Genre : Horreur
Durée : 99’
Acteurs : Megan Suri, Neeru Bajwa, Mohana Krishnan, Betty Gabriel...
Synopsis :
Sam, une adolescente sans histoire, assiste à un phénomène surnaturel terrifiant dans son école. Sa meilleure amie en est la première victime. Elle sera la suivante, si ce qui est enfermé parvient à s’échapper...
La critique de Julien
Inspiré par sa propre histoire, dont de son enfance, mais également influencé par la mythologie démoniaque indienne et par une histoire grand-parentale, "It Lives Inside" est le premier film de la cinéaste Bishal Dutta, laquelle a donc grandi en tant qu’immigrant de première génération aux États-Unis, et établi une partie de son éducation sociale en regardant des films d’horreur américains. On le sent, d’ailleurs, et on le voit, surtout, dans ce film d’horreur qui, malgré son postulat de base assez original, s’appuie sur les habituels artifices des films démoniaques.
On y suit alors Samidha (Megan Suri), une adolescente Américaine d’origine indienne qui tente de s’assimiler à la société occidentale, rejetant son héritage, au grand dam de sa propre mère (Neeru Bajwa), notamment pour s’intégrer dans son école, et entretenir une romance avec le beau gosse du lycéen. Au contraire, elle s’est éloignée de son ancienne meilleure amie d’enfance, Tamira (Mohana Krishnan), laquelle semble aller mal, car se comportant de manière très étrange, et se déplaçant avec un étrange bocal en verre en mains. Dans des vestiaires, cette dernière lui demandera de l’aide en lui avouant qu’une entité surnaturelle vit dans ce pot, d’après une histoire qu’on leur avait racontée lorsqu’elles étaient enfants. Mais Samidha, la prenant pour une folle, le fera volontairement tomber des mains de Tamira, étant donné le regard des autres élèves. En pleine panique, Tamira s’enfouira, laissant derrière elle un étrange manuscrit contenant des écrits sanskrits, ainsi que le Pishach, soit un démon qui se nourrit d’énergie négative d’une proie avant de consommer son âme...
"It Lives Inside" aurait pu être une bonne surprise si, d’une part, la réalisatrice et scénariste avait davantage approfondi le point de départ socio-culturel de son film, et d’autre part si elle n’avait pas glissé aussi facilement dans les travers habituels des productions du genre, elle qui a été baignée dans le cinéma d’horreur. En effet, alors que la culture hindoue est rarement identifiée au cinéma américain, et encore moins au genre, on aurait fortement apprécié que Bishal Dutta porte un regard plus critique sur l’intégration et l’immigration, elle qui l’a vécue (certes petite). Son scénario n’offre ainsi qu’une façade à son histoire, et cela par le prisme d’une jeune demoiselle antipathique, en plein rejet de ses racines et de la tradition, sous prétexte d’assimilation sociale envers le pays qui l’accueille, elle qui est plus occupée à se prendre en photo et à mettre des filtres sur celles-ci que d’aider sa maman à préparer le Prasad, soit une offrande religieuse de nourriture. De plus, le film n’est jamais effrayant, tandis que ledit démon, invisible, tarde à montrer le bout de son nez, si ce n’est via ses petits yeux, dans le noir, à l’intérieur du placard. Si on se pose alors des questions sur ce dernier et sur ses propres origines, on sera peu rassasié par les révélations mythologiques le concernant, lequel semble, en tout cas, cacher ses victimes dans une pièce éclairée par une vive lumière rouge. Sauf qu’on aura vite fait de deviner - bien avant Samidha - où elle se situe, tout en se demandant pourquoi elle est éclairée de la sorte (papier peint sur les vitres ?), si ce n’est pour un inutile effet de style. Frustrant, "It Lives Inside", au contraire de ses protagonistes, ne nous habite donc guère longtemps, et s’oublie donc aussi vite qu’il a été vu, malgré ses prémisses intéressantes, mais mal exploitées...