Synopsis : Cinquante ans après la mort d’Irène Némirovsky, sa fille trouve le courage de lire son journal et y découvre une histoire incroyable...
1940 - France. Attendant des nouvelles de son mari, prisonnier de guerre, la sublime Lucile Angellier mène son existence sous l’oeil inquisiteur de sa belle-mère. Mais bientôt arrive une garnison de soldats allemands qui s’installe chez l’habitant. Elle essaye d’abord d’ignorer Bruno, l’élégant officier qui séjourne chez elles. Ils succomberont à l’amour au bout de quelques semaines, ce qui va les mener vers les tragédies de la guerre...
Acteurs : Michelle Williams, Matthias Schoenaerts, Kristin Scott-Thomas, Sam Riley, Margot Robbie, Ruth Wilson, Eileen Atkins.
Il s’agit de l’adaptation de l’oeuvre posthume homonyme d’Irène Némirovsky. Ce sont les filles d’Irène (décédée en captivité en 1942) qui vont découvrir son roman (premier d’une suite envisagée, mais inachevée) qu’elles possédaient sans l’avoir lu. Edité chez Denoël en 2004 le roman obtient le prix Renaudot la même année.
À l’arrivée nous avons un film qui nous montre les premières heures de l’Occupation en France, sous Pétain. Les Parisiens qui fuient Paris pour une petite localité de la campagne, ici nommé Bussy. Dans celle-ci les jeux d’argent et de pouvoirs entre nobles, notables, riches et les autres. Les changements dus à l’irruption des Parisiens. Le film nous donne ainsi à découvrir l’arrivée des Allemands, la réquisition des maisons (des pauvres et des riches), les abus de la soldatesque, les premières dénonciations et suspicions.
Trois acteurs de talents sont au service de ce film : Michelle Williams, Kristin Scott Thomas et notre compatriote, l’excellent Matthias Schoenaerts. Michelle Williams joue le rôle de Lucille dont le mari est à la guerre (puis dans un camp) et qui s’oppose au jeune et bel officier allemand Bruno von Falk (Matthias, donc !) pour finir par ne plus tellement s’opposer, voire plus si affinité (je laisse un peu de suspens... enfin, si peu). Kristin Scott Thomas excelle à jouer ici le rôle de la belle-mère absolument détestable pendant une bonne partie du film, jusqu’à ce que vous découvriez le pourquoi du comment à l’écran.
À noter également la présence de Lambert Wilson dans le rôle du Vicomte de Montmort (et qui aura le tort de trop écouter sa femme, ce qui l’obligera à s’assoir contre son gré !), mais également de Sam Riley (24 Hour Party People, Control, On the Road, Byzanthium) dans le rôle de Benoît, infirme, dont la femme est convoitée par le jeune et arrogant officier allemand (excellemment interprété par Tom Schilling).
Un film pas mauvais (et qui nous fait penser au très beau Le silence de la mer) qui est arrivé à me captiver, mais pas totalement en rendant compte de ces moments peu glorieux de la guerre 40-45. Pas totalement, car j’ai eu un problème avec l’emploi des langues dans le film. Non, il ne s’agit pas d’un problème de communes à facilités (d’autant que le film a majoritairement été tourné au Brabant wallon, entre autres à Beauvechain, Grez-Doiceau, Villers-la-Ville et Nivelles). C’est que le film - franco-canadien et britannique - a été tourné en anglais. Admettons. Pourquoi pas ! Ben Hur est aussi tourné en anglais. Le problème vient d’une étrangeté. Il eut fallu garder la fiction d’une langue "neutre" cinématographiquement parlant. Mais pour ajouter de la crédibilité (qui ne devrait pas faire difficulté pour les anglophones), les Allemands parlent allemand entre eux. Ok, pas de problème. Mais ils parlent anglais avec les Français. Et les français, depuis les nobles jusqu’aux paysans... parlent également anglais entre eux ! Mais attention : ils écoutent Pétain... en français et un Allemand danse avec une Française sur la chanson "Parlez-moi d’amour"... mais ils se parlent en anglais ! Je vous avoue que c’est fameusement incongru !
Enfin, c’est à l’écran que vous découvrirez le sens du titre mais également la bande musicale du désormais incontournable Alexandre Desplat.
Bande-annonce VO :