Genre : Action, fantastique, science-fiction
Durée : 115’
Acteurs : Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Dan Stevens, Fala Chen, Kaylee Hottle, Rachel House...
Synopsis :
Le tout-puissant Kong et le redoutable Godzilla unissent leurs forces contre une terrible menace encore secrète qui risque de les anéantir et qui met en danger la survie même de l’espèce humaine. Cet opus remonte à l’origine des deux titans et aux mystères de Skull Island, tout en révélant le combat mythique qui a contribué à façonner ces deux créatures hors du commun et lié leur sort à celui de l’homme pour toujours...
La critique express de Julien
Le 10 mars dernier, "Godzilla Minus One" du japonais Takashi Yamazaki devenait le premier film japonais à recevoir l’Oscar des meilleurs effets spéciaux, tandis qu’il s’agissait du 37ème long-métrage (et le 33ème à être produit par le studio Tōhō) centré sur le célèbre monstre créé en 1954 par Tomoyuki Tanaka et Ishir Honda. Une bouffée d’oxygène exceptionnelle, laquelle revenait aux sources quant à l’existence de cette créature. Parallèlement à sa sortie, le "Monsterverse" de Warner Bros., produit par Legendary Pictures, en partenariat avec la Tōhō, ficelait le cinquième film de son univers, intitulé "Godzilla x Kong : le Nouvel Empire", réalisé par Adam Wingard, lequel avait déjà mis en boîte le précédent film de la franchise, "Godzilla vs Kong", sorti dans le monde en catimini en 2021, lequel était largement rentré dans ses frais après son exploitation américaine (et sa sortie en simultanée sur la plateforme HBO Max), ou encore chinoise. Faisant ainsi suite à ce dernier, où Godzilla et Kong faisaient la paix après avoir fait équipe contre Mechagodzilla, "Le Nouvel Empire" nous permet de retrouver les acteurs Rebecca Hall, Brian Tyree Henry et Kaylee Hottle, alors que Kong, lui - désormais installé en Terre Creuse (située sous la surface de la Terre) - cherche des traces de ses ancêtres, et que Godzilla maintient tant bien que mal "l’ordre" (la bonne blague !) sur la surface de la Terre entre l’humanité et les monstres géants, connus sous le nom de "Titans". Sauf que la menace potentielle de l’un d’entre eux forcera les deux anciens rivaux à refaire équipe...
Encéphalogramme plat. S’il s’agit là - comme son titre l’indique - d’un "Nouvel Empire", alors on ne paie pas cher de la survie de l’humanité, censée pourtant être protégée par Godzilla et Kong ! Abrutissant, ce cinquième volet du Monsterverse enfonce ainsi le clou, et le propulse ainsi dans le haut du panier stratosphérique de la bêtise, malgré une introduction survitaminée, et de surcroît impressionnante. Le film, après avoir ainsi réinstallé ses maigres personnages (une relation mère/fille et un duo de petits rigolos de service joués par Brian Tyree Henry et Dan Stevens) et enjeux à l’échelle humaine, s’adonne à du grand n’importe quoi...
Alors que Kong, lui, cherche à la fois un dentiste et à libérer les - nouveaux - siens de l’emprise du terrible Skar King, Godzilla, lui (qui avait déjà fait, jadis, la peau à ce dernier), détruit tranquillement Rome en tentant de tuer le titan Scylla, avant de se nourrir sans impunité aucune d’une centrale nucléaire en France, laissant - comme si de rien n’était - derrière lui une catastrophe humanitaire sans précédent. Et ce n’est pas tout, puisqu’il contribuera ensuite à la fonte considérable des glaces, en détruisant l’Arctique, où réside le titan Tiamat, en vue d’absorber le rayonnement cosmique de son antre, dans l’optique de recharger ses batteries, afin de livrer son futur combat commun avec Kong. Or, on se demande bien comment, avec de tels agissements, Godzilla peut-il être encore considéré comme un sauveur de l’humanité par les humains, lequel l’a détruite finalement tout autant que ses adversaires ? Que dire donc du scénario du film, qui fait littéralement l’autruche, et cache donc son cerveau sous terre, l’intrigue se déroulant manifestement en Terre Creuse, alors que les va-et-vient titanesques à la surface de la Terre la laissent sens dessus dessous ? Car voir, par exemple, les pyramides d’Égypte réduites en poussière est totalement insupportable à notre vision. Ainsi, comment peut-on se réjouir d’un tel film, négligeant totalement, et sans aucune pitié, l’espèce humaine, ainsi que son, que notre patrimoine culturel ? Le bouquet final à Rio de Janeiro, au pied du Christ Rédempteur, à la façon opportuniste d’un "Pacific Rim" (Guillermo del Toro, 2013), et malgré le spectacle décérébré aux couleurs magenta cristallisées qu’il nous offre, finit alors par anéantir le monde plus qu’il ne le sauve, tuant sans doute des milliers, voire un bon million de personnes innocentes, écrasées comme de la vermine sous les pas d’un monstrueux combat, sans alors ne jamais s’en soucier, ni voir aucune force de l’ordre à l’œuvre. Apprécier ce film méprisant relève alors du véritable supplice, auquel il n’est guère possible d’adhérer.