Synopsis : Allemagne 1958 : un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les allemands ne fuient pas leur passé. (ci-contre : le réalisateur et l’acteur principal).
Le film est basé sur l’histoire souvent oubliée de l’enquête qui mena au second procès d’Auschwitz, qui se déroula sous la direction de Fritz Bauer entre 1963 et 1965. Dans les années 50, bien que la majorité de la population allemande niait être au courant de l’existence d’Auschwitz, une poignée d’hommes et de femmes voulait s’assurer – malgré l’oppression sociale et politique – que l’Allemagne ne fuie pas son passé. Ils voulaient que l’Allemagne soit le premier pays où ils pourraient poursuivre eux-mêmes les criminels de guerre pour leurs méfaits. Des années de préparation ont été nécessaires avant que ces affaires judiciaires aient effectivement lieu.
Acteurs : Alexander Fehling, Johannes Krisch, Robert Hunger-Bühler, Johann von Bülow, Gert Voss, Lisa Martinek, Lukas Miko.
A presque 50 ans, l’acteur italien Giulio Ricciarelli passe de l’autre côté de la caméra pour son premier long métrage qui s’inspire de faits réels de la fin des années 50, début 60, en Allemagne où certains vont interroger un passé que l’on voudrait garder sous silence.
Que s’est-il passé durant la guerre et particulièrement à Auschwitz ? Comment cela a-t-il été possible ? Quelles horreurs furent commises, innommables, à taire, indicibles par des gens bien sous tous rapports ! Peut-on remuer, interroger ce passé-là ? Peut-on même s’interroger ? En tout cas, des hommes, allemands l’ont fait. Le film montre le combat (probablement romancé) de ce jeune procureur qui malgré l’hostilité de ses proches, de ses pairs, va se mettre en quête de vérité et explorer un labyrinthe de silence ! Partir à la recherche de survivants. Les faire accéder à la parole, comme témoins. Des mots sont prononcés, des expériences (au double sens du mot : de vie et "médicales") sont racontées. L’indicible accède au langage, à la parole... Ces "mots dits" sont à ce point "maudits" qu’à certains moments le réalisateur ne les fait pas entendre : nous voyons seulement les visages bouleversés, horrifiés de ceux qui écoutent et qui ne peuvent se boucher les oreilles.
Il me faudra revoir ce film - auquel on ne peut d’adhérer - avec des sous-titres français (nous ne l’avons vu qu’en version originale allemande sous-titrée en anglais) pour développer au besoin cette première critique.
S’il y avait un regret à formuler ce serait la facture probablement trop sage, trop classique de la réalisation. Il n’empêche, le jeune acteur Alexander Fehling (33 ans) qui a joué dans Inglourious Basterds est arrivé, pour moi, à habiter le personnage du jeune procureur Johann Radmann, dans cette difficile et ambiguë recherche de la vérité, envers et contre tout et tous.