Genre : Thriller, action
Durée : 93’
Acteurs : Ben Affleck, William Fichtner, Alice Braga, J. D. Pardo, Dayo Okeniyi...
Synopsis :
Le détective Danny Rourke est dévasté par la disparition de sa fille. Amené à reprendre du service, on le charge d’enquêter sur une série de braquages invraisemblables perpétués par un mystérieux individu. Persuadé que cet homme détient la clé pour retrouver sa fille, Rourke demande de l’aide à Diana Cruz, une puissante médium étrangement liée à l’affaire, qui vient remettre en question toutes les certitudes de la réalité du monde qui l’entoure. Il découvre ainsi que le contrôle n’est qu’illusion.
La critique de Julien
"Hypnotic", c’est le nouveau thriller du réalisateur de la saga "Spy Kids" [1], "Machette" ou de "Sin City" (avec Frank Miller), tandis qu’on lui doit aussi "Alita : Battle Angel" (2019), lequel, co-produit par James Cameron, devrait finalement connaître une suite, malgré ses résultats commerciaux en dents de scie. Dans la veine de "Matrix" des Wachowski ou "d’Inception" de Christopher Nolan, le premier jet du scénario original de son nouveau métrage a pourtant été écrit en 2002, avant d’aboutir vingt ans plus tard, lui qui a été ici entouré de ses enfants dans la conception de son film (composition, scénario, production, montage, etc.). Porté par un Ben Affleck rendu terriblement séduisant dans sa manière d’être torturé devant la caméra de Rodriguez, l’acteur joue ici un détective du département de police d’Austin, lequel, séparé de son épouse, cherche à retrouver sa fille de sept ans qui a été enlevée. Mais un appel téléphonique anonyme lui indiquant qu’un coffre-fort dans une banque s’apprête à être dérobé va tout changer, dont la perception qu’il a de la réalité, lequel va se retrouver à enquêter face à des "hypnotiques", c’est-à-dire de puissants hypnotiseurs formés par une "division" secrète du gouvernement, afin de contrôler l’esprit des gens, laquelle pourrait d’ailleurs être en cœur de cette disparition...
Présenté en Séance de Minuit au dernier Festival de Cannes, il n’y a pas de doute sur le fait que Robert Rodriguez s’est amusé à écrire et à réaliser ce film, né de son amour des films de Hitchcock. Le réalisateur mène alors sans cesse en bateau le spectateur pour faire avancer son récit très alambiqué, lequel parvient toujours à retomber sur ses pattes, mais de manière complètement parachutée. Car dans "Hypnotic", tout n’est finalement - ou presque - qu’illusion et construction mentale, manipulant ainsi les esprits. Sauf que le nôtre n’est pas dupe, et comprend assez rapidement qu’il ne faut se fier à rien n’y à personne. Robert Rodriguez met dès lors en place ici ses dominos, tout en construisant à sa guise son labyrinthe et complot psycho-criminel faussement et inutilement tiré par les cheveux, parsemé de quelques scènes d’action plutôt généreuses (celle du braquage, de la course-poursuite) et de plans très référencés. Mais "Hypnotic" est typiquement le film qui avance seul dans son ego trip, ne parvenant jamais à nous y rattacher, faute d’émotion, d’enjeux clairement dessinés, alors que le suspens qu’il essaie de mettre en place n’en est pas un, étant donné qu’on sait très bien que tout cela n’est que mise en scène et twists superficiels et invraisemblables. On reste dès lors à l’extérieur de cette manipulation, loin d’en être hypnotisée, car trop orchestrée et sûre d’elle. Bref, on s’ennuie ferme devant ce film daté...