Genre : Thriller
Durée : 90’
Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Gabriel Basso, Ema Horvath, Richard Brake, George Young...
Synopsis :
Lorsque leur voiture tombe en panne dans un sinistre patelin, un jeune couple se voit forcer de passer la nuit dans un chalet isolé. La soirée commence de manière romantique, jusqu’à ce que quelqu’un frappe à la porte... Sans raison apparente, trois étrangers masqués ont décidé de mener une chasse à l’homme contre les amoureux.
La critique de Julien
C’est en 2008 que sortait sur nos écrans le slasher "The Strangers" de Bryan Bertino, lequel, inspiré d’une histoire vraie, suivait un couple (Liv Tyler et Scott Speedman) en vacances dans un pavillon éloigné, lequel était dès lors terrorisé par trois assaillants masqués. Dix ans plus tard, Johannes Roberts, suite au succès de son thriller "47 Meters Down" (2017), en réalisait enfin sa suite, "The Strangers : Prey at Night", après une genèse très compliquée, et dans laquelle une famille était la cible de ces mêmes personnes, mais cette fois-ci dans un parc à roulottes, où ses membres passaient du temps avant le départ d’un des enfants pour le pensionnat. Aujourd’hui, c’est le réalisateur finlandais Renny Harlin, à qui l’on doit notamment "Die Hard 2" (1990) et "Cliffhanger" (1993), et globalement une filmographie hétéroclite, aussi bien établie aux États-Unis, en Europe qu’en Chine, qui a mis en scène non pas un ni deux, mais bien trois films autour de la franchise, alors tournés en simultanée, soit à Bratislava, en Slovaquie, pendant 52 jours, de septembre à novembre 2022. Trois fois donc plus de raisons d’avoir donc peur, et de se faire du souci...
Alors que le second chapitre devrait sortir plus tard cette année, et le dernier l’année prochaine, "Les Intrus : chapitre 1" n’y va pas de main morte, et nous annonce dans son générique d’ouverture que "1,4 millions de crimes violents sont commis chaque année aux États-Unis", soit un crime toutes les vingtaines de secondes, et "7 depuis le début du film", tandis que le film en raconte "l’histoire de l’un d’eux". On y suit dès lors un jeune couple (Madelaine Petsch et Froy Gutierrez) en road-trip à travers le pays, afin de célébrer leur cinquième anniversaire de rencontre. Tandis que Maya cherche un emploi à Portland, dans l’Oregon, ils feront une petite halte dînatoire dans la petite ville de Vénus, laquelle compte 468 habitants, de surcroît très louches, lesquels semblent fort attachés à leur "Église" (des enfants stoïques distribuent d’ailleurs des flyers en rue), eux qui les dévisageront dès lors de la tête au pied, tels de véritables étrangers... Méfiants, les amoureux ne traîneront dès lors pas des pieds pour reprendre la route. Sauf que leur voiture ne redémarrera pas, eux qui seront obligés de passer la nuit dans un Airbnb isolé dans les bois. La suite, vous la connaissez déjà...
Quel ennui ! Bien qu’il ne s’agisse pas, d’après son metteur en scène, d’un remake ni d’un redémarrage, on était en droit d’espérer au moins ici un semblant d’originalité, un quelque chose qui justifierait le fait de relancer une fois de plus la franchise en question, déjà bien morne à la suite de ses deux premiers films. Pourtant, "Les Intrus : chapitre 1" s’avère encore pire que ses modèles, lequel ne fait que rejouer une partition que nous connaissons trop bien. Le film souffre alors d’une mise en scène au mécanisme absolu, sans une seule once d’imagination, et ne mettant jamais à profit ses décors, en plus d’être d’une lenteur effroyable. En effet, les antagonistes masqués s’amusent ici à faire transir leurs pauvres et incohérentes victimes, tandis que le spectateur, lui, est en train de languir pour un semblant d’action, voire de retournement. Mais rien...
"Pourquoi faites-vous cela ?", s’en ira Maya. "Parce que vous êtes là !" lui répondra l’une des tueuses. Tout est dit ! Prévisible et jamais effrayant, cet épisode, d’une méchanceté gratuite, peine alors à nous tenir en haleine, sans aucun suspens à la clef, et annonce ainsi le pire pour ses suites, lesquelles seront pourtant situées dans la continuité narrative de cette histoire. Que dire aussi du nauséabond mixage sonore, lequel exagère abondamment les bruits de mutilation avec un amateurisme déconcertant ? Dommage, donc, car la promotion du film envoyait le paquet, notamment via ses inquiétantes et prometteuses affiches promotionnelles. Mais rien n’y fait ; il ne faut jamais se fier aux apparences...