Die", lui, se tire une balle dans le pied. En effet, Will Smith et Martin Lawrence rempilent donc ici pour une aventure en pilotage automatique, où les deux flics vont se retrouver, eux-mêmes, les fugitifs les plus recherchés d’Amérique dans leur quête de vérité ! Rien que ça ! Cousu de fil blanc et chaotique, le scénario de Chris Bremner et Will Beall (sans Joe Carnahan) déçoit donc énormément, lequel laisse à voir un film d’action, certes explosif, mais sans véritable suspens ni enjeux dignes de ce nom. On aurait ainsi espéré que l’histoire joue davantage sur la nouvelle équipe préalablement installée, et toujours prête à seconder Burnett et Lowrey, ou qu’elle regarde enfin vers le futur. Sauf qu’il n’en est rien. Aussi, l’émotion manque ici grandement à l’appel, tandis que son prédécesseur avait réussi à trouver un juste équilibre entre rires et (timides) larmes. Or, "Ride or Die" nous ressort une fois de plus la carte de la relation paternelle fragilisée entre Mike et son fils, lequel pourrait bien ici réaliser "quelque chose de bien" dans sa vie...
En matière de spectacle, et donc d’action, celui-ci n’arrive malheureusement pas à la cheville de celui auquel nous avait habitué la franchise de Michael Bay (lequel effectue une fois de plus ici un petit caméo). On y reconnaît alors les artifices perceptibles habituels à la Bay et Jerry Bruckheimer, tandis qu’Adil El Arbi et Bilall Fallah réitèrent avec leurs mouvements de caméra énervés, mais sans reliefs, lesquels nous donnent à vivre des fusillades comme si nous étions - à ne pas s’y méprendre - une mouche les survolant (vive les drones). Quelques idées de mise en scène sortent heureusement du lot, dont, par exemple, une scène d’assaut à domicile vécut simultanément d’extérieur via des caméras de surveillance par Mike et Marcus avant qu’on ne plonge au travers de celles-ci sur les lieux de l’action en question, à savoir le domicile de second, où son gendre (Reggie McDonald), en tant que sergent-chef de la marine américaine, fait la peau à des ennemis malintentionnés. Aussi, l’utilisation de prises de vues au SnorriCam, soit un appareillage de caméra fixé directement sur l’acteur, permet de vivre l’action en continu, de voir les armes voler d’une main à l’autre, tout en étant à hauteur de l’arme, ce qui donne donc l’impression au spectateur d’être au cœur de l’action quand les Bad Boys sont appareillés, tel que si nous étions finalement dans un jeu vidéo. D’autres plans amusent, comme celui qui donnerait à imaginer une caméra dans une montre, ou encore une scène d’agression dans un ascenseur panoramique. Dommage seulement que tout cela soit utilisé en vain, étant donné des péripéties sans dramaturgie ni blessures apparentes... Pourtant, l’actrice Paola Núñez, rien qu’elle, se prend méchamment une vitre dans cet ascenseur, quitte à la briser, avant de réapparaître parfaitement maquillée et sans la moindre égratignure quelques instants plus tard. Et on ne vous parlera même pas du crash d’un hélicoptère militaire, duquel s’en extirperont, seulement fatigués, Burnett et Lowrey, lesquels feraient dès lors mieux, maintenant, d’aller dresser la table, ou de préparer la salade de pommes de terre, comme ils l’annoncent à l’issue de ce grand chaos, face à la relève. Mais cela m’étonnerait, étant donné le démarrage prometteur du film au box-office mondial, à l’heure où ce dernier souffre énormément depuis le début l’année. On ne se plaindra donc aucunement de son succès, au contraire de sa qualité. Qu’à cela ne tienne, on ne se lasse pas du comique de situation toujours intact et des punchlines lunaires que s’échangent ici les deux flics de Miami, filmée ici avec quelques charmantes couleurs roses et turquoise...