Genre : Thriller
Durée : 104’
Acteurs : Joel Kinnaman, Catalina Sandino Moreno, Harold Torres, Kid Cudi...
Synopsis :
Godlock est en mission pour venger son jeune fils, qui a été tragiquement abattu lors d’une guerre de gangs la veille de Noël.
La critique express de Julien
Vingt ans que le cinéaste hongkongais John Woo n’avait plus sorti de film américain, soit depuis "Paycheck", dans lequel il dirigeait Ben Affleck, Aaron Eckhart ou encore Uma Thurman. Or, "Silent Night" s’inscrit directement dans la veine de "John Wick", lequel est justement coproduit par Basil Iwanyk, ayant travaillé sur ladite franchise portée par Keanu Reeves. Mais la grande singularité de ce film d’action et de vengeance est qu’il ne comporte aucun dialogue. Oui, vous avez bien lu ! Et pour cause... Joel Kinnaman y interprète un père de famille vengeant la mort de son fils, décédé la veille de Noël, victime collatérale d’une guerre de gangs dans la ville fictive de Las Palomas, au Texas. Or, après avoir immédiatement tenté d’intercepter les gangsters, le chef de l’un des gangs lui a tiré une balle dans le cou, le laissant pour mort. Pourtant, il s’en est sorti, bien que ses cordes vocales soient gravement endommagées. Après sa longue convalescence, mais émotionnellement dépassé, Brian décidera de retrouver les responsables, et de les tuer jusqu’au dernier. Ce dernier s’engagera alors dans la musculation, se familiarisera avec les armes mortelles et s’entraînera à l’auto-défense, tandis qu’il recueillera aussi des informations sur le gang de Playa...
Dès le générique d’ouverture, au ralenti, et durant lequel le personnage de Joel Kinnaman, essoufflé, court avec son pull de Noël après les assaillants de son fils, on comprend que "Silent Night" ne laissera pas nos oreilles indifférentes, tandis que le pendentif qu’il porte autour du cou, sous forme de clochette, bouge dans tous les sens. En même temps, il faudra bien au film compenser l’absence de paroles, et cela autrement qu’au travers du poste radiophonique de la voiture du père, faisant état de la guerre des gangs. Sauf que ça fait long, près de deux heures sans discussion, et finalement aussi sans dialogue, étant donné que l’absence d’une histoire, dans le sens où tout tourne ici en pilotage automatique. Ainsi, cette vengeance n’a ni queue ni tête, le personnage de Joel Kinnaman se transformant en une arme de guerre faisant chavirer à lui tout seul deux gangs armés jusqu’au cou. Or, dans la ville où les événements ont lieu, la police, dépassée, laisse libre recours aux fusillades en toute impunité, auxquelles s’adonnent ainsi les gangsters, en pleine rue, rejoints dans leur partie de chasse par ce père prêt à ratisser large, et à faire justice soi-même...
Malgré quelques scènes qui sortent du lot, "Silent Night" tourne vite en rond, au ralenti, et à vide, et ne propose finalement rien d’autre que tout ce que nous a déjà offert - à elle seule - la franchise de Chad Stahelski, mais en (beaucoup) moins bien. L’action y est alors improbable, et la manière dont s’en sort - ou se relève - toujours ce père n’a aucun sens. La scène où il se fait ainsi tirer dessus à tout-va, dans sa voiture, alors prise en sandwich, tout en y ressortant sans aucune égratignure, est sans aucun doute l’un des exemples marquants de la stupidité de l’écriture de ce film, bien vite insoutenable, où le bruit des coups de feu résonne plus que n’importe quel autre. Et ce ne sont pas les quelques scènes d’évocation sentimentales de la disparition du garçonnet - par le prisme d’un moteur de boîte à musique jouant évidemment "Silent Night" - pendant la fureur du père qui y changeront quelque chose...