Genre : Comédie sentimentale
Durée : 104’
Acteurs : Laure Calamy, Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque, Sylvain Katan, Laurent Poitrenaux, Alexandre Steiger...
Synopsis :
Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S’inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber... Comme s’il en pleuvait !
La critique express de Julien
Il aura fallu moins de temps à Caroline Vignal pour sortir son troisième film que son second ! En effet, c’est en 2020 qu’est sortie dans les salles de cinéma sa comédie "Antoinette dans les Cévennes", soit vingt ans après son premier métrage "Les Filles des Autres". En lui permettant de donner la réplique à un âne récalcitrant, la cinéaste offrait alors à Laure Calamy son premier grand rôle au cinéma, laquelle a depuis explosée, et même reçu le César de la meilleur actrice pour son rôle joué dans son film, soit celui d’une femme qui partait sur les traces de son lâche amant (Benjamin Lavernhe), en famille dans les Cévennes. Or, on ne change pas une équipe qui gagne, puisque toutes deux refont la paire pour "Iris et les Hommes", une comédie sentimentale où la dorénavant indispensable actrice interprète une mère en quête de son intimité. En effet, cela fait quelques années qu’elle n’a plu couché avec le père (Vincent Elbaz) de ses deux filles. C’est pourtant en s’inscrivant sur un site de rencontre ordinaire que son désir va se réveiller...
"Il pleut des hommes ! Hallelujah !", tel que le chantera ici Iris, tout de rouge vêtue, lors d’une scène libératrice, entourée d’hommes. Aussi légère que la précédente réalisation de Caroline Vignal, "Iris et les Hommes" est une comédie idéaliste, et de surcroît naïvement optimiste. Une femme de la quarantaine bien entamée va donc s’y retrouver soi-même en se retrouvant justement dans le lit d’hommes qu’elle ne connaît ni d’Ève ni d’Adam, avant de finir dans la tenue d’Ève avec ces derniers, sans pour autant qui n’arrivent à la cheville de son mari. D’où, le fait que ces culbutes et coïts extra-conjugaux vont lui permettre (par on ne sait quel tour de magie) de se rapprocher de son séduisant mari et télétravailleur acharné (et peu concerné), avec qui elle pratique l’abstinence pour une raison qu’elle-même ne sait plus clairement expliquer, mais dont elle était à l’initiative. Cette mère de famille - en apparence - accomplie et privilégiée est pourtant terriblement maintenue par elle-même sous cloche, elle qui va donc reconquérir sa libido, et par la même occasion son mariage, à mesure que son téléphone portable vibrera inlassablement (Iris ne semble pas connaître le mode silencieux, et encore moins la désactivation des notifications), et s’enverra en l’air - selon ses conditions strictes - avec ses amants d’un soir...
Laure Calamy est pétillante dans ce film de remariage dans l’air du temps, mais dont on connaît pourtant le refrain, et où son personnage apprend ainsi à (se) dire "oui", loin de tout châtiment personnel, malgré son infidélité. On reste également circonspect par de nombreux propos douteux du film, notamment lorsque son personnage s’en prend à sa fille adolescente, un peu trop "première de classe" à son goût, lui faisant ainsi comprendre d’une étrange manière - et dans la même phrase - l’importance du consentement et celle de profiter de la vie... Mais c’est d’autant plus la morale toute entière de cette histoire qui laisse à désirer, soit d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus fraîche, pour alors improbablement se reconnecter à ses racines, et donner ainsi à boire à son propre jardin... "Iris et les Hommes" aboutit finalement à une comédie des mœurs qui ferme plus de portes qu’elle pense en ouvrir...