Genre : Comédie dramatique
Durée : 102’
Acteurs : Anne Hathaway, Marisa Tomei, Peter Dinklage, Joanna Kulig, Brian d’Arcy James...
Synopsis :
Steven Lauddem, un compositeur d’opéra en panne d’idées, est incapable de terminer l’œuvre censée marquer son grand retour. Suivant les ordres de sa femme psychologue, il part en quête d’inspiration dans les rues de New-York. Il fait la rencontre de Katrina, capitaine d’un remorqueur accro aux romances, qui va propulser sa créativité vers des sommets inégalés.
La critique express de Julien
Huit ans que l’actrice, scénariste et réalisatrice américaine Rebecca Miller n’avait plus mis en scène au cinéma, soit depuis "Maggie a un Plan" (2016), lequel déroulait déjà son intrigue romantique à New York, à la rencontre d’une demoiselle qui voulait faire un bébé toute seule, alors jouée par Greta Gerwig, à qui l’on doit notamment un certain "Barbie". Pour sa nouvelle comédie, la cinéaste nous confronte cette fois-ci au syndrome de la plage blanche d’un compositeur d’opérette (Peter Dinklage), incapable de terminer la partition de son grand opéra, pourtant marié à une psychiatre (Anne Hathaway), qui l’invitera alors gentiment - mais sûrement - à sortir dehors, avec leur chien, en quête d’inspiration. C’est alors qu’il rencontrera une femme capitaine d’un remorqueur (Marisa Tomei), qu’elle lui fera visiter... Sauf que celle-ci, se définissant tardivement comme une amoureuse maladive, le séduira, avant qu’il ne s’enfouisse en courant, mais s’inspire de cette expérience pour écrire son œuvre. C’est d’ailleurs le soir de la grande première que sa muse lui avouera s’installer dorénavant à Brooklyn...
Alors qu’on aurait pu s’attendre à une comédie romantique en bonne et due forme, au regard notamment de ce que la promotion du film nous en avait montré, Rebecca Miller détonne ici dès les premières minutes, étant donné le fait que l’intrigue principale bascule sans prévenir vers une sous-intrigue adolescente amoureuse, en lien à l’environnement familial proche du personnage principal. Bien que celle-ci aurait pu constituer une belle surprise, elle s’avère malheureusement assez maladroite dans son traitement dramatique, passant quelque peu à côté de son sujet, pourtant intéressant, car explicite vis-à-vis de ce qu’elle soulève d’abus de pouvoir et de déformation volontaire de réalité, en lien tout de même avec la question de viol. Les deux segments narratifs, dans des genres totalement différents, viennent alors ici s’imbriquer sans finalement se justifier (il en est de même pour le changement - non systématique - du format d’image en fonction du passage de l’un à l’autre), alors que l’on découvre les ébats amoureux et existentiels d’un artiste en panne d’inspiration. C’est véritablement dans les derniers retranchements du film et dans la résolution de ses enjeux que ces deux histoires prennent véritablement de l’élan, et se rejoignent, mais uniquement ici dans une optique de comédie opportuniste, avec plus ou moins de cocasserie.
"Une Rencontre Inattendue" ne manque pourtant pas de sel (mais certainement de piment) et de glamour, en témoigne son casting, Anne Hathaway, Marisa Tomei et Peter Dinklage en prime, dans la peau de personnalités rocambolesques, bien que sous-exploitées. La photographie new-yorkaise participe également au côté chic de la mise en scène de Rebecca Miller. Mais son film, assez inégal dans l’ensemble, ne parvient jamais à tirer son épingle du jeu, malgré la sympathie qu’il soulève. Un résultat en demi-teinte, donc.