Genre : Comédie, biopic
Durée : 112’
Acteurs : Matt Damon, Ben Affleck, Jason Bateman, Viola Davis, Chris Tucker, Marlon Wayans, Chris Messina, Gustaf Skarsgård...
Synopsis :
Sonny Vaccaro, le directeur du marketing sportif de chez Nike poursuit sans relâche Michael Jordan pour conclure un partenariat historique, avec son acolyte, Phil Knight, milliardaire et cofondateur de Nike.
La critique de Julien
C’est via leur nouvelle société de production "Artists Equity" que Ben Affleck et Matt Damon produisent cette comédie sportive biographique, laquelle est basée sur les événements à l’origine d’Air Jordan, la ligne de chaussures de basket-ball créée par la société américaine Nike, Inc., pour Michael Jordan, alors qu’il n’était encore qu’un "rookie" [1], n’ayant jamais (encore) foulé un terrain de NBA, bien que jouant déjà pour les Chicago Bulls. Rendue publique le 1er avril 1985, l’Air Jordan permet encore aujourd’hui à l’ancien basketteur d’obtenir une source de revenus stable, ayant signé avec Nike en 1984 à condition de gagner un pourcentage de chaque Air Jordan vendue. Faisant partie de la liste noire des scénarios de films qui n’avaient pas encore été produits, "Air" revient ainsi sur les coulisses de cet accord commercial ayant donné des ailes à Nike Inc., ainsi qu’à Jordan lui-même, figurant d’ailleurs sur le logo "Jumpman" de chaque Air Jordan, d’après un cliché pris de lui durant les Jeux olympiques 1984. Et ce n’est autre qu’à Ben Affleck que l’on doit le métrage, tandis qu’il y tient le rôle du co-fondateur de Nike Inc. Phil Knight, alors que son partenaire Matt Damon y campe celui de Sonny Vaccaro, soit l’homme à qui l’on doit (en grande partie) ladite signature...
Qui eut cru un jour que l’un des plus grands sportifs de tous les temps (en devenir) allait être le sauveur de Nike Inc., consacrant pleinement ses activités à l’ensemble des étapes de conception et à la commercialisation à l’échelle mondiale de chaussures, de vêtements, d’équipements et d’accessoires sportifs ? C’est pourtant ce qui s’est passé en 1984, alors que la multinationale était "au bord de la faillite", en raison de faibles ventes de chaussures. C’est à ce moment-là que son vice-président du marketing Rob Strasser (Jason Bateman), ainsi que son PDG Phil Knight ont chargé leur dénicheur de talents, Sonny Vaccaro, de trouver un nouveau terrain pour une nouvelle ligne de chaussures basée sur les sports américains actuels, comme le basket-ball, malgré un budget serré de 250 000 dollars affrété à cette division sportive. Mais dans sa course effrénée avec Adidas et Converse (appartenant depuis vingt ans à Nike), Sonny Vaccaro a su prendre des risques, et se montrer convaincant envers les Jordan. C’est d’ailleurs Michael qui, après avoir donné sa bénédiction au projet, a demandé, en personne, quatre modifications au scénario d’Alex Convery, et cela à Ben Affleck, lesquels se sont rencontrés en amont de la production du film. Parmi celles-ci, il y a eu notamment eu l’inclusion dans le script de George Raveling (dépeint ici par Mario Wayans), qui n’était autre que l’entraîneur adjoint de l’équipe olympique masculine de basket-ball des États-Unis en 1984, lui qui a été le premier à recommander à Michael de signer avec Nike (via son ami proche, Vaccaro), tandis qu’il a demandé également que les rôles de ses parents, James R. Jordan Sr. et Deloris Jordan, prennent plus de place dans l’intrigue, et que Viola Davis joue sa mère, elle qui a tenu un rôle déterminant pour Michael Jordan dans sa décision de rencontrer et de signer un accord avec Nike.
Alors qu’il retrouve ses fidèles collaborateurs, tels que le directeur de la photographie (ici granuleuse) Robert Richardson et le monteur William Goldenberg, Ben Affleck semble avoir pris un malin plaisir à mettre en scène cette histoire à la base d’un juteux partenariat, parsemée ici d’une bande-originale qui swing aux grands tubes d’époque, tandis que le film fait de grands clins d’œil à la pop-culture via d’anciennes publicités et clips vidéo, au regard de son générique, sans compter sur les images d’archives illustrant les propos qu’il met en scène. On peut aussi observer des intermèdes au montage, au rythme des dix principes de Nike et de sa philosophie. Heureusement d’ailleurs qu’il y a cette bouchée... d’air nostalgique pour dynamiser quelque peu la mise en scène de Ben Affleck, étant donné que son film est très bavard, et peu avare en action. D’ailleurs, le plaisir ne sera ici pleinement partagé que par ceux qui s’y connaissent en milieu des contrats sportifs, et s’y intéressent. En effet, "Air" utilise à de très larges reprises un vocabulaire pointilleux d’entreprise et de sponsor qui échappent à ceux qui n’en ont pas été initiés. Mais le film, sans être du grand cinéma, en permet cependant une première approche plutôt sympathique, et d’autant plus interprétée par un casting enlevé qui y croît. En tête, il y a bien évidemment Matt Damon et Ben Affleck, mais surtout Viola Devis, jouant un magnifique rôle de maman, soit celle Michael Jordan, elle qui n’a jamais cessé d’entourer son fils durant toute sa carrière, à l’amener à prendre les bons choix tout en écoutant ses propos désirs, ainsi qu’à se battre pour sa reconnaissance, et ce qui lui était dû, à hauteur de sa valeur, sans jamais se laisser marcher sur... les pieds.